Bordeaux : rentrée timide au Conseil municipal


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Publication PUBLIÉ LE 17/09/2018 PAR Romain Béteille

Casino de Bordeaux Lac : une nouvelle mise

Bordeaux, qui accueille depuis 2000, le casino de Bordeaux Lac au titre de « ville touristique », se devait de renouveler légalement son contrat de délégation de service public avec la Société d’Animation Touristique de Bordeaux (SATB), appartenant presque exclusivement au groupe Lucien Barrière, celui-ci se terminant le 31 janvier prochain. Ce lundi, lors d’une conférence de presse précédent le premier Conseil municipal de la rentrée, l’adjoint aux finances Nicolas Florian a précisé que la ville « avait relancé un protocole de consultation avec deux offres : sept ans et neuf mois ou quatorze ans et neuf mois. Un seul candidat s’est manifesté, il s’agit de l’exploitant actuel avec qui nous avons donc engagé des discussions. Au terme de celles-ci, nous avons obtenu un toilettage du contrat initial, avec notamment une redevance due à la ville sur le produit des jeux de 7,5%, soit 11,22 millions d’euros par an », soit environ un million d’euros supplémentaires qu’actuellement. Autre clause du contrat : l’engagement par le délégataire d’opérer « un gros entretien et d’investir dans une rénovation du bâtiment » d’un montant de six millions d’euros dans les deux prochaines années, avec à la clé « la création de nouveaux concepts de restauration et de bars ». Enfin, en guise de subvention au « développement touristique », le groupe apportera 600 000 euros, au lieu des 200 000 du contrat précédent. Du côté de l’opposition socialiste et EELV, on a voté contre cette motion, jugeant « une durée de contrat trop longue et une subvention culturelle trop faible ». La motion a tout de même été adoptée à la majorité.

Aménagement : la Jallère se concerte

La phase de concertation est proche pour le site de La Jallère (situé au Nord de Bordeaux dans le quartier du Lac). L’avenir de cette zone, a rappelé la mairie, est en réflexion et en concertation depuis 2014. Des études servant à remplir un « dossier d’évaluation environnementale » ont démarré depuis l’été 2016 (le secteur comportant des zones humides servant entre autres à la prévention des inondations). Le projet comporte notamment la construction de 2000 logements, un pôle d’agriculture urbaine (servant à alimenter le centre commercial Auchan de Bordeaux Lac) et de nouvelles liaisons, notamment en transports en commun. Il a été confié à l’urbaniste Nicolas Michelin (déjà responsable de l’aménagement du nouveau quartier des Bassins à Flots). La mairie l’a encore martelé ce lundi : visiblement, pas question de toucher aux treize hectares de zones humides présentes sur le site. A ce stade des études, l’enjeu est donc de faire des logements moins denses (vingt logements par hectares contre 90 aux Bassins à Flots selon les derniers chiffres) et de développer l’aspect énergétique des bâtiment (notamment photovoltaïque). L’opposition, notamment écologiste, était déjà largement revenue sur le sujet lors d’un précédent conseil en juillet. Dans les faits, la concertation « donnera aux habitants, usagers actuels et futurs une occasion de s’exprimer sur l’ensemble du projet urbain de la Jallère ». Elle devrait être lancée dans la foulée.

Social et cinéma

Dans le reste du menu du jour, citons notamment la réalisation d’une RHVS (pour Résidence Hôtelière à vocation sociale) de 20 logements « dont quinze logements agréés au titre des publics prioritaires de l’État », a précisé la mairie, ajoutant que le projet serait localisé sur le quartier Saint-Augustin/Tauzin/Alphonse Dupeux. L’idée est de proposer essentiellement des studios (de 22 mètres carrés) destinés à des courts et moyens séjours réservés aux personnes les plus en difficulté. En effet, dans ce type de structure, les tarifs sont inférieurs à ceux du marché mais aussi dégressifs en fonction de la durée du séjour. La ville a annoncé qu’elle allait « participer à l’équilibre financier de ce programme par le versement d’une subvention de 150 000 euros ».

La ville de Bordeaux et la métropole apportent également leur soutien à la création cinématographique au travers de la « première convention signée entre le CNC et une collectivité territoriale autre que régionale en matière de soutien à la création ». Si Bordeaux soutient déjà les actions associatives dans ce domaine (au premier semestre 2018, elle a en effet accordé 100 250 euros à des associations et festivals locaux), la métropole se charge du soutien aux professionnels du secteur (455 000 euros en 2017 à l’industrie créative dont 265 000 au cinéma). Pour 2018, ce chiffre devrait grimper à 570 000 euros. Une convention triennale et reconductible avec la CNC est donc en chantier et prévoierait notamment un fonds de soutien à la création numérique. Elle devrait entrer en vigueur officiellement avant la fin 2018 et permettrait de lancer « un premier appel à projet au titre du fonds d’aide à la création ».

Déchets et mégots

Le Marché des Capucins est un lieu emblématique pour les habitants de Bordeaux. Il va prochainement réviser sa politique de production de déchets, un sujet pris visiblement au sérieux par la municipalité, notamment depuis la privatisation de la collecte dans l’hypercentre de la ville et les mesures annoncées contre les dépôts sauvages.
« Ce processus s’inscrit dans une démarche de responsabilisation des professionnels, dans une volonté de tri et de réduction du tonnage des déchets enlevés et traités ainsi que des coûts de gestion », a notamment précisé la ville. Concrètement, c’est le principe « pollueur payeur » qui s’appliquera désormais, avec une évacuation des déchets opérée par le délégataire et refacturée au poids aux commerçants producteurs du marché. Le redevance, elle, devrait évoluer en fonction des charges et des volumes à traiter, en sachant qu’une première estimation réalisée en 2017 était de 79 924 euros pour un volume annuel de 400 tonnes et que la redevance sera de 0,20 centimes d’euros par kilo de déchets pesés.

L’autre annonce actée a été une demande, effectuée par la cancérologue et conseillère municipale Michèle Delaunay : l’interdiction de la cigarette aux abords des écoles maternelles, à laquelle le maire de Bordeaux a donné un accord de principe, même s’il a qualifié la mesure de « petite anecdote ». Interrogée sur la question ce lundi, l’élue défend son point de vue. « Concrètement, on met un panneau de chaque côté à l’abord des écoles sur un périmètre d’une trentaine de mètre à l’abord des écoles en indiquant que c’est désormais un espace sans tabac. Si on est encore plus performant, on met des cendriers recycleurs aux limites de cet espace. On n’est pas sur la punition ni sur l’interdiction. Cependant, il faut qu’il y ait la possibilité d’une pénalité par les agents municipaux. Cela peut-être l’amende de l’abandon de déchêts à 35 euros ou plus faible, mais cette sanction doit exister. Si Bordeaux décide de faire ces espaces sans tabac, je suis sûre qu’il y aura dans les mois à venir plusieurs dizaines de villes qui le feront ». La mairie, de son côté, a déjà annoncé son souhait de lancer des actions de sensibilisation via le « conseil municipal des enfants ». C’est en tout cas un pas de plus pour Bordeaux où la cigarette est déjà interdite dans les aires de jeux et les jardins publics.

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