Municipales 2020 : Villenave-d’Ornon, stop ou encore ?


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/01/2020 PAR Sybille Rousseau

« Je ressens toujours la même énergie, celle d’agir pour notre ville ». Patrick Pujol est le maire de Villenave d’Ornon depuis 25 ans. Et malgré ce quart de siècle de mandature il se dit « insatisfait » aujourd’hui car a l’impression « de ne pas être allé au bout ». Il l’assure « si j’en avais marre, je partirai ! » Les 15 et 22 mars prochains, ce dernier tentera donc de briguer un cinquième mandat. Pour rappel, lors des précédentes élections, Patrick Pujol avait été élu trois fois sur quatre dès le premier tour du scrutin. Face à lui, trois candidats tenteront de jouer les trouble-fête.
Tout d’abord, Stéphanie Anfray, « candidate de la gauche rassemblée » comme elle se définit. Avec sa liste baptisée « Villenave écologique, solidaire et citoyenne », elle regroupe le PS, le PCF, les Verts d’Europe écologie, les Radicaux et Nouvelle Donne sous la même bannière. Professeure d’économie et d’histoire, cette dernière exerce notamment des fonctions départementales et nationales à la FCPE, association de parents d’élèves. Elle achève l’actuel mandat au sein de l’opposition PS aux côtés de Martine Jardiné, vice-présidente du Département.
Mais la candidate socialiste n’a pas réussi à réunir toute la gauche derrière elle. En effet, les collectifs « Vivre et oser Villenave » et « Villenave en commun », proche des Insoumis, ont fusionné sous la bannière « Changer Villenave » avec en chef de file Patrick Bouillot, ancien maire de la commune entre 1994 et 1995 et conseiller municipal d’opposition. Et Florence Rialland, ex-socialiste et tête de l’ancienne liste « Osons changer Villenave » s’est ralliée également à ce dernier « afin d’éviter un deuxième tour mortifère » selon elle. Patrick Bouillot, lui, se dit « prêt à conduire une liste du rassemblement de l’ensemble des élus d’opposition et des collectifs citoyens ». Enfin, concernant le parti présidentiel, c’est Denis Delhoume qui portera les couleurs de LaRem. Sa liste a été baptisée « Renou.V.O », un jeu de mot avec le nom de la commune. Habitant du quartier de Chambéry, le candidat aborde sa première campagne. Cependant, par le passé, il s’est illustré politiquement en qualité de membre du comité de soutien de l’élue socialiste Martine Jardiné, actuel soutien de la candidate Stéphanie Anfray.
Même si trois listes sur quatre ont des liens plus ou moins proches avec la gauche, Yannick Boutot, responsable du PRG de Gironde et soutien de Stéphanie Anfray l’assure « cette élection est plus démocratique et plus ouverte que les précédents scrutins et notre liste incarne véritablement le renouvellement car elle est constituée de personnes jeunes et neuves. »

L’urbanisme au cœur des débats
Si les deux listes de gauche menées par Stéphanie Anfray d’un côté et Patrick Bouillot de l’autre se disent différentes « on ne demande pas aux gens leur couleur politique mais ce qu’ils veulent faire et c’est là la grande différence entre nous et les autres », spécifie Florence Rialland, en revanche elles ont un sujet en commun, celui de l’urbanisme. Pour la première l’urbanisme villenavais est un urbanisme « anarchique », le deuxième quant à lui le qualifie de « sauvage ». Le maire s’en défend. « L’urbanisme sauvage n’existe pas ! Les députés et les sénateurs ont voté une loi qui invite fortement les maires à densifier leur territoire pour des raisons écologiques, économiques et sociétales. A Villenave d’Ornon, nous dénombrons 1 620 habitants au km2. C’est une des moins denses de la Métropole comparé à Gradignan (NDLR nombreuses résidences universitaires) ou à Bègles ». Patrick Bouillot et Florence Rialland réclament purement et simplement « un moratoire, une pause » dans les constructions. « Aujourd’hui, les Villenavais sont très impactés par cette urbanisation, déclare Florence Rialland. Une fois à la mairie, nous ferons un état des lieux, une assemblée générale quartier par quartier et nous mettrons en place un véritable service de l’urbanisme afin d’échanger directement avec les promoteurs immobiliers. » Denis Delhoume, lui, estime de son côté, qu’« il y beaucoup à faire en termes d’urbanisme, un nouveau modèle est à penser ».

Démocratie participative, maison de la citoyenneté, l’habitant au centre de sa ville…
Avec sa liste « Villenave d’Ornon, notre histoire, notre avenir », le maire Patrick Pujol entend bien que les Villenavais se réapproprient leurs espaces publics afin de se retrouver et échanger ensemble. « Vivre mieux la ville. Tel est notre leitmotiv pour cette nouvelle mandature, spécifie l’édile. Lors d’un précédent mandat nous avons érigé des espaces de vie culturel et sportif. Aujourd’hui, nous invitons les associations et autres structures à sortir de leurs murs et à vivre ensemble nos passions communes. Il est indispensable de recréer du lien social ! » De son côté, Stéphanie Anfray a décidé d’intègrer dans sa campagne les habitants pour récolter leurs doléances et ainsi « construire au mieux un programme qui leur correspond » en mettant en place notamment un « appel à idées VOUS avez la parole ». Aussi, si cette dernière est élue maire, elle compte mettre en place des Etats Généraux du cadre de vie « pour favoriser un urbanisme harmonieux », des services publics coopératifs « qui répondent aux besoins des administrés » et un budget participatif selon le principe « Vous décidez, nous réalisons ».
Sous le slogan #25ansçasuffit -faisant référence aux 25 années de mandature de l’actuel maire Patrick Pujol-, Patrick Bouillot dit vouloir « tourner la page d’1/4 de siècle d’une politique plus que critiquable qui nous mène aujourd’hui dans une impasse tant sur le plan social qu’environnemental. » Au-delà de l’urbanisme, l’ancien maire tient à mettre en place « une politique digne de ce nom » du bien-vivre, de la transition énergétique, de l’éducation. Une fois élu, il construira une maison de la citoyenneté, créera des Assises de la Vie associative. « Certes, nous n’inventons rien, indique Florence Rialland. Mais nous impulserons une dynamique, une envie car nous ne naissons pas citoyen, nous le devenons ! » Et même si c’est un scrutin municipal, comme son collègue bordelais, Thomas Cazenave, Denis Delhoume compte bien se rapprocher de la Métropole pour des thématiques touchant à l’urbanisme, au cadre de vie ou encore à la mobilité.

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