Aquitaine: toujours un fief de la gauche


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/06/2007 PAR Joël AUBERT

Un duel au couteau aura marqué, en Lot-et-Garonne, ce second tour des législatives. Il opposait, à Villeneuve-sur-lot, le socialiste, député sortant, Jérôme Cahuzac à l’UMP Jean-Louis Bruguière, une figure de la magistrature anti-terroriste. Un homme qui avait retrouvé, pour la circonstance, quelques racines sans pour autant parvenir à dissiper le sentiment que son arrivée avait un air de parachutage. La victoire finale du député sortant, assez large, doit beaucoup à la mobilisation des électeurs (71,5% de votants), un scénario qui a souvent fait la différence ce 17 juin 2007. Il s’est d’ailleurs reproduit partout où la gauche semblait en difficulté ou, en tout cas, menacée. Ce fut le cas dans les Landes où la droite a laissé échapper une des rares occasions de pouvoir contester le leadership d’Henri Emmanuelli, le président tout puissant du Conseil général. Même constat en Gironde où, son homologue, Philippe Madrelle a la satisfaction d’enregistrer le large succès des socialistes qui disposeront de sept sièges (+3) à l’Assemblée Nationale, le huitième à gauche étant l’apanage d’un Noël Mamère, réelu haut la main. Rien d’étonnant, au passage, d’entendre le bruguièredéputé vert de Bègles qui a bénéficié des voix communistes nombreuses plaider pour la constitution d’un groupe commun Verts-PCF à l’Assemblée. Les trois sièges de l’UMP doivent beaucoup à l’implantation des élus: Marie-Hélène Des Elgaux sur le Bassin d’Arcachon dont l’électorat, dans les villes surtout, avait plébiscité Nicolas Sarkozy, Chantal Bourragué qui a su garder la première circonscription sans trop subir le contrecoup du bon résultat de Véronique Fayet (Modem) au premier tour, Garraud enfin à Libourne qui a fait une campagne active. La Dordogne, de son côté, s’est une nouvelle fois illustrée par son sens civique. Là-aussi, c’est ce qui a fait la différence, à Périgueux, Nontron et Sarlat où l’on a voté à 70% et parfois plus, ramenant les candidats de l’UMP à des niveaux que leur score du premier tour autorisait à nourrir quelques espoirs. Le Béarn, lui, aurta fait exception jusqu’au bout en n’envoyant, à l’Assemblée, aucun élu de l’UMP, le maire d’Oloron Sainte-Marie Hervé Lucbereihl n’ayant pas réussi à conjurer le péril d’une triangulaire qui a permis à Lassalle, le chantre de la vallée d’Aspe de conserver son siège pourtant bien menacé. Quant à François Bayrou il estlogiquement resté maître chez lui, après que l’UMP sur ordre venu de très haut, ait décidé de le ménager.

Bordeaux: Alain Juppé reste maire Rousset quitte la CUB

L’Aquitaine avec ses figures basques Jean Grenet maire de Bayonne,et Michèle Alliot-Marieses points forts en Lot-et-Garonne, aurait finalement maintenu sa présence dans des bastions si n’avait été l’échec d’Alain Juppé (lire par ailleurs). Un résultat qui fait entrer Bordeaux dans une ère d’incertitude et ne sera pas sans conséquence sur les débats à venir, notamment dans les domaines de compétences du grand ministère qu’occupait Alain Juppé. On pense en particulier au grand contournement de Bordeaux où sa position était attendue avec intérêt après le Grenelle de l’Environnement prévu à l’automne. Alain Rousset, le président du Conseil régional, qui s’était, par le biais de la présidence de l’ARF, l’Association des Régions Françaises, fait connaître du monde politique parisien entre à l’Assemblée… en pensant à Bordeaux. Plus que jamais. La rentrée prochaine, en Gironde et dans la Communauté Urbaine qu’Alain Rousset, comme prévu, a choisi de quitter pour conserver la présidence de la Région, promet donc d’être animée. En décidant, deux jours après son échec, d’annoncer qu’il conservait son mandat de maire de Bordeaux Alain Juppé a fait le choix de la raison. Sera-t-il de nouveau candidat à sa propre succession au printemps prochain maintenant que la relance de son implication nationale vient d’être stoppée net? Certains, à Bordeaux, tenteront certainement de le convaincre de partir à la reconquête d’un électorat bordelais très partagé.


Photos : 1 : michèle Delaunay et Philippe Madrelle ; 2 : Jean-Louis Bruguière

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