A Boucau, le changement, c’était dimanche!


Jean-Yves Ihuel
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/04/2014 PAR Felix Dufour

Cela est peut-être passé inaperçu, mais à Boucau, cette ville du nord de Bayonne, aux portes de Tarnos et de ces Landes interminables, le changement, c’était dimanche. Le deuxième tour, après un galop d’essai effectué la semaine précédente qui annoncait que la maire sortante Marie-José Espiaube n’aurait pas la partie facile, a choisi de passer à autre chose. Certes, dans la cité des Forges, la révolution de la droite n’est pas pour demain, son candidat Albert Maton n’ayant récolté que 10% des voix, mais dans une agglomération dominée depuis des lustres par le Parti communiste, à l’image de Jean Abbadie une de ses figures communistes les plus emblématiques, à la fin du siècle dernier, la gauche a changé de ton. Et Marie-José Espiaube a été d’une certaine manière victime d’une promesse non tenue de 800 emplois annoncés il y quelques années avec tambours et trompettes. La création d’un megapôle commercial autour d’Ikea au nord de Bayonne d’ici deux ans et un ensemble commercial, à Ondres, à quelques kilomètres au nord ont transformé sa commune en île des désillusions. Mal joué quand on sait que Boucau et ses Forges de l’Adour aujourd’hui au rayon des archives, ont employé jusqu’à 2000 personnes. L’emploi non tenu a plombé le bulletin de vote.

C’est l’obstiné divers gauche Françis Gonzales qui occupera donc le siège de maire du Boucau, (48,27%) devant Marie-José Espiaube (26,77%) et Christophe Martin qui n’a pu s’entendre avec la sortante, (14,45%). Sa liste ressemblait au personnage: « Boucau convivial et développement durable ». Sa convivialité se lit sur lui, ronde, bonhomme, épicurienne. Il y a du Pagnol dans le personnage de 64 ans, qui a crevé l’écran sur France3 Euskal Herri dimanche soir, apportant un peu de fantaisie dans ce monde politique sévère. Il est Boucalais de Boucau, né dans un café, le « Saint-Elois », au pied des Forges.

S’il s’égare quelque temps du côté de chez les riches à Biarritz, il revient vite au bord de l’Adour où il se retrouve docker puis manoeuvre, dont cinq années à la Raffinerie du Midi, aussi disparue. Besogneux, il poursuit parallèlement des études d’expert comptable, obtient une licence d’administration publique et un certificat de spécialisation en finances publiques et occupe un poste de commercial chez Total, avant d’ouvrir deux cabinets d’expert comptable à Boucau et à Paris. Sa faconde il l’a faconnée d’abord dans l’équipe de rugby du Boucau-Stade, avant qu’il ne fusionne avec les voisins de Tarnos -déjà l’intercommunalité- devenu Boucau-Tarnos-Stade dont il est le vice président. Entre autre. Car l’homme sait que le tissu de la ville se construit dans les associations, sportives et musicales et on le retrouve quasiment partout, jusqu’au centre social de la ville évidemment. C’est ce qui a forgé son attachante personnalité et en a fait un homme reconnu dans la ville.
Certes son rôle ne sera pas facile au sortir l’élection quadranculaire de dimanche. Mais son parcours est celui que l’on se forge à la force du poignet et des convictions. Nul ne doute que l’Agglomération Côte Basque Adour qu’il va trouver lui donnera un coup de main. Après les tensions qui ont marqué les municipales 2014, un personnage qui a sa faconde amènera un sourire pour aborder des lendemains difficiles. C’est samedi qu’il sera intronisé dans la salle Paul-Vaillant-Couturier, cher à son modèle Jean Abbadie qui aura laissé un empreinte indélébile à Boucau.

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