Au Pays basque, Emmanuel Macron marque l’essai


F.D.
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/04/2017 PAR Felix Dufour

En début de soirée, à la mairie d’Anglet, le maire Claude Olive (Les Républicains) et la conseillère régionale Sandrine Derville (PS) ont vite compris le naufrage de leur candidat respectif. François Fillon pour le premier et Benoît Hamon pour la seconde. Le premier magistrat: « Est-ce que je suis surpris? La réponse est non, commentait à chaud Claude Olive tandis que tombaient les résultats. Avec une petite consolation: Marine Le Pen était contenue à 10,90%.  » Vu les tumultes de cette campagne électorale que nous avons vécus et les pseudo-affaires qui ont pris le pas sur le reste et il y avait toute une batterie de sondages où l’on annonçait les résultats d’aujourd’hui. Bien sûr que je voterai pour Emmanuel Macron. Pour faire barrage à Marine Le Pen. On peut s’apercevoir aujourd’hui que le gros des troupes du Parti socialiste s’est reporté chez Macron. Nous, il va falloir gérer notre capacité à rebondir sur les législatives pour essayer d’avoir le maximum de députés à l’assemblée nationale car on ne sait pas demain comment M. Macron qui n’a jamais tenu un exécutif va gérer le pays. ».

Non loin du maire, qui lui lançait sous forme de boutade, « demain tu vas avoir tout le gouvernement chez Macron »…Sandrine Derville, conseillère municipale d’opposition, allait dans le même sens. Un vote Macron au second tour. « Le vote de Benoît Hamon est décevant. Allez, on va  se lâcher! la bonne nouvelle est la fin de la carrière politique de François Fillon. Le vote Marine le Pen n’est pas si élevé au niveau national mais elle est au second tour et il faut lui faire barrage. Moi je voterai aux législatives pour un candidat qui propose une politique de gauche. Me retrouver aux législatives derrière Emmanuel Macron, je n’en sais rien. Celui-ci n’est ni de droite ni de gauche. Mais j’espère qu’une véritable force de gauche se retrouvera aux législatives. On va faire une réunion dans la semaine et Colette Capdevielle (la députée PS de la cinquième circonscription qui se représente) va mettre au point sa campagne. » Rappelons que l’avocate Colette Capdevielle a déjà travaillé en commission parlementaire avec le leader de « En Marche ». L’investiture ne devrait pas changer d’un iota. Interrogé, ce lundi matin pour savoir s’il partirait pour sauver les meubles  » Les Républicains  » dans cette circonscription, Claude Olive rappelait: « En 2014, je me suis engagé pour m’occuper d’Anglet, et je n’en dérogerai pas. »

Biarritz: une consolation pour Maider Arosteguy

Le comité de soutien à François Fillon s’est retrouvé au restaurant Txik-Txak pour commenter cette défaite avec une consolation pour Maider Arosteguy adoubée par le candidat Les Républicains, aux prochaines législatives dans la quatrième circonscription, son candidat était arrivé en tête dans la célèbre station balnéaire. C’est une énorme déception, François Fillon ne s’est pas remis des affaires. Pour la deuxième tour, je ne voterai pas évidemment pour Marine Le Pen. C’est tout ce que je veux dire. » Corinne Martineau reconnaît que « le soutien a été difficile, compliqué ». C’est sur les réseaux sociaux que s’est prolongé le débat. Notamment par l’intermédiaire de Max Brisson (Les Républicains), premier soutien d’Alain Juppé aux primaires. « Ceux qui auront empêché début mars que l’on change de candidat portent une lourde responsabilité dans la défaite de la droite ». Traduisant les 3% de Nicolas Dupont-Aignan, facture cash des « affaires » qui ont empoisonné la campagne et la réserve de bien des militants. Mais aussi le vote Lassalle qui d’une certaine manière au Pays basque a été le moyen de jeter l’opprobre sur les affaires..  Pour Corinne Martineau, présidente du comité de soutien de François Fillon, Macron-Le Pen est choix entre la peste et le choléra. »

Les abertzale auraient-ils plutôt voté Mélenchon?

Le vote de Bayonne ne manquait pas d’intêret, eu égard la bagarre qui avait opposé lors des dernières municipales, à quelques dizaines de voix près Henri Etcheto (PS) au futur maire Bayonne -puis de la Communauté Pays basque- Jean-René Etchegaray. Un UDI qui avait choisi Alain Juppé lors de la primaire et s’est révélé très peu disert sur son positionnement pour ce premier tour de la présidentielle. Tant et si bien qu’il se dit que des abertzale qui ont apprécié son investissement dans l’élaboration de la Communauté Pays basque se seraient tournés vers le leader….de la France insoumise. Car si Emmanuel Macron arrive en tête à Bayonne (25,7%) il est talonné par Jean-Luc Mélenchon (23,1%). Un score que le Conseiller régional PS Mathieu Bergé, soutien le plus proche de Benoit Hamon, résumait d’une phrase « La théorie des gauches irréconciliables l’a emporté hier soir en donnant la victoire à la droite. On en remet une pièce? ». En effet dans la sous-préfecture de Bayonne où dans un canton Fillon est en tête (!) et troisième sur le global de la ville, le vainqueur des primaires de gauche, cinquième, ne totalise que 9,4%.  « Je suis déçue; je déplore le score de Benoît Hamon déclare pour sa part Sylviane Alaux députée de la sixième circonscription (sud de la Côte basque). Il était celui qui faisait des propositions en adéquation avec notre société. »

Autant dire, que pour Colette Capdevielle, la synthèse si chère au Parti socialiste et au président de la République ne sera pas aisée pour les législatives.

La conclusion de ce séisme et la difficulté de la résolution de la nouvelle équation législative est dans la bouche du président du Conseil départemental Modem Jean-Jacques Lasserre: « Les efforts doivent être faits pour que tous les acteurs, hormis les extrêmes, se mettent autour de la table pour trouver des solutions. N’ajoutons pas de difficultés en cherchant à reconstituer des chapelles politiques ». Auquel répond d’une certaine manière l’UDI Jean-René Etchegaray: « On assiste à une recomposition du paysage politique français. La candidature Macron apparaît comme salutaire dans l’esprit de beaucoup. Mais les partis traditionnels ne disparaissent pas pour autant. La Ve République est basée sur le fait majortaire. Cette question va se poser avec les législatives. On peut se demander comment se feront les relations entre le parlement et la présidence. Il ne faut pas exclure une cohabitation… » Le Pays basque, ce matin serait-il à la recherche de synthèse. Mais laquelle?

 







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