Saint-Médard-en-Jalles se préfère « nature »


ville de Saint-Médard-en-Jalles
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 19/02/2018 PAR Romain Béteille

Programme festif

Si certaines communes de la métropole ont leurs spécialités culturelles (la photographie pour Mérignac, le cirque à Bègles…), la ville de Saint-Médard-en-Jalles, elle, cultive la diversité. Avant de partir dans l’espace pour voir la Terre d’en haut en juin prochain à l’occasion de la troisième édition de son « Big Bang Festival », la commune de 31 000 habitants opère depuis le mois de février et jusqu’en décembre un retour à la terre à travers un nouveau programme culturel baptisé « année nature », dans le but, dit-elle, de « sensibiliser les habitants à la préservation du patrimoine naturel », moins à travers des leçons de morale qu’en créant, avec des partenaires associatifs comme Unis Cité, Surfrider Foundation, NaturJalles (et son blog engagé) ou Cistude Nature, toute une série d’activités ludiques et de rendez-vous culturels étalés au fil des mois et du relief de la commune la plus étendue de Bordeaux Métropole. Elle espère, ainsi, si le public est réceptif, faire de nouveaux évènements des rendez-vous annuels, qui investiront autant de territoires en pleine reconquête de nature. Ce sera, par exemple, le cas des bords de Jalle : le 29 avril, ils permettront de découvrir une journée des jardins et un concours des jardins et balcons fleuris avant une journée « Jalle Plage » le 25 juillet et un premier marché des producteurs un mois plus tard. La commune compte aussi « customiser » les rendez-vous déjà identifiés par ses habitants, comme les journée du patrimoine en septembre (qui permettront notamment de visiter le site des champs captants du Thil, vaste ressource en eau potable de la métropole bordelaise, d’ordinaire fermé au public), les programmation des médiathèques où encore l’édition 2018 du « Printemps Urbain ». Enfin, l’année nature cultive son originalité via une « escape room » (le 25 mai), la fête du sport et du vélo (2 juin), une journée des activités et sports équestres (25mars au château de Belfort) où encore des balades/ateliers autour des rapaces nocturnes (2 mars), d’une « trame nature » en centre-ville qui accueillera sa nouvelle « grainothèque » (21 avril) où d’un atelier « animaux et changement climatique » (23 février à la médiathèque). 

Actions municipales

À entendre son maire (UDC), cette opération annuelle est tout sauf du greenwashing où un simple coup de com’, il s’inscrirait dans une stratégie politique durable. « Ce n’est pas pour peindre en vert parce que c’est la mode », affirme-t-il d’ailleurs. « Quand on est arrivés ici en 2014, on a tout de suite fait une charte architecturale et paysagère, on a créé une charte de l’arbre. Le projet de développement de la commune, ce n’est pas de faire la même chose qu’à Bordeaux de manière diluée. Je pense qu’on doit mettre la nature au coeur de nos dispositifs, de nos actions et du projet de la ville. On multiplie les espaces de nature dans la ville et on les relie entre eux. Ce n’est pas quelque chose qu’on a découvert en 2018″. Sans lui jeter des fleurs (elle attend d’ailleurs toujours sa troisième), Saint-Médard-en-Jalles multiplie depuis quelques années les exemples « nature friendly » : charte de l’arbre, charte architecturale, environnementale et paysagère, gestion des espaces verts sans produits phytosanitaires, gratuité du ramassage des déchets verts où, comme Mérignac et d’autres, extinction de l’éclairage public la nuit… à croire qu’elle veut talonner Bègles dans la liste des fiefs écolos de la métropole. Plus récemment, cette commune de 8500 hectares (dont la moitié est constitué de zones rurales) a déployé de nouvelles branches en démarrant un inventaire de la faune et de la flore le long de la jalle et un plan de gestion Natura 2000 de ses terrains. Elle réfléchit à l’intégration des zones agricoles dans son Plan Local d’Urbanisme et au classement d’une vingtaine d’arbres « remarquables » alors même que 1000 jeunes arbres ont été plantés en 2017 et qu’elle compte arriver à dépasser les 3000 en 2019. Du côté de la sensibilisation écologique aussi, les efforts sont manifestes : on incite par exemple les commerçants du centre-ville à éviter le plus possible les sacs plastiques. Ce n’est certes pas nouveau, mais cette initiative s’ajoute aux autres : course des « bonnes résolutions », parcours de randonnée ou animateurs des centres de loisirs formés à sensibiliser les scolaires au développement durable. Jardins familiaux, aides à l’acquisition de composteurs, kits d’économie d’eau gratuits ou permanences infos énergie mensuelles font aussi partie du « package » d’actions municipales déjà mises en places, en plus d’un volet urbanistique métropolitain récemment concrétisé par une autre charte, celle du « bien construire ». 

Réflexions et travaux

Il y a encore, bien sûr, quelques efforts à fournir, notamment en matière d’ordures. Si la compétence du ramassage des déchets n’est pas, comme d’autres communes de la métropole, mutualisée à Saint-Médard, les services municipaux ramassent environ 300 tonnes de déchets par an mais laissent parfois (malgré un engagement politique de « surveillance accrue du massif forestier ») quelques ordures sur le carreau. Intégrée, comme ses 27 camarades, au nouveau plan propreté de Bordeaux Métropole, Saint-Médard-en-Jalles est aussi concerné par ces dépôts sauvages que la campagne de communication du plan (et ses amendes) veut à tout prix réduire. « Comme toutes les villes de la deuxième couronne, on constate que des gens d’ici ou de zones extérieures de la métropole viennent déposer leurs ordures chez nous. On s’en occupe nous même avec nos propres services et, de temps en temps, on arrive à mobiliser des partenaires comme les chasseurs ou les sylviculteurs pour faire des actions communes. C’est un domaine qui, par définition, est très difficile à surveiller. On met en place des dispositifs comme des merlons mais on rencontre des fortunes diverses ». Si bien que la municipalité réfléchit, comme d’autres, à l’installation de caméras, même si elles sont encore loin d’être déployées concrètement sur le terrain. On y pense, mais on n’a pas encore trouvé de système. On s’interroge aussi sur la possibilité d’avoir des caméras mobiles, même si certains dépôts sont fait à des endroits récurrents comme les abords des déchetteries ».

En attendant que cette réflexion devienne (ou non) réalité, l’année nature compte bien sur son volet participatif pour attirer du monde. Sur les réseaux sociaux, la ville fera d’ailleurs gagner des cadeaux « nature » (vélo, nuit dans une cabane, arbre fruitier, sachets de graines…), histoire de mettre sa communication en accord avec le programme qu’elle propose. C’est que la commune compte aussi sur la nature pour transformer son espace public, via l’opération de transformation de la Place de la République. Entre le béton et la verdure, elle préfère un balancement  : construction et agrandissement de quatre parkings autour de la zone d’un côté, fermeture de la place aux voitures et renforcement de la végétation de l’autre. La deuxième phase de travaux aura lieu durant le deuxième trimestre 2018. Si ces derniers vous incommodent, vous saurez au moins que des manifestations plus vertes vous attendent et qu’à défaut de pouvoir s’y rendre en tramway ou en BHNS, de bonnes jambes vous seront très utiles pour participer aux balades de cette « année nature » aux ambitions vertes. 

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