Le ministre de l’Intérieur rencontre les migrants en Béarn


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/10/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

« Je suis le ministre de l’Intérieur français. Je viens vous souhaiter la  bienvenue dans ce centre. L’objectif était de vous sortir de la boue, du froid et de la précarité, et de vous permettre  de demander l’asile en France… Vous êtes les bienvenus ».

Tels sont les premiers mots que Bernard Cazeneuve, accompagné d’un interprète qui traduisait ses propos en arabe, a adressés vendredi à une partie des réfugiés arrivés depuis le début de la semaine au coeur de la campagne béarnaise. Hébergés dans les locaux d’un ancien centre de reconversion professionnelle dominant le site bucolique de « La vallée heureuse », ces hommes relativement jeunes sont en majorité soudanais. Ils comptent également parmi eux trois Afghans, un Erythréen et un Irakien.

« Il n’y a qu’une race : l’Humanité »

Après avoir accepté de quitter la «jungle » de Calais, ils sont accueillis là de manière temporaire, en attendant d’être intégrés dans le dispositif des demandeurs d’asile.

A Gelos, les migrants ont été pris en charge par l’association ISARD COS. D’autres réfugiés sont également logés en habitat diffus à Oloron-Sainte-Marie ainsi que sur l’agglomération paloise. Une partie d’entre eux bénéficie du soutien des professionnels de l’Organisme de gestion des Foyers Amitié (OGFA).

« Le trafic abject des passeurs »

Accompagné d'un interprète et de nombreux élus locaux, le ministre a souligné le succès de l'opération humanitaire menée à Calais

En recevant le ministre dans sa commune, Pascal Mora, le maire de Gelos, a tenu à rendre hommage  à cet élan de solidarité. Ce qui l’a notamment amené à citer Jean Jaurès : « Il n’y a qu’une race, l’Humanité ».

Le propos a été repris par le Bernard Cazeneuve. A travers le démantèlement de la jungle de Calais et la mise en place des centres d’accueil et d’orientation, l’Etat « a voulu conduire une opération humanitaire de grande ampleur » a-t-il expliqué. « Car le droit d’asile est consubstantiel de l’histoire de notre pays, de sa culture et de son honneur. Depuis de nombreux mois, des hommes, des femmes et des enfants vivaient dans la boue et le froid à Calais. 85% d’entre eux relevaient du statut de réfugiés. Il fallait leur donner un lieu d’accueil » .

«  Les maintenir à Calais était aussi une occasion supplémentaire pour le trafic abject des passeurs. Nous devions réussir cette opération ».

De là à saluer l’action menée par les fonctionnaires comme par les bénévoles et de nombreux élus locaux, il n’y avait qu’un pas. Le maire de Gelos figure parmi eux. « Ses racines sont espagnoles. Il sait ce que c’est qu’un réfugié » a rappelé Bernard Cazeneuve, reçu dans un département où le souvenir du camp de Gurs ne s’est jamais effacé.

« Ne pas abaisser la parole publique »

Cela étant, « du travail reste à faire » reconnait le ministre de l’Intérieur. Il concerne par exemple les 1 200 mineurs isolés « mis à l’abri » à Calais et dont le sort est discuté avec son homologue britannique. « J’ai une relation de confiance avec elle. Nous travaillons pour produire des décisions rapides ».

De même, des forces de sécurité seront maintenues sur la façade nord de la France mais aussi au sud, du côté de Vintimille notamment. Sachant, assure-t-il, que les résultats suivent : « A Calais, nous avons éloigné  1 700 personnes qui ne relevaient pas du statut de réfugié », tandis que la chasse aux réseaux de passeurs s’est renforcée. « La politique de lutte contre l’immigration irrégulière se poursuivra ».

Le tract immonde diffusé ces jours derniers par l’extrême droite dans les boites aux lettres des habitants de Gelos pour qualifier les migrants de « voleurs » et de « violeurs » potentiels n’a pas été cité nommément, vendredi. Le ministre a par contre tenu à souligner quelques principes : « La question migratoire doit être traitée avec raison et non avec passion, sans instrumentalisation, avec respect et non en abaissant la parole publique ».

Bernard Cazeneuve a de même démenti tout transfert de migrants  entre Calais et Paris après le démantèlement de la jungle. Tout comme il a indiqué  qu’aucune explosion du nombre de demandeurs d’asile n’est constatée en France. «Notre pays maitrise ses flux migratoires. Et c’est parce qu’on peut le faire qu’il est possible d’accueillir dignement ceux qui relèvent statut de réfugiés. Ne soyons pas dans le repli ».

Un passage au commissariat de Pau

A l’issue de sa visite, qui s’est déroulée en présence de nombreux élus locaux (absent, François Bayrou, le président de la communauté d’agglomération, s’était fait représenter), le ministre de l’Intérieur s’est rendu au commissariat de Pau pour y rencontrer les policiers à huis clos. « Ils doivent être entendus » a-t-il commenté. Tout en rappelant les mesures prises par le gouvernement pour créer des emplois au sein de forces de l’ordre, ou encore moderniser les brigades anti-criminalité. Ce qui n’empêche pas des efforts d’être nécessaires dans bien d’autres domaines : immobilier, réduction des charges de travail et l’on en passe.

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