Ce livre de Cécile Duflot qui fait grand bruit et avive les divisions


JD
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/08/2014 PAR Julie Ducourau

Avec deux ministres au gouvernement il y a encore cinq mois, les Journées d’été 2014 s’annonçaient pourtant festives, marquant les 40 ans de l’écologie politique via la candidature de René Dumont à la présidentielle, et les 30 ans des Verts. Au lieu de cela, tensions et divisions sont au menu bordelais, dans un climat plutôt morose.

Car sur le campus de la faculté Montaigne-Montesquieu à Pessac, un fossé se creuse entre cadres et parlementaires, partisans et opposants à la participation gouvernementale, les militants, eux , ayant à l’époque acté majoritairement la sortie du gouvernement.

Un fossé symbolisé par la rupture entre Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé. Les deux larrons qui ont depuis des années piloté ensemble le mouvement, passent au duel. «Un vrai ring de boxe, Cécile d’un côté et Jean-Vincent de l’autre », confie un cadre.

Arguant du « devoir de sincérité », l’ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault qui vient de créer un club de réflexion européen « Imagine » , a lancé une violente charge contre François Hollande (« le président de personne » qui « passe son temps à fixer des objectifs qu’il ne peut pas tenir »), dans son livre De l’intérieur. Voyage au pays de la désillusion (Fayard).

Une primaire? Un jugement qualifié d’« extrêmement sévère » par M. Placé qui déplore des « commentaires excessifs et stigmatisants ». Et le chef des sénateurs EELV de dénoncer plus globalement, avec d’autres partisans de la participation gouvernementale comme les députés François de Rugy ou Denis Baupin, « cette fuite devant les responsabilités, ce syndrome de Peter Pan (refus de grandir et d’affronter le réel) qui entrave les écologistes ».

Derrière cet affrontement, une différence dans l’approche de la stratégie à venir. Alors que Cécile Duflot songe à la présidentielle 2017 en espérant fédérer les déçus du hollandisme, eux verraient mieux une primaire de toute la gauche, voire incluant des centristes en cas de retour de Nicolas Sarkozy, pour éviter un risque FN. D’ailleurs Jean-Vincent Placé va rencontrer dans les prochaines semaines Jean-Louis Borloo et François Bayrou pour parler proportionnelle, réforme institutionnelle…Pas question pour Eva Joly qui milite, elle, pour une « primaire de l’autre gauche » ouverte seulement au Front de gauche et aux « frondeurs » du PS… Rien que « la petite gauche », tacle M. Placé.

En attendant, il s’agit de travailler aux amendements de la loi sur la transition énergétique car si elle est réussie, cela peut changer les choses, veulent croire certains. « Par exemple, si la centrale de Fessenheim ferme, ça peut crédibiliser l’engagement pour le mandat d’après », estime Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale.

Une primaire large à gauche, permettrait aussi sans doute de réussir à conserver un nombre important de députés écologistes, voire le groupe EELV à l’Assemblée acquis pour la première fois en 2012 grâce à l’accord arraché au PS.


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles