Bordeaux: Salle des fêtes du Grand Parc, nouvelle saison d’ouverture


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2019 PAR Romain Béteille

Nouveau visage

Elle a été rénovée et a réouvert ses portes le 29 juin 2018, vingt-cinq ans après avoir fermée ses portes, non sans avoir porté dans ses valises une petite partie de l’histoire du rock bordelais (The Cure, The Ramones ou Metallica y ont notamment fait un petit tour). Huit mois après sa ré-inauguration officielle (la première avait eu lieu en 1965), la mairie de Bordeaux a fait, ce vendredi 8 février, un bref point d’étape en guise de bilan provisoire sur la réouverture (et le nouveau visage tourné vers son quartier et ses habitants) de la salle des fêtes du Grand Parc. Bilan des courses, alors qu’elle prévoyait d’accueillir au départ 90 évènements à l’année, elle en a déjà pogrammé 70 depuis juin dernier, qui ont accueilli quelques 22 000 spectateurs. Pour l’adjoint municipal à la culture, Fabien Robert, elle « pourrait sans mal figurer dans le top cinq des salles de spectacle de la métropole ».

Travaux d’intégration

Car la salle des fêtes du Grand Parc n’organise pas que des concerts : les bals, qui réunissent environ 700 personnes à chacune de leur déclinaison (queer, bal des aînés, bal hivernal), y sont aussi les bienvenus, de même que les artistes en résidence. Le tout tente d’être « en évolution avec le quartier et de faire venir un public hétéroclite et intergénérationnel ». Le modèle économique, lui aussi, est défendu par la municipalité, avec une location moins chère pour les associations (qui gagnent aussi les recettes du bar les soirs de spectacles). De l’aveu de l’adjointe municipale de quartier, Anne-Marie Cazalet, « une opération comme les mercredis au parvis sont une sorte d’extension pour le jeune public : on négocie, lorsque des artistes viennent, qu’ils participent aussi à des animations pour les jeunes et qu’ils fassent ça sous la forme de rencontres itinérantes, dans la bibliothèque ou dans la salle des fêtes par exemple ».

« Cette externalisation s’adresse souvent à un jeune public qui ne peut parfois pas se permettre d’accéder à cette salle les soirs de concert », continue l’élue. Dans sa nouvelle politique, quitte à se transformer complètement en passant d’un repère du rock à un chantre de l’ouverture culturelle, la salle des fêtes souhaite aussi expérimenter le mécénat, en permettant à différentes institutions ou privés d’acheter des places pour les distribuer au jeune public. Si elle a déjà été testée une première fois (sur une jauge qui, de toute façon, ne devrait pas dépasser les quelques dizaines de places), la mairie de quartier et les responsable de la programmation et du projet culturel envisagent déjà de retenter l’expérience, non sans en discuter avec les habitants du quartier.

Programme éclectique

A la grande question : cette réouverture est-elle, sinon profitable, du moins à l’équilibre au niveau financier ? Pas de réponse pour le moment, mais « on étudiera ça au bout de la première année d’exploitation », assure Fabien Robert. « On était partis sur une jauge de 250 000 euros de dépenses de fonctionnement par an, mais je ne sais pas si on ne va pas dépasser cette somme. Je ne pense pas, de toute façon, que nous arriverons à un équilibre total, mais on peut quand même envisager un taux important de couvertures des dépenses par les recettes ». En dehors de cette balance financière, le futur de la programmation risque d’être tout aussi important pour faire venir du monde dans la « nouvelle » salle. Dévoilée tous les six mois, la dernière promet déjà de respecter cet ADN d’ouverture prônée par les responsables du projet culturel.

La salle des fêtes sera, par exemple, l’occasion d’accueillir des évènements spéciaux comme un concert de soutien aux salariés de Ford qui, après avoir fait venir notamment Bernard Lavilliers à Blanquefort, inviteront entre autres noms Cali, Les Hurlements d’Leo ou The Hyènes (le 2 mars). Les recettes du spectacle (dix euros la place, réservations sur www.concert-solidarite-ford.org) serviront à soutenir les salariés de l’usine menacés de fermeture depuis le désengagement de Ford, en février 2018. On y attend aussi des concerts comme Feu! Chatterton le 13 février, la fanfare électronique Meute le 13 mars, du rock basque (Berri Txarrak le 5 avril), du reggae-soul (le 26 avril) ou encore du punk-rock (Les Sales Majestés le 27 avril). En plus de ces dates de concert, de nombreux évènements plus locaux sont programmés comme les festivals les Grenadines Givrées (du 16 au 23 février) qui mêlera théâtre, musique et contes et Discotake (les 25 et 26 mai), une conférence autour de la solidarité et des migrations dans le cadre de Bordeaux Métropole 2050, le 8 mars, ou encore des one-man show comme Waly Dia (le 18 mars) ou Redouane Harjane (le 22 mars). C’est aussi là que se déroulera la finale régionale du tremplin Relâche, qui permet à de jeunes artistes émergeants de se faire financer une date à l’occasion du festival du même nom qui fêtera sa dixième édition l’été prochain. Qu’on se le dise, ce bouillon de cultures apparaît encore comme un galop d’essai pour une salle emblématique qui a définitivement entamé sa renaissance.

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