A Bordeaux, le président Nicolas Sarkozy se mue en candidat


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Publication PUBLIÉ LE 15/11/2011 PAR Nicolas César

« Voler la Sécurité sociale, c’est trahir la confiance de tous les Français », a lancé Nicolas Sarkozy, dans son discours au Hangar 14. En 2010, le montant des sommes détournées sur l’ensemble des prestations sociales se chiffrait à 457 millions d’euros. L’Etat entend notamment lutter activement contre le travail au noir et contre les arrêts maladies injustifiés. « La fraude, c’est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l’esprit de 1945. C’est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale » voulue au sortir de la Résistance en 1945, a déclaré le chef de l’Etat. Le président, Nicolas Sarkozy, a par ailleurs annoncé la création d’un Haut Conseil du financement de la protection sociale chargé de réfléchir avec « sérénité, sérieux et objectivité » aux moyens de préserver le modèle social de la France tout en réduisant le poids de la fiscalité du travail. Il a dit souhaiter que ce Haut Conseil, « qui associera naturellement les partenaires sociaux », commence à travailler « avant la fin de l’année ». « Je lui demanderai de faire des propositions qui soient à la hauteur de l’ambition que je porte pour notre modèle social », a-t-il dit. 

Pour Nicolas Sarkozy, il s’agit de s’interroger sur les questions suivantes : Quelles dispositions pouvons-nous prendre pour réduire le poids de la taxation du travail ? Le financement de la protection sociale doit-il reposer autant sur les salaires, alors que nos partenaires européens et mondiaux font un choix différent et que nos salariés sont de plus en plus en concurrence ? Dans quelle proportion faut-il mettre à contribution différents types d’impôts pour réaliser cet élargissement ? Comment également (…) mieux intégrer les couvertures offertes par les organismes complémentaires à la protection des différents risques sociaux ? D’autre part, il a  annoncé l’instauration très polémique, d’ici la fin de l’année, d’une obligation de travail de 7 heures pour les bénéficiaires du RSA. Le gouvernement a également confirmé l’instauration d’un jour de carence pour les fonctionnaires en arrêt-maladie et un 4e jour pour les salariés du privé. A l’évidence, à Bordeaux, sur les terres d’Alain Juppé, qui était à ses côtés, Nicolas Sarkozy a amorcé aujourd’hui sa campagne présidentielle.

200 personnes manifestent à Bordeaux contre Nicolas Sarkozy
D’ailleurs, près de 200 personnes, dont Philippe Poutou, candidat NPA à la présidentielle, se sont rassemblées, place de la Bourse, pour s’opposer à la politique du président de la République Nicolas Sarkozy. Ces manifestants répondaient à l’appel d’une vingtaine d’organisations dont le NPA, EELV, la Ligue des droits de l’homme, le mouvement des jeunes socialistes, le Front de Gauche et Sud solidaires. « Nous sommes là pour dénoncer le côté provocateur de ce qu’il fait car une fois de plus, en cette période de crise, son discours cherche à cibler les plus petits, les salariés, ceux qui sont déjà largement victimes de la crise », a expliqué Philippe Poutou.  « Une fois de plus, ce sont les plus riches qui ne paient pas (…) s’il manque de l’argent, c’est du côté des riches qu’il faut aller le chercher », estime le candidat du NPA à la présidentielle. Pour Marie Bové, conseillère régionale d’EELV, « ce plan de communication de Nicolas Sarkozy contre la fraude sociale » correspond à « un plan de communication contre les pauvres ». Ce rassemblement s’est conclu par une action, organisée par le NPA, avec la remise du prix du meilleur fraudeur de France à Nicolas Sarkozy. Le président de cette cérémonie, Adrien Mazières-Vaysse, a estimé que le président de la République se « hisse en haut du podium de premier licencieur de France » et parce qu' »il prend aux pauvres pour donner aux riches ». A l’issue de cette action, les manifestants ont été encerclés une vingtaine de minutes par des forces de l’ordre. « On ne pouvait ni sortir (du cercle), ni entrer, c’est inadmissible », a indiqué Gilbert Hanna, membre de Solidaires Gironde, estimant qu’il s’agit d’une atteinte au droit de manifester. A noter que les sénateurs socialistes, Alain Anziani, Philippe Madrelle et Françoise Cartron, les députés PS Michèle Delaunay, François Deluga, Martine Faure, Pascale Got, Conchita Lacuey, Philippe Plisson, Alain Rousset Michel Sainte-Marie ont refusé l’invitation de Nicolas Sarkozy d’assister à son discours. Ainsi, ils entendent dénoncer « l’évident problème des priorités données par le Chef de l’Etat et le gouvernement, ciblant la fraude sociale alors qu’ils demeurent inactifs devant l’évasion fiscale ». « J’ai trouvé insupportable et incorrect que Nicolas Sarkozy ose se faire le chevalier blanc de la lutte contre les déficits après les avoir fait exploser ces dernières années. Notre dette publique est passée de 60 % du PIB à 90% ! Le tout en allégeant les impôts des plus riches… », rappelle, pour sa part, Fabien Robert, maire adjoint MoDem à la mairie de Bordeaux. « J’espère que les français se souviendront que le premier homme d’Etat à avoir dénoncé les déficits et proposé de réduire drastiquement la dette publique s’appelle François Bayrou », conclut-il.

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Aqui !

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