Au Conseil municipal de Biarritz, il est désormais libre Max


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Publication PUBLIÉ LE 01/05/2014 PAR Felix Dufour

Quand, à 18 heures, il s’assied auprès de ses camarades de la nouvelle opposition, Richard Tardits, polo aux couleurs de l’équipe de rugby de l’Afrique du Sud, Benoît Saint-Cricq, Maider Arosteguy et son fidèle lieutenant Frédéric Domège, Max Brisson affiche une mine grave et émue. A sa gauche, la socialiste Brigitte Pradié. Tous les regards, les objectifs et les caméras sont braqués sur sa massive stature, regards qu’il évite en plongeant son nez chaussé de lunettes sur ses notes. Drôle d’impression que partagent indéniablement, le nouveau maire Michel Veunac, encadré par son premier adjoint Guy Lafite et Jocelyne Castaignède. Pendant l’heure de la présentation d’un budget que les circonstances invitent à la rigueur, dette locale importante en héritage et baisse sérieuse des dotations de l’Etat, et des explications techniques de l’adjoint aux finances, le porte-drapeau de l’UMP relit son discours, apporte quelques ratures, échange quelques phrases avec son voisin. Enfin, le maire Michel Veunac conclut en précisant qu’il s’agit malgré tout d’un budget en mouvement puis interroge.

« Des questions? »… « Monsieur Brisson… » C’est la première fois que je m’adresse au Conseil municipal nouvellement élu après plusieurs mois d’une intense campagne électorale. Je le fais vous le comprendrez avec une certaine gravité et une certaine émotion, enchaîne en entrant dans l’arène Max Brisson, la gorge serrée.  Je le fais monsieur le maire en vous adressant publiquement mes félicitations républicaines. Publiquement parce que vous m’avez adressé personnellement un message téléphonique au soir du second tour. Je le fais aussi à la suite d’une campagne qui fut parfois rude, que certains ont voulu placer sur le terrain de la morale et qui est maintenant derrière nous. Chacun à notre place nous aurons à servir Biarritz. Je le fais donc à la tête de près de la moitié des Biarrots qui se sont exprimés le 30 mars. Et je le ferai dorénavant en leur nom. J’ai choisi pour cette première intervention la séance durant laquelle vous votez le budget primitif de la ville, l’acte politique premier de toute collectivité, c’est à dire l’acte budgétaire. Si je me suis abstenu d’intervenir et même de participer aux précédents conseils, c’est qu’ils étaient exclusivement consacrés à la phase d’installation qui concerne pour l’essentiel la majorité. Un seul regret à ce sujet: celui d’avoir vu disparaître le poste d’adjoint à la langue basque qui doit se contenter d’une conseillère déléguée, fut-elle compétente et de grande qualité. La politique a besoin de symbole et celui-là en est un mauvais… Je le ferai aussi en homme responsable d’une institution dont je connais les lourdeur et qui sait qu’il faudra du temps pour imprimer votre propre marque. Observation, interrogations vigilance et apport critique tels seront les lignes fortes de notre positionnement. Ainsi concevons nous notre rôle républicain dans cette assemblée. »

« Un discours un peu mortifère » selon Max Brisson  Ce préambule établi le nouveau chef de l’opposition après avoir regretté l’absence de réunion d’orientation budgétaire, certes en raison du calendrier électoral contraignant, a donné son avis sur le premier budget  2014. « On aurait pu au moins souhaiter un texte d’orientation. Cela dit deux remarques. Ce budget s’inscrit dans la continuité, celle tracée par votre prédéceseur avec une marge de manoeuvre très réduite laissée par le maire sortantGuy Lafite à la gauche de Michel Veunac maire de Biarritz et par la forte et continue réduction des dotations de l’état. Il faut souligner les conséquences de ce coup de rabot général sur les dépenses de fonctionnement. Vous avez parlé de transition je parlerai de continuité. Rigueur avez vous dit ou austérité? Qu’importe les mots, la vérité c’est la qualité des services, des prestations rendues aux Biarrots, de la jeunesse aux personnes âgées, qui en souffrent. A ce sujet, on peut se demander comment vous pourrez améliorer la politique baclée de votre prédécesseur dans les rythmes scolaires. Comme ce budget est dans la continuité en matière d’investissement. »

On l’aura aussi compris, le nouveau leader de l’opposition souhaitait aussi solder ses comptes après les prises de position de Didier Borotra avant le premier tour. Sans entrer dans le menu détail de l’intervention, on notera aussi qu’il en a profité pour mettre sur la table les sujets de discussion qui ont alimenté la campagne, le parking de la Côte des Basques – abandonné – et celui des halles, sans oublier la Cité de l’Océan et le projet immobilier du côté d’Aguiléra. Voilà pour la carte des menus avant de l’arroser d’une cuvée de son dernier crû: « le budget mortifère » de l’équipe en place. « Pour ce premier budget, vous aviez le choix entre impulsion nouvelle et continuité, vous avez choisi la continuité. Il s’agit d’un discours un peu mortifère. En tous les cas, vous devrez nous montrer quelque chose d’une autre ampleur que ce que vous nous avez montré ce soir »

Michel Veunac s’est défendu, point par point, de ces queues de comète de la campagne, y compris s’agissant du poste chargé de la langue basque qui sera transformé en véritable service, mais il a pris acte comme les témoins et les élus, qu’aujourd’hui, il est libre Max…
En ce 30 avril la bête blessée de ces municipales de Biarritz a marqué son territoire. Il faudra montrer patte blanche pour y pénétrer.

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