1000 euros en échange de la promesse de ne pas faire grève


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Publication PUBLIÉ LE 21/02/2008 PAR Nicolas César

Pour Eric Sarrat, le PDG de GT Logistics, il s’agit uniquement de faire face à un impératif économique. Actuellement, en pleine renégociation du contrat avec Turboméca, pour qui sa société assure la logistique du fabricant de moteurs d’hélicoptères, il se dit « soumis » à la pression de son donneur d’ordre. En effet, le contrat avec Turbomeca fait « obligation de maintenir une garantie de prestation » souligne t-il. Ces 1 000 euros sont donc pour lui une manière de « récompenser » les salariés qui assurent ainsi la pérennité de l’entreprise en « attribuant une avance permanente ». Pour lui, « il ne s’agit en aucun cas d’un rachat du droit de grève. Les salariés qui signent ce contrat peuvent faire grève où ils veulent et quand ils veulent ». De son côté, la direction de Turbomeca, que nous avons jointe, indique que « GT Logistics n’est qu’un sous-traitant de Turbomeca et que par conséquent la façon dont la direction de GT Logistics gère sa société n’a absolument rien à voir avec celle de Turbomeca ».

Un rachat du droit de grève ?

Mais, selon le syndicat CFDT-Transports, il ne faut pas s’y tromper. Cette proposition de la direction de GT Logistics est belle et bien un « rachat du droit de grève ». « On se croirait revenu au temps du Comité des forges où les patrons achetaient la paix sociale avec les bonnes oeuvres de leurs épouses et cassaient les grèves », peut-on lire sur le tract de la CFDT distribué devant Turboméca par une quarantaine de salariés observant un débrayage d’une heure. Malgré tout, la proposition a eu un écho chez les salariés. Selon la direction, près de 60 ont accepté de signer ce contrat pour recevoir la prime de 1 000 euros. « Un chiffre probable » selon Pierre Prat, délégué CFDT au site de Tarnos. « Cette proposition est un scandale » clame t-il. « On nous propose 1 000 euros pour racheter notre grève au moment, où les salariés débrayent pour négocier avec la direction » s’insurge t-il. Pourtant, le groupe GT Logistics se porte plutôt bien. En 2007, il a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Tout va désormais se jouer au tribunal. Ce contrat est-il légal ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est sans précédent. Si la justice l’avalise, on peut penser que d’autres entreprises songeront, elles aussi, à l’appliquer, dans un pays, où notre président tient beaucoup au service minimum dans le secteur public…

Nicolas César

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