A Pau, Florence Parly, évoque une fédération des forces européennes contre le terrorisme


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/06/2019 PAR Solène MÉRIC

Deux soldats des Forces Spéciales des commandos marines, ont récemment perdu la vie lors d’une opération de libération d’otages au Sahel. Cette visite paloise de la Ministre des armées avait, selon elle, surtout vocation à « remercier ces hommes et ces femmes qui travaillent à la protection de nos concitoyens » à travers leur mission de lutte contre le terrorisme.

Daesh, « une armée qui attend son heure »
Dès son arrivée, elle a d’ailleurs salué le 1er régiment de hussard parachutistes de Tarbes employé dans la lutte contre le terrorisme, tant sur des missions intérieur dans le cadre de l’opération Sentinelle mais aussi au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane où sont présents 4500 militaires français. Une opération, qui vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel, dans laquelle la France restera engagée tout comme au Levant (1000 militaires sur place) à insister la Ministre, lors de son allocution. Avec en menaces principales Daesh mais aussi Al Qaïda, et l’ensemble de leurs franchises. Malgré la victoire de la coalition internationale en Syrie contre Daesh « le terrorisme est un ennemi qui est là pour durer, » a prévenu la Ministre. « Daesh est dispersé mais Daesh est réorganisé. Ce n’est pas une armée qui se rend, mais c’est une armée qui attend son heure ».
Face à ce constat, la Ministre qui assure que « le service des Armées s’est adapté » à la menace et à ses spécificités par rapport à une armée professionnelle, a ainsi pu mesurer à Pau la manière dont les forces spéciales travaillent entre elles (Air Terre et Marine) mais aussi en lien avec les services des renseignements. A travers les ateliers thématiques présentés par les opérateurs des Forces spéciales et des renseignements, ont été mis en avant les équipements et moyens de détection, de protection, et de destruction, des forces engagées dans la lutte contre le terrorisme. De la multitude de capteurs de renseignement existant, au drone monoplaneur en passant par l’aérolargage de bateaux pour les commandos marine, le chien caméra de forces spéciales Terre, ou encore le matériel des opérateurs selon leurs spécialités, cette véritable revue de moyens et des équipements était à l’image « du renforcement de l’anticipation, de l’adaptation et de l’innovation engagé par les services des Armées », rappelé par la Ministre.

Florence Parly, Ministre des Armées à Pau le 13 juin 2019 à la rencontre des forces spéciales


Vers une fédération de forces spéciales européennes ?
Pour autant, au-delà de l’équipement et des compétences des hommes et femmes de combat, « des défis majeurs » sont à relever dans cette lutte, soulignent-elle. Défis stratégique, politique, juridique liste la Ministre qui insiste aussi sur le défi de la coopération internationale à savoir mettre en oeuvre dans cette lutte. « Nous avons besoin des partenaires internationaux et les partenaires locaux sont indispensables (…). Mais où est l’Europe ? » Interroge-t-elle, reconnaissant tout de même « une montée en gamme » de son intervention avec notamment 13 Md de fonds européens dédiés à la Défense, dont 100 M€ pour l’Eurodrone.
Mais Florence Parly insiste : « l’Europe doit davantage intégrer l’action contre le terrorisme dans son logiciel ». Selon elle, les partenaires européens auraient même deux raisons de le faire. « Si l’on ne stabilise pas le Mali, le Niger ou le Burkina Faso, l’Europe aura durablement sur sa tête non pas une mais deux épées de Damoclès : celle du terrorisme et des prises d’otages, et celle des migrations illégales, dont beaucoup transitent par ces territoires. Il faut accompagner les forces armées sahéliennes après les avoir formées, y compris lorsqu’elles vont au combat, et pas seulement dans les états-majors. Mais si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui le fera ? », a-t-elle lancé.
Pour ce faire, un nouveau projet au niveau européen est à l’oeuvre, impulsée par la France (qui se sent un peu seule dans le combat au Sahel …) en lien avec les autorités maliennes : « fédérer les forces spéciales de différents pays européens pour soutenir l’effort de nos forces spéciales au Sahel ». Si pour l’heure, les discussions sont encore en cours, « le projet n’est pas complètement opérationnel » admet la Ministre, « mais les retours sont encourageants et j’ai bon espoir que ce projet pourra prospérer. Cela nous permettra d’être résilient et d’illustrer le principe de solidarité qui fonde l’Union européenne. » appuie-t-elle avant d’ajouter, « l’excellence, de nos forces spéciales est un élément extrêmement fédérateur pour constituer cette union. »

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