Nouveau visage pour les digues de Garonne


Bordeaux Métropole
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2018 PAR Romain Béteille

Enjeu environnemental

26 000 et 14 000, comme le nombre d’habitants et d’emplois de la rive droite bordelaise qui seraient tributaires de la montée des eaux de la Garonne, et donc des marées. La première phase du vaste Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI pour les intimes) a officiellement été achevé le 16 novembre dernier à Bouliac. La métropole a investi une vingtaine de millions d’euros pour consolider les ouvrages de protection déjà existants sur une dizaine de kilomètres (de la limite Bouliac – Latresne à la limite Bordeaux – Lormont), permettant ainsi selon cette dernière de mettre à l’abri environ 9000 personnes d’inondations fluvio-maritimes. Les objectifs de dimensionnement des digues ont été établis selon deux références précises: la possibilité d’agir contre une tempête de la même envergure que celle de 1999 et, selon les prestataires du projet (dont Eiffage fait partie), anticiper une possible élévation du niveau des océans de vingt centimètres, ce qui est précisément envisagé par le dernier rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat). Le dit rapport précisait d’ailleurs que le coût de l’adaptation au changement climatique (entre 70 et 111 milliards d’euros par an au niveau mondial), c’est à dire les projets de défense côtières et la surélévation des digues, coûterait au final moins cher que de ne rien faire.

Enjeu politique

Si la métropole prend en compte ce potentiel scénario catastrophe, elle le fait par étapes. Concrètement, elle a mis en place des « rideaux métalliques » faits de palplanches et de pieux, réparé les fissures et transformé la piste cyclable en « voie verte » tout en assurant une « recolonisation végétale pour conforter les berges », l’estuaire de la Garonne étant classé Natura 2000. Mais la sécurisation des berges n’est pas le seul objectif de ce programme. Le développement urbain et la construction de nouveaux logements est aussi en ligne de mire, notamment avec l’opération Euratlantique qui s’étale sur 730 hectares pour les communes de Bordeaux, Bègles et Floirac). Lors de l’inauguration (à laquelle aucun représentant de l’Etat, censé gérer de son côté le PPRI, Plan de Prévention du Risque Inondation, n’était présent), certains maires ont émis le souhait d’un « allègement en terme de permis de construire » dans la zone, autrement dit leur permettre d’en valider davantage, des propos accueillis prudemment par le maire de Bordeaux Alain Juppé, pour qui il faut « concilier avec des exigences contradictoires »…

Plan d’actions

Reste que la restauration des digues inaugurées n’est, on l’a dit, qu’une petite partie du programme. Le coût total du PAPI représente 70,6 millions d’euros pour la partie girondine ( à laquelle d’ailleurs Euratlantique a participé à hauteur de 3,3 millions d’euros). Le périmètre total s’étend de l’embouchure de l’estuaire de la Gironde jusqu’aux communes de Cadaujac et Latresnes pour la Garonne (de Saint-Vincent-de-Paul à Cubzac-les-Ponts pour la Dordogne). Sur la métropole, quatre grandes opérations sont prévues sur un total de 36 kilomètres de digues. Les prochains tronçons sont prévus sur les secteurs de Bègles/Villenave d’Ornon, Bordeaux Nord et la presqu’île d’Ambès (qui, en raison de sa très forte exposition aux risques, ne peut délivrer aucun permis de construire) comprenant les trois bourgs de Saint-Louis-de-Montferrand, Saint-Vincent-de-Paul et les zones industrielles d’Ambès et Bassens, précise la métropole. Ces secteurs n’en sont pour l’instant qu’au stade des études pré-opérationnelles, mais certaines communes ont déjà pris leurs dispositions pour accompagner ces futurs travaux. A Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, on a prévu de construire un local permettant de mettre 150 personnes à l’abri en cas d’inondation, situé sur le toit de l’école. Ambès, elle, pense à la même chose pour son gymnase. En attendant, les travaux du Programme d’Action de Prévention des Inondations sont censés s’achever, pour l’ensemble de cette zone, en 2021.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! MÉTROPOLE > Nos derniers articles