Andrea, citoyenne européenne et fière de l’être !


DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/01/2009 PAR Solène MÉRIC

Aqui : Depuis combien de temps vivez-vous et votez-vous en France ?
Andrea: Je vis depuis 24 ans en France, à Bordeaux et je vote aux élections européennes dans cette ville depuis la première année où cela m’a été possible, c’est-à-dire pour les élections de 1994. Je me rappelle d’ailleurs qu’à cette occasion, une personne avait porté plainte contre ce nouveau droit et on (c’est-à-dire l’ensemble des ressortissants qui avaient fait ce choix) avait tous été convoqués au Tribunal de grande instance de Bordeaux ! Le dossier est allé jusque devant la Cour d’appel de Paris où l’affaire s’est finalement réglée en notre faveur. C’était il y a près de 15 ans, on voit que les états d’esprit ont évolué concernant le vote des « étrangers » pour les élections européennes, et heureusement !

@! : Pourquoi votez-vous aux élections européennes et pourquoi choisir de voter en France à la Mairie et non pas au Consulat allemand par exemple ?
A.: Dans les textes, voter est un droit. Mais, pour moi l’acte d’aller à l’urne est un devoir, dans le sens le plus noble du terme. Participer aux élections européennes en France, en tant qu’allemande, est pour moi un moyen de même que lors des élections municipales, de prendre part à la vie quotidienne dans le pays où j’ai choisi de vivre depuis plus de vingt ans. Voter en Allemagne n’aurait pas de sens pour moi car je n’y vis plus. La seule élection nationale allemande à laquelle je participe est celle permettant d’élire le chancelier. Je ne le fais pas dans un souci de politique interne à l’Allemagne mais dans l’idée d’une cohérence européenne. Je vote à cette élection parce que je souhaite que le représentant de l’Allemagne au Conseil européen soit de la même couleur politique que le député pour qui j’ai voté lors des élections européennes. En fait, c’est un vote national que j’aborde d’une manière totalement européenne.

@! : La démarche administrative pour s’inscrire aux élections européennes est-elle difficile ?
A.: Non. C’est une démarche administrative ni plus simple, ni plus compliquée, que celle d’un français souhaitant s’inscrire sur une liste électorale. Ce sont de simples formalités.

@! : La notion de « citoyen européen » est-elle un état d’esprit concret pour vous ou restez-vous avant tout allemande ?

A. : Je me sens citoyenne européenne. Certes, avec des racines allemandes puisque j’y ai vécu jusqu’à 20 ans. Mais avant de partir j’étais déjà très attachée à la France. J’ai été très marquée par mon père qui voyageait beaucoup en Espagne et en France, et, comme on habitait près de la frontière j’y ai passé de nombreuses vacances. Ce qui vous rattache également à votre pays d’origine, c’est la langue. Maintenant je parle et j’écris très bien le français (ce qui n’a pas toujours était le cas !) mais je ne m’y sens pas aussi à l’aise que lorsque je parle dans ma langue maternelle. Je me reconnais bien dans cette idée de citoyenneté européenne mais je ne peux pas nier mes racines. L’avantage, c’est que je choisi ce qui me plaît le mieux de chaque coté de la frontière !

@! : Quelle image avez-vous de l’Europe ? Plutôt proche ou au contraire lointaine ?
A.: Géographiquement parlant, on ne peut pas rêver mieux, on est en plein cœur de l’Europe. Je suis profane en la matière pour répondre, mais, j’ai personnellement l’impression que l’Europe s’est agrandie trop vite vers l’Europe centrale et vers l’Europe de l’est. Avec tous ces nouveaux adhérents, on perd un peu du sens philosophique de l’Europe pour faire la part belle aux questions économiques. De plus on a certes la même monnaie, mais 20 euros ici et 20 euros en Bulgarie ce n’est pas la même chose. Sans parler des nouveaux adhérents, la position du Royaume-Uni est souvent ambiguë; ils sont sur la réserve sur beaucoup de sujets, comme l’euro par exemple, et sont beaucoup plus proches des Etats-Unis que n’importe quel Etat européen. Cela dit, la construction européenne nous a apporté la paix en écartant le risque d’une autre guerre intra-européenne. Cela fait deux, voire trois générations qui n’ont pas connu la terreur de la guerre. Sur ce plan là, l’Europe a réussi de belles choses. Vive l’Europe !

Solène Méric

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles