Jean-Marc Offner, le « novateur », quitte l’agence d’urbanisme


Jean-Marc Offner quitte l'a'urba après treize années passées en tant que Directeur Général. L'urbaniste, homme de consensus aura marqué de son empreinte la métropole bordelaise, et ses élus.

Jean-Marc Offner quitte l'a'urba après treize années passées en tant que Directeur Général. L'urbaniste, homme de consensus aura marqué de son empreinte la métropole bordelaise, et ses élus.Emmanuelle Diaz | Aqui
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/07/2022 PAR Emmanuelle Diaz

Après treize ans passés à la tête de l’a’urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine, Jean-Marc Offner est parti à la retraite. Treize années durant lesquelles il aura repensé la Métropole tout en bousculant les idées reçues. Un travail que cet urbaniste au talent internationalement reconnu, a pu réaliser grâce à son sens de la concertation et aux liens noués avec ses divers interlocuteurs, notamment issus de la sphère politique.

« Indépendant », « brillant », « novateur », mais aussi « iconoclaste » et « impertinent »; tels sont les termes qui sont souvent revenus pour désigner Jean-Marc Offner, désormais ancien Directeur Général de l’a’urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine, lors de son départ à la retraite. L’a’urba, un organisme qu’il aura dirigé durant treize ans, lui impulsant un style nouveau, à l’encontre de certains courants d’idées pourtant bien établis. Ainsi aura-t-il osé affirmer que « les transports publics ne pouvaient pas tout », que « la voiture sera toujours présente» et qu’il fallait la réinventer ; que pour lutter contre les difficultés de logement, « il fallait augmenter le parc des locataires plutôt que celui des propriétaires » afin de retrouver des prix décents et une mobilité résidentielle plus aisée, ou enfin, que concernant le péri-urbain, « ses habitants choisissaient souvent leur lieu de vie et y étaient heureux » en dépit d’un quotidien parfois compliqué.

Des idées novatrices pour repenser la ville

Du schéma des déplacements métropolitains à une réflexion sur l’aménagement des boulevards en passant par le logement, notamment sur les grands axes du tramway ou encore l’espace public, dont les quais de Bordeaux, Jean-Marc Offner a contribué à remodeler la ville. Des réalisations qui ne s’arrêtent d’ailleurs pas aux frontières de Bordeaux intra-muros et dépassent même la Métropole puisque, outre la rédaction du projet métropolitain et la finalisation de la révision du Schéma de cohérence territoriale (SCOT), on peut porter au crédit de l’a’urba lors de ces dernières années, la création du premier Grenelle des mobilités en France, le portage et la consolidation de plusieurs observatoires et la réalisation d’un atlas métropolitain qui constitue une référence nationale.


L’a’urba, lieu d’échanges et pôle de stabilité

Un travail salué par Vincent Feltesse (lui même notamment ancien président de l’a’urba) pour qui « les agences d’urbanisme sont une forme de mémoire. Il y a une continuité. A un moment où le zapping politique et administratif est fort, il est important qu’il y ait des pôles de stabilité », a-t-il précisé avant d’ajouter, ironique mais sérieux « qu’il faut rentrer dans l’arène médiatique et profiter de cette indépendance pour cogner les élus et les services », rendant hommage à l’état d’esprit de l’agence.

Quant à l’ancien maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui, avec Vincent Feltesse a, il y a treize ans, arrêté son choix sur le nom de Jean-Marc Offner pour diriger l’a’urba, il a préféré revenir sur l’esprit de concertation qui règne au sein de l’agence. « Un lieu de débats et d’échanges » entre toutes les parties prenantes, politiques, économiques ou autres, qu’elles soient locales ou nationales car « il est très important de fédérer pour faire bouger les choses », a-t-il précisé. Ce que ne conteste pas Jean-Marc Offner pour qui, « décider n’a de sens qu’au pluriel ».


« Envie de changer la ville pour changer le monde »

Désormais ancien Directeur Général de l’a’urba, ce dernier, natif de Paris, diplômé de l’École Centrale de Lille et Sciences Po Paris, puis passé par l’Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS), avant de diriger le Laboratoire Techniques-Territoires-Sociétés (LATTS), le Département Aménagement-Transport-Environnement de l’École des Ponts et le Groupement de recherche Réseaux du CNRS, envisage une retraite active : il reste président du Programme de recherche national Popsu (Plateforme d’Observation des Projets et Stratégies Urbaines) et de l’École urbaine de Sciences po Paris qu’il a contribué à fonder. « Je souhaite œuvrer pour des métropoles plus avisées et plus réflexives », précise celui qui, comme à quinze ans, a « envie de changer la ville pour changer le monde ».

Il est remplacé depuis quelques semaines par Simon du Moulin de Labarthète, ancien Directeur Général de l’AURH, l’Agence d’Urbanisme de la région du Havre et de l’Estuaire de la Seine.

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