La mairie de Lormont va maintenir ses rythmes scolaires


Alix Fourcade
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/03/2018 PAR Alix Fourcade

« L’éducation est la priorité des priorités », explique derechef le maire de Lormont (33), Jean Touzeau, qui y consacre la majeure partie du budget de la ville. Alors, quand il a été question de bouleverser les rythmes scolaires en mettant en place la semaine de quatre jours nombreux sont ceux qui ont été invités à prendre part au débat. L’équipe municipale en a conclu au maintien de la semaine à quatre jours et demi : elle l’a annoncé ce mardi matin, dans la salle du conseil de l’hôtel de ville.

Depuis 2013 et la loi Peillon sur la réforme des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires, l’organisation de la semaine scolaire en France a été fixée à quatre jours et demi. Les communes ont aujourd’hui la possibilité de demander une dérogation pour organiser la semaine sur quatre jours, d’où la discussion lancée dans la commune lormontaise en prévision de la rentrée 2018.

79% des parents pour les quatre jours et demi

« Doit-on s’engager dans un bouleversement de ce qui a été mis en place depuis 2013 ? ». La question a d’abord été posée aux parents, qui ont souhaité le maintien des quatre jours et demi, pour 79% des votants.  Les enseignants des écoles, ces « formidables fantassins de la République » selon la formule imagée de Jean Touzeau, ont ensuite été directement consultés et ont formulé le même souhait à la majorité.

Le Conseil municipal a donc décidé de ne rien changer, et d’éviter aux jeunes les six heures d’enseignement en quatre jours, risquant d’oppresser l’enfant et de l’empêcher de mener d’autres activités physiques ou artistiques. 

Une décision qui permet de poursuivre le projet éducatif du territoire, reposant sur trois piliers : l’autonomie, la responsabilité et l’altruisme.  Les temps d’accueil périscolaires (TAP), gérés par le personnel de la ville en lien avec les enseignants, et la mise en place du dédoublement des classes de CP et de CE1, seront maintenus.

Suite à cette conférence de presse, nous est parvenue la réaction d’un parent d’élève de l’école Jean Rostand, Mathieu Bordenave, sur les conditions de la consultation menée par la mairie sur les rythmes scolaires. Pour la mairie, ce questionnaire avait surtout pour but de mettre en évidence le degré de satisfaction au regard de l’organisation des TAP (Temps d’Activités Périscolaires), au sein de la semaine de quatre jours et demi. Le résultat de cette consultation a confirmé la mairie dans le choix de maintenir une semaine à quatre jours et demi, avec 79% de vote « pour » et 26% de participation.

Monsieur Bordenave ne conteste pas le choix fait par la mairie de maintenir la semaine à quatre jours et demi. En revanche, il estime que le questionnaire soumis aux parents était « orienté ». Il met en avant, par ailleurs, « l’absence de consensus se dégageant de l’organisation de conseils d’écoles extraordinaires » postérieurs au questionnaire initial : huit pour, huit contre. « Dans l’absence de consensus qui se dégageait, le maire a eu raison de trancher, et de suivre sa position ». 

Un observatoire pour s’adapter aux élèves

Face au nombre important de structures éducatives, avec deux collèges et trois lycées, la ville a obtenu la création d’un observatoire, validé par l’Éducation nationale, pour améliorer leur fonctionnement. Il sera constitué d’un inspecteur de l’Éducation nationale, mais également de techniciens et d’enseignants.

Elle demande aussi plus de moyens pour accompagner les classes de douze élèves dans les cycles préparatoires et les cours élémentaires. Lormont entend recomposer la carte scolaire, suite à sa phase d’évaluation des rythmes de 2013 à 2016, à laquelle est venue s’ajouter celle de réactualisation qui s’étale de 2017 à 2020, pour proposer un emploi du temps qui convient parfaitement aux élèves.

Ambitieuse, la ville vise, non seulement la réussite scolaire, mais aussi éducative et citoyenne: 30% des enfants de la ville semblant peu concernés par la vie et les activités extra scolaires, Lormont espère mobiliser les parents pour les engager à les faire participer aux TAP. « À partir de 15 heures 45, les jeunes ont la possibilité de se rendre à l’école municipale de musique ou à la ferme des Iris, par exemple. C’est mieux que les temps morts dans les appartements. », défend Jean Touzeau.  

En tentant de construire un projet qui s’adapte à tous les publics, autour de la semaine à quatre jours et demi notamment, Lormont souhaite, à terme, atténuer les inégalités et les déterminismes sociaux entre les jeunes lormontais.

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