Bordeaux Métropole présidera la Communauté des Villes Ariane en 2020


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/05/2019 PAR Romain Béteille

Ce jeudi, la métropole bordelaise et Ariane Groupe ont présenté un début de programme, un an après avoir été désignés pour prendre la tête de la présidence de la Communauté des Villes Ariane (CVA), d’ici 2020, succédant ainsi à Séville. Par le biais de ce nouveau programme métropolitain, la métropole (et, plus largement, la région) veut surtout montrer l’étendue de son tissu industriel, très actif, en termes d’aéronautique et de spatial (comme le montrent les récentes données publiées par l’INSEE, bien que contrastées). Elle est en effet la première filière industrielle locale, avec plus de 300 entreprises, sept grands groupes industriels, 20 000 emplois et deux milliards d’euros de chiffre d’affaire. En plein festival de l’air et de l’espace, le maire de Saint-Médard-en-Jalles et vice-président de la métropole, a ainsi précisé qu’Ariane était le premier employeur privé de la métropole. Récemment, ce dernier s’était ému de l’annonce publiée dans Les Echos de la suppression de 2300 postes sur cinq ans, quelque semaines après le lancement de la centième fusée Arianne 5, et du manque de soutien des institutions, notamment européennes dans un nombre de commandes passées clairement affiché à la baisse (en retrait de 20% selon la CFE-CGC). 

Avenir incertain ?

Présent à l’occasion de ce premier jet du programme de la CVA pour 2020, le nouveau président exécutif d’ArianeGroup, a ainsi estimé ne pas bénéficier,contrairement à nos concurrents, d’une préférence européenne sur le marché mondial. Il y a globalement, une faiblesse européenne (notamment une frilosité à développer Ariane 6). Ce manque de soutien dans les lancements institutionnels est quantifié : sa part serait d’à peine un peu plus d’un quart de l’activité d’Arianeespace contre 57% pour les États-Unis, 79% pour la Russie et 89% pour la Chine. « En France, on a fait onze lancements institutionnels en 2018 et moins de la moitié étaient institutionnels. J’appelle l’Europe à donner la préférence à son lanceur et à avoir une grande ambition. Des programmes comme Copernic ou Galiléo sont très ambitieux, mais il faut faire plus. Ariane 5 était encore le leader l’an dernier sur le marché des satellites de communication privée, il faut que ça continue et que les États constituent à investir dans leurs lanceurs. Le prochain conseil interministériel est un grand enjeu pour Ariane par rapport aux évolutions à venir. Ariane 6 a été conçue pour faire face à une concurrence, notamment américaine, toujours plus forte. Il y a plusieurs programmes qu’on souhaite lancer à l’occasion de cette conférence en novembre ». L’Agence Spatiale Européenne, de son côté, s’est récemment engagé à commander plus de lanceurs Ariane 6 dans les années à venir.

Réorientation

Maintenant que le contexte est posée, vous vous demandez sans doute ce qu’est, au juste, cette Communauté des Villes Ariane ? Sur le papier, son objectif est simple : créée en 1998, cette association regroupe en fait les villes européennes et l’ensemble de la filière industrielle du transport spatial européen (au moins nécessaire face aux nouveaux poids lourds comme Space X ou Blue Origin, pour ne citer qu’eux). Si, symboliquement, cela permettra à Bordeaux Métropole d’afficher son logo sur la première Ariane 6 en 2020, les missions du CVE vont un peu plus loin que ce coup de promo stellaire. Plusieurs animations et évènements sur le thème du transport spatial seront ainsi organisés pour « sensibiliser le grand public », notamment les jeunes et scolaires, à ses enjeux. Il n’en faudra pas moins pour gérer le gel des embauches et le besoin de susciter de nouvelles vocations constatés par la dernière étude INSEE sur le secteur. La diffusion (par la vulgarisation, mais pas uniquement) de la culture scientifique et les liens entre les différents acteurs font également clairement partie des priorités affichées. Pour Jacques Mangon, chargé de représenté la métropole bordelaise au sein de la CVA, « ces rendez-vous seront l’occasion de rassembler les industriels de la filière, les villes qui accueillent des activités spatiales et d’autres acteurs comme le CNES ou l’Agence Spatiale Européenne. Ce sera des moments de dialogue et de suivi d’activité des uns et des autres ». Pour lui, l’enjeu du spatial est très clair, comme il l’a dernièrement expliqué dans un entretien à La Tribune.

Calendrier à venir

De quels évènements parlons nous ? Là-dessus, les contours sont un peu plus flous, mais on peut déjà parler du lancement du premier vol d’Ariane 6 évoqué plus haut, avec une retransmission sur écran géant dans les locaux de la métropole. Dans un communiqué, cette dernière a précisé que la programmation, actuellement en cours de discussion, « s’appuiera pour une large part sur des évènements existants, comportera des évènements grand public, notamment sous la forme de conférences autour de l’aventure spatiale européenne, de rétrospectives cinématographiques, d’expositions de photographies sur la conquête de l’espace, mais aussi des évènements professionnels propres à mettre en visibilité le poids industriel aéronautique, spatial et défense (ASD) de notre territoire métropolitain ». Cela passera, notamment, par des « vacances scientifiques » de la CVA, organisées du 30 juin au 5 juillet prochain au sein du lycée Jehan Dupérier à Saint-Médard-en-Jalles, qui concoctera un programme spécifique d’activités et de visites pour trente jeunes européens de 14 à 17 ans. Le 20 juin, un voyage de presse aura lieu au salon du Bourget. Fin octobre (du 21 au 25) se déroulera le 70ème Congrès International d’astronautique de Washington, auquel la CVA compte bien s’inviter. Le programme complet pour 2020, lui, se fera lors de la « passation de pouvoir » entre Bordeaux Métropole et Séville en janvier. D’ici là, tous les regards sont encore portés sur le festival Big Bang, qui se termine ce samedi 18 mai. Quant-aux fameux contexte économique d’ArianeGroup, la direction nous a fait savoir que rien n’avait encore été totalement tranché sur où et quand ces postes seraient supprimés. Dans tous les cas, la Lune reste encore à décrocher…

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