Municipales : Un possible grand chelem pour la droite en Dordogne


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 25/03/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

Et si on assistait à un scénario inverse de celui des municipales de 2008  où la gauche avait conquis Périgueux, Bergerac et le Bugue ? La droite en rêve et pour la gauche périgourdine, le risque est réel.
A Périgueux, le maire socialiste Michel Moyrand a remporté 46,62 % des suffrages. Il devance le candidat UMP Antoine Audi qui obtient 39,53% des voix.  Le maire est arrivé en tête dans 8 des 21 bureaux de vote. En quelques mois, Antoine Audi  ancien instituteur ribéracois, secrétaire général de Capgémini, est parvenu à rallier l’UDI et le Modem en prenant place dans le paysage politique périgourdin. Avec le retrait de l’ancien maire et conseiller général Jean-Paul Daudou, qui a réalisé 13,85% des voix, le camp Audi veut croire à la victoire. Si on aditionne le nombre de voix des deux listes de droite, on arrive en effet à 53,37% et la gauche aurait déjà perdu la ville. Pourtant, rien n’est joué  ni dans un camp, ni de l’autre. Que feront les électeurs de Jean-Paul Daudou, qui sans apporter un vrai soutien à Antoine Audi, a appelé  « à battre le maire sortant ». Il n’est pas certain, que le report des voix soit total au vu du déroulé de la campagne et du ressenti de certains colistiers de Daudou. Au premier tour, le taux d’abstention a été élevé avec près de 37%. Les blancs et nuls sont aussi très importants : 7,60%. Michel Moyrand estime que beaucoup d’ électeurs de gauche n’ont pas voté.  Les abstentionnistes du premier tour détiennent les clefs du scrutin de dimanche prochain. Ces derniers jours, Michel Moyrand et son équipe mobilisent leurs troupes sur le terrain avant l’ultime meeting de jeudi soir. 

Au final une triangulaire inédite à Bergerac A Bergerac, le maire socialiste sortant Dominique Rousseau est arrivé en tête au premier tour. Il obtient 34,41% des voix mais surtout il a devancé les cinq autres candidats dans tous les bureaux de vote de la ville sauf un. Dimanche prochain, les électeurs auront finalement  le choix entre trois listes. L’ancien maire Daniel Garrigue, qui en 2008 portait les couleurs de l’UMP, est en deuxième position avec 30% des voix. Malgré ses prises de positions, notamment lors des présidentielles de 2012, sa démission de l’UMP, l’ancien député a conservé une certaine aura et des fidèles.  Arrivé en quatrième position, avec 11,09% des voix, Carmel Fontana, le candidat de l’UMP, avait annoncé dans un premier temps sa volonté de se maintenir. Et finalement, il n’a pas déposé de liste à la sous préfecture.  ‘Ne souhaitant pas prendre la responsabilité de favoriser la réélection de la liste socialo-communiste », il est revenu sur sa décision, sans doute poussé par les appels des responsables départementaux de l’UMP, de se désister. Carmel Fontana et ses colistiers ne sont pas pour autant parvenus à un accord avec Daniel Garrigue. L’ex candidat ne donne aucune consigne de vote pour le second tour.
Le chef de fil du Front national en Dordogne, Robert Dubois constituera donc l’arbitre de ce deuxième tour. Il réalise 17,52% au premier tour, un bon score qui confirme la percée du courant bleu marine  dans la sous préfecture. Quant à la gauche, les négociations entre les listes socialiste et écologiste n’ont pas abouti. La députée écologiste du Bergeracois, Brigitte Allain apporte son soutien à Dominique Rousseau qui organise son dernier meeting de campagne jeudi soir. Le candidat écologiste malheureux, Lionel Frel qui a réalisé 6,98% des voix ne soutient pas le maire sortant. Il faudra aussi surveiller le taux d’abstention; il a dépassé les 37% à Bergerac, un record et l’attitude des absentionnistes du premier tour. 

Au Bugue, la droite en reconquêteLe Bugue, commune de 2 800 habitants aux portes de la Vézère, a été pendant vingt cinq ans, administré par la droite. Gérard Fayolle, RPR puis UMP a été maire de 1983 à 2008. En 2008, le conseiller général socialiste Gérard Labrousse l’avait emporté dès le premier tour avec 51,44% des voix. Le maire est en très grande difficulté : dimanche dernier, il a terminé en deuxième position avec 38,05%. Il est devancé par l’UMP Jean Montoriol qui réalise 47,05%. La troisième liste, menée par Hervé Puichaud (14,89%), ancien adjoint au maire chargé des finances ayant démissionné il y a un an, aurait pu jouer le rôle d’arbitre. Mais la tête de liste, en accord avec son équipe a décidé de la retirer. Sans donner de consigne de vote. La participation du premier tour a dépassé les 80%. L’attitude des électeurs d’Hervé Puichaud sera déterminante.

Un duel serré à RibéracRibérac, le fief de Bernard Cazeau, président socialiste du Conseil général, détenu depuis 1971 par la gauche, est-il en passe de basculer ? Rémy Terrienne, maire socialiste depuis 2001 n’a devancé Patrice Favard, le secrétaire départemental de l’UMP, que de seulement 24 voix. Le scrutin s’annonce très serré.  On aurait pu croire à une triangulaire inédite. Au final, ce sera un duel droite gauche, après le retrait de Bruno Larebière qui a obtenu 13 % des voix. Ce candidat, après avoir hésité un temps à se maintenir, a décidé de retirer sa liste. Il ne donne pas de consigne de vote et annonce qu’il votera blanc. 

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