Roland Cayrol : « Les médias en font trop sur la montée du FN »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/03/2014 PAR Nicolas César

Aqui.fr : Que pensez-vous de la percée du Front national lors de ces municipales ?
Roland Cayrol :
Les médias en font beaucoup trop sur la montée du FN, alors qu’elle ne nous apprend pas grand chose. Le FN n’a pas été capable d’avoir des listes complètes dans la plupart des villes françaises. Il progresse un peu dans ses zones de force, le Midi, le Nord et l’Est. Mais, au total, « ça va faire peu de villes gagnées pour le FN, moins de 10. En 1995, cela avait été déjà le cas. En clair, il n’y a pas de bouleversement sur l’échiquier politique. 

@! En revanche, c’est une « claque » pour le président de la République, François Hollande ?
Roland Cayrol :
Oui, et la claque est supérieure aux élections municipales de 2008. Le glissement est plus fort que sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce 1er tour est une vraie sanction. Il faut noter qu’un tiers des sympathisants socialistes n’a pas été voté ainsi que la moitié de ceux du Front de gauche. Les bureaux de vote où il y a le plus d’absention sont ceux où il y a le plus de couches populaires, d’ouvriers, qui sont donc les plus déçus par le manque de résultats de la politique gouvernementale.

« Il faut faire davantage de pédagogie, de communication politique, marquer les étapes, instaurer des rendez-vous réguliers entre le Président et les citoyens »

@! : Peut-on espérer un sursaut des électeurs de gauche dans l’entre-deux-tours ?
Roland Cayrol :
En 1983, par exemple, la défaite de la gauche avait été amortie au second tour. Mais, là face à la déception devant le manque de résultats du gouvernement et ce premier tour « sanction », on a le sentiment que le pouvoir n’a pas compris le message. Le discours de Jean-Marc Ayrault a donné le sentiment d’une fuite en avant, plutôt que de prendre ses responsabilités. Le seul a avoir dit qu’il n’était pas réélu à cause du gouvernement, c’est François Rebsamen, le maire de Dijon, mais qui est marqué « Aubry » (1). Je ne crois pas à ce sursaut, car François Hollande n’a pas les moyens de changer de politique économique.

@! : Que faut-il faire pour combler ce fossé entre le politique et les citoyens ?
Roland Cayrol :
Il faut faire davantage de pédagogie, de communication politique, marquer les étapes, montrer comment on a avancé dans la lutte contre les déficits, aller plus vite sur le pacte de responsabilité. Il faut expliquer ce qui est fait avec des choses concrètes lors de rendez-vous réguliers entre le président et le citoyen pour qu’il retisse du lien avec le politique. Et rendre la stratégie politique plus claire, car aujourd’hui, elle n’est pas lisible pour le grand public.

1. François Rebsamen est en ballotage favorable à Dijon

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