Aquitaine : un débat budgétaire sous haute tension politique entre Alain Rousset et Xavier Darcos


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2009 PAR Joël AUBERT

Le ministre dont beaucoup avait oublié qu’il était quand même conseiller régional depuis 2004, en bon soldat du gouvernement et plus encore de la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy, est sorti du bois pour s’en prendre à Alain Rousset. Il lui a reproché ce qu’il a appelé « un pamphlet contre la taxe professionnelle » rappelant que « l’engagement de l’Etat est de compenser, la première année, le produit de la taxe professionnelle à l’euro près et de le faire ensuite par le biais «d’une double assiette sur le foncier et la plus value ». Et d’ajouter : « vous vous êtes exprimé contre une loi en tant que président de l’ARF, l’Association des Régions de France, à moins que ce ne soit en tant que député socialiste… »Il en fallait plus pour démonter Alain Rousset qui n’était pas mécontent que Xavier Darcos soit allé au-delà du service minimum et qu’il apparaisse comme le candidat prêt à en découdre. Et si le ministre ne s’est pas dérobé, il a surtout laissé entendre qu’il ne serait vraiment en campagne qu’au début de 2010 pour une élection, rappelons-le, prévue en mars.

Une triple incertitude

Le président de la région Aquitaine pouvait difficilement aborder une session budgétaire sans évoquer le contexte vraiment particulier d’une réforme de la TP qui, a-t-il rappelé, a fait dire à Alain Juppé que « c’était du foutage de gueule ». « Nous sommes face à une incertitude exceptionnelle, économique fiscale et institutionnelle » a-t-il déclaré, insistant sur les arguments qu’il développe depuis plusieurs mois, quant à la recentralisation voulue par le pouvoir. Et cette création du « conseiller territorial » à la double casquette, département et région, allant jusqu’à évoquer la totale dépendance des régions par rapport aux départements, y compris sur la fixation de leur ordre du jour. L’écrasement de l’autonomie fiscale des régions qui passerait de 30 à 7,5%aboutissant, en particulier, selon lui, au transfert sur les ménages de 6 à 8 milliards d’impôts nouveaux.

Les conseillers régionaux se tournent vers le panneau lumineux et assistent au début du compte à rebours avant le sommet de Copenhague

Cette critique, très politique, confrontée à la réalité des engagements pris à ce jour, s’explique au vu de quelques chiffres très lourds. On pense entre autre aux 630 millions d’euros prévus pour le financement de la Ligne à Grande Vitesse, au milliard nécessaire pour poursuivre la reconstruction des lycées et aux 200 millions d’euros pour le plan campus. L’exercice de prospective financière à laquelle le vice président Henri Houdebert s’est livré,à l’horizon 2014, celui où la réforme territoriale entrerait en vigueur, montre que les régions, en perdant leur autonomie fiscale, risquent l’étranglement. Appliqué au cas de l’Aquitaine, cela signifierait pour assumer les engagements pris, un recours massif à l’emprunt. Un seul exemple: pour réaliser le programme compris dans le plan rail l’emprunt passerait de 68,63 millions en 2010 à 181,4 millions en 2014.

J.A
 



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