Yves Urieta, le laboureur qui fait les rois à Pau


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Moins prodigue que d’autres en conférences de presse, il a choisi de travailler le terrain comme il l’a toujours fait. Depuis plusieurs mois, les « bistrots citoyens » et les rencontres avec les habitants qu’il organise dans des écoles ou les salles des fêtes, lui permettent de décliner les grandes lignes de son programme. Mais aussi  de répondre à de multiples questions. Quel que soit le sujet : la « ville labyrinthe » dont s’inquiète un commerçant,  l’agrandissement du stade du Hameau qui titille un supporter de la Section Paloise. Le micro trottoir pratiqué en direct est devenu sa tasse de thé.

Le « tombeur » de Bayrou « La seule chose qui me passionne, c’est ma ville » répète à l’envi  cet ex cadre des Assedic dont le parcours politique a connu des horizons divers. Ancien secrétaire fédéral du PS, il a été désigné maire en 2006, suite au décès d’André Labarrère,  avec le soutien de la vieille garde du conseil municipal. Puis il est devenu le rival de Martine Lignières-Cassou dans la rude guerre de succession qui a, à nouveau, secoué la ville deux ans plus tard. Ce qui l’a amené à provoquer  une triangulaire au second tour des municipales de 2008 et, avec le soutien de l’UMP, à faire tomber François Bayrou dans sa course à la mairie.

Après avoir tourné le dos à la Gauche Moderne qu’il a un temps côtoyée, Yves Urieta continue depuis  à faire cavalier seul, et à s’appuyer sur des réseaux patiemment  tissés au sein de la société civile. L’association Convergences qu’il a créée en 1984, puis étendue sur le plan national,  veut être un laboratoire d’idées. Celles-ci respectent un principe : se situer en dehors des partis, réunir des personnes de toutes opinions et confessions, fédérer les compétences. Une profession de foi que le candidat désormais sans étiquette rappelle dans chaque réunion. Ce qui n’empêche pas la cruauté : « François Bayrou ?  Je l’ai vu trois fois ces dernières années. Mais depuis octobre, on le voit presque tous les jours. »  

Moins d’études, plus d’économies Opposé au projet de bus-tram qu’il juge trop coûteux et favorable à la gratuité des transports publics, Yves Urieta accuse également son concurrent du Modem d’avoir copié certaines de ses idées sur l’aménagement des halles. Un équipement auquel il veut donner une dimension plus « écologique ». La mise en place d’un nouveau plan de circulation, avec carte de stationnement à tarif réduit,  le frein mis à la préemption des immeubles vides par la ville, et la baisse des impôts sont également des axes de sa campagne. « En cinq ans, la municipalité a dépensé plus de 6,5 millions d’euros de frais d’études. Or 450 000 euros, cela représente un point d’impôts ». Moins d’études,  plus d’économies, martèle-t-il.

Pau doit devenir « un laboratoire national de la formation professionnelle », et répondre ainsi aux besoins des entreprises, ajoute Yves Urieta. L’ancien maire se démarque de même de ses concurrents en voulant maintenir en centre- ville  le parc des expositions, qu’il ferait rénover. Ajoutez à cela, une vie culturelle qui s’appuierait sur trois grands festivals, comme cela se fait à Bilbao et San Sebastian. Ou encore des idées comme celle qui consiste à installer des accès wifi gratuits partout en ville, entre autres initiatives.

Et quand quelqu’un lui demande  s’il rejoindra le socialiste David Habib ou François Bayrou après que des sondages l’aient crédité de 13% à 16% des intentions de vote au premier tour, la question est écartée  d’un revers de manche : « C’est n’importe quoi ! Toute notre équipe est unanime. Pour le premier tour, il n’y aura aucune alliance !  » s’est-il exclamé en janvier, lors d’une rencontre organisée dans un bar du centre-ville. « D’abord, on finira premiers. Si une négociation doit avoir lieu au second tour, ce ne sera pas pour un rapprochement avec des partis politiques, mais en fonction de notre programme. »
Laisser une porte entrebaillée est un art.

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