Biodiversité, Egalité, Comptes de gestion au menu de la Plénière régionale


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Temps de lecture 10 min

Publication PUBLIÉ LE 21/10/2019 PAR Sybille Rousseau

Après une minute de silence en hommage au Président de la République Jacques Chirac et de l’ancien président du Département Philippe Madrelle, le président de Région Alain Rousset a débuté son allocution en faisant référence au Congrès des Régions de France et tout particulièrement au discours du Premier ministre Edouard Philippe qui s’est tenu le 1er octobre à Bordeaux. « Nous avons reçu une douche froide qui réveille. Nous attendions davantage de liberté d’actions et notamment concernant le 2ème volet de la PAC. Notre action va s’intensifier en termes de formations, d’emploi … » et bien entendu d’environnement avec la mise en place de la feuille de route Néo Terra. « Depuis que nous avons lancé cette nouvelle direction politique, nous avons redonné du sens à tout un chacun et notamment à nos agents. Partout où je vais sur notre territoire, on me parle de cette feuille de route. Elle imprime, elle retient l’attention. Et du reste je suis surpris de constater que des entreprises de toute taille anticipent et notamment avec l’adoption de l’hydrogène dans leur fonctionnement. Mais nous ne réussirons Néo Terra que si nous embarquons tout le monde sur les territoires. Nous devons accompagner et stimuler les territoires sur la thématique climatique. Nous ne basculerons pas notre société si nous ne tenons pas et l’aspect humain / social / solidarité et l’aspect économique. »

« Nous fermons le livre d’une ambition trop juste »
Alexandra Siarri (LR-CPNT)

Après cette introduction, Françoise Coutant, vice-présidente de la Région (EELV) en charge de la Transition Energétique et du Climat, a pris la parole pour présenter le Rapport 2019 en matière de Développement Durable en Région sur l’année 2018. Un Rapport qui porte sur l’évaluation établie concernant le fonctionnement de la collectivité, les politiques menées sur le territoire et qui propose des axes d’amélioration. Il met en lumière le bilan du Conseil régional pour 2018 au titre de la mise en œuvre de ses orientations, de ses politiques publiques ainsi que de son fonctionnement internes. « Les actions mises en œuvre par la Région se sont amplifiées et diversifiées », selon l’élue. 38 actions intégrant les objectifs du SRADDET ont ainsi été menées. Suivant les 5 axes forts du développement durable – lutte contre le changement climatique, préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources naturelles, cohésion sociale et solidarité entre les territoires et les générations, épanouissement de tous les êtres humains et dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation durables – des actions concrètes ont été menées notamment le développement prioritaire des énergies renouvelables, la création de l’Agence régionale de la biodiversité NA, la création d’un réseau local d’entraide et de services pour les personnes en perte de mobilité ou encore la reconduction des aides à la rentrée pour 38 000 lycéens. Ce rapport est le fruit de réunions menées entre les trois référents Développement Durable des trois ex-régions. « Depuis deux ans, nous échangeons avec l’ensemble des référents Développement Durable afin de travailler de concert sur l’amélioration des missions de chacun. »
Alexandra Siarri (LR-CPNT) a tenu à souligner que « ce Rapport avait une résonnance particulière. Les données appartiennent au temps d’avant, 2018, car, aujourd’hui, vous nous avez engagés dans la démarche Néo Terra. Nous fermons donc le livre d’une ambition trop juste ». Cette dernière a tenu à pointer du doigt certains manques. « Certains indicateurs simples restent absents comme ceux des moyens de communication mis en œuvre pour faire connaître ce rapport. Alors que c’est fondamental d’être suivi ». Alexandra Siarri demande « une vraie ambition sociétale, car la bataille pour le défi écologique vient à peine de débuter ».
De son côté, Aurélien Sebton (Union des Démocrates et Indépendants et Apparentés), tient à tirer un coup de chapeau concernant le volume de ce rapport « 250 pages, c’est énorme ! ». Pour lui, « ce type de rapport est le dernier en la matière, car Néo Terra est née ! » Mais s’inquiète, car « ce document n’a été rédigé que par une seule personne. Du coup, y aura-t-il plus de moyens pour le Développement Durable ». Alain Rousset de répondre que « oui, bien entendu, et beaucoup de formations seront mises en place ».
Stéphane Delpeyrat-Vincent (EELV), lui estime que « nous sommes à un tournant écologique et il faudrait mettre un coup de booster ! » Et de souligner que « la question écologique est le préalable à tout. Nous devons la positionner dans nos politiques régionales. Mais ne laissons pas croire que la Région à elle seule dispose de tous les leviers. L’Etat a sa responsabilité. Et pourquoi pas l’Union Européenne aussi ! Au niveau de la Région, créons une espèce de forum Néo Terra pour réunir tous les acteurs du territoire ». Françoise Coutant a tenu à ajouter que ce genre de rapport était « une obligation légale et qu’un Comité régional des acteurs où siègent les collectivités avait été mis en place afin de débattre des actions à mener dans ce sens dans nos territoires. » Alain Rousset de conclure sur ce sujet en martelant que « 60 % du budget d’aujourd’hui peuvent être Néo Terrarisés ».

« Aujourd’hui, il faut avancer davantage ! »
Naïma Charai, déléguée aux Solidarités

Autre rapport abordé, celui sur la situation en matière d’égalité Femme-Homme au sein de la collectivité régionale ainsi que le plan d’action régional « Réaliser l’égalité » mis en œuvre il y a un an. Le conseiller régional Pierre Chéret a mis en lumière des chiffres clés de ce rapport. Du côté des ressources humaines, les femmes représentent 44 % des emplois fonctionnels, occupent 80 % des temps partiels et enregistrent 100 % des congés paternités. « On a encore beaucoup de travail à mener dans ce secteur-là pour que les pères ne perdent pas leurs droits et afin que les enfants bénéficient de la présence de leurs deux parents ». La Région Nouvelle-Aquitaine est signataire de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Elle a également lancé il y a un an de cela un plan d’action régional baptisé « Réaliser l’égalité ». « Cette signature et ce plan montrent bien que la Région est engagée depuis 2017 contre toutes formes de discriminations, souligne Naïma Charai, conseillère régionale d’Aquitaine déléguée aux Solidarités, à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations. Un engagement qui fait d’elle la première des régions fusionnées à signer cette charte et à adopter ce plan ». Suivant les préceptes de cette Charte, la Région a créé un réseau de référents baptisé « Lutte contre les discriminations-égalité », a proposé une université du management ouvertes aux cadres, a fondé des labels Diversité et Egalité, a réalisé un guide de la communication non stéréotypée. Et parmi les 48 actions mises en place pour réduire les inégalités Femme-Homme depuis un an dans le cadre de ce plan figurent l’accessibilité de dix nouveaux lycées, la formation à la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire pour 15 établissements.
Pour Naïma Charai, « Aujourd’hui, il faut avancer davantage ! » Du côté de l’opposition, les réactions ne se sont pas faites attendre, et notamment du côté du rassemblement national avec Thierry Rogister qui se pose des questions sur « l’exemplarité de notre institution. J’ai cherché des statistiques sur le personnel masculin d’auxiliaire, également concernant le coworking, le télétravail… En vain. Mais on sait qu’il y a beaucoup plus de femmes. Je regrette également une absence totale d’analyse sur la pyramide des âges des populations masculine et féminine ». Ce dernier a également fait référence aux CV anonymes et en remettant en question la volonté de la majorité. « Vous souhaitez mettre en place les CV anonymes mais vous avez pensé à gommer l’âge ? Votre rapport propose des solutions qui n’en sont pas ! Les chiffres ne mentent pas mais les menteurs chiffrent !  ». Et de conclure son allocution en proposant que le 8 mars soient mises en avant « les femmes qui travaillent pour la région, les maires, mères, ambulancières, policières, institutrices… car il est grand temps de valoriser les femmes de N-A et de les protéger ! » Vincent Gérard (Droites indépendantes de NA) de son côté estime que ce rapport n’est autre qu’une « pompe aspirante pour l’immigration ». Et Naïma Charai de conclure sur ce sujet « Nous travaillons depuis plusieurs années à la prévention des violences faites aux femmes. Avec ce plan pour l’Egalité, nous voulons contribuer au débat sur ce sujet. Il touche différents axes notamment ceux du genre, du handicap et de l’orientation sexuelle. Grâce à ces dispositifs, notre objectif est bel et bien le mieux vivre ensemble, la création d’une véritable cohésion entre nous tous. »

« J’assume complètement la charge de personnel »
Alain Rousset président de la Région

Troisième et dernier sujet sur lequel la rédaction d’@qui a souhaité faire un focus : les comptes et la gestion financière de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Andréa Brouille, vice-présidente déléguée aux finances et au budget a mis l’accent sur le rapport d’observations définitives relatif au contrôle des comptes et de la gestion de la Région sur l’exercice 2015 et les suivants, remis par la Cour régionale des comptes. « Ce rapport souligne la méthode et le travail accomplis par notre Région qui a tenu ses équilibres financiers depuis la fusion. Nous avons entamé une véritable rupture dynamique. Et cette stratégie de la Région porte ses fruits puisque notre épargne brute évolue positivement. » Pascale Requenna (MoDem) ne l’entend pas de la même oreille. « Nous percevons une certaine lacune sur le suivi des effectifs au sein de la collectivité. Malgré plusieurs demandes de la CRC, aucune nouvelle information à ce sujet n’a été donnée. Nous avons certainement quelques marges de manœuvres à ce niveau-là. D’autre part, nous vous concédons le fait bien entendu que la fusion des régions a engendré des dettes et des dépenses non programmées et notamment les 130 millions d’impayés du Poitou-Charentes. Sans fusion, le Poitou-Charentes se serait effondré ! Mais la Dame du Poitou a tout de même réussi à tirer sa révérence la tête haute ! » Comme lors des précédentes sessions plénières, l’élue MoDem a pointé du doigt la diminution des investissements. « Cette évolution à la baisse est contraire aux autres régions qui ont fusionné ». Cette dernière de conclure son allocution en mentionnant le fait que « certes, la CRC a globalement validé nos comptes, mais le décalage qui existe entre les chiffres de prospectives financières et le non atteint met en lumière des effets d’annonce. »
Jean Dionis du Séjour (Union Centre NA), lui, s’est attaché à décortiquer les opérations de renégociations. « Le cabinet avait identifié 21 produits avec un risque potentiel se montant à 46,1 M€. Vous avez mis en œuvre une stratégie pour renégocier notamment les contrats pris par la Région Poitou-Charentes. La CRC a acté cette stratégie. D’ailleurs, le groupe vous reconnaît le fait d’avoir su gérer cet endettement colossal. Il nous a couté 16 M€ pour passer l’éponge Ségolène Royal. C’est un désastre financier. Le seul regret que nous avons est qu’il n’y ait pas eu de regard judiciaire ». Stéphane Delpeyrat-Vincent (Pour une Ecologie Populaire et Sociale) à l’impression dans ce rapport qu’ « il existe plus de jugement d’opportunité que financier. Idem sur la question de la fusion. Jamais personne n’a dit que ce serait une source d’économie ! Notre capacité de désendettement reste stable autour de 4,5 années bien loin du seuil d’alerte malgré tout ce que nous entreprenons. L’épargne brute progresse au même rythme. Sur les investissements, la Région n’est pas seul maître en la matière. Et je ne comprends pas cette fixation sur les dépenses de fonctionnement.  Aujourd’hui, on nous prédit 500 000 habitants en plus d’ici quelques années donc bien évidemment qu’il y aura une augmentation des dépenses de fonctionnement et c’est normal ! »  
Pour Véronique Abelin (Union des Démocrates et Indépendants et Apparentés), les comptes de la Région illustrent « une baisse des investissements, une augmentation des charges de personnels et un accroissement de la dette. Il existe véritablement un décalage entre le budget apparent et le budget réel. Qu’avez-vous imaginé pour réduire ce décalage ? Avec cette fusion, les habitants de Poitou-Charentes ont l’impression d’avoir payé la double peine. Ça fait quatre ans que nous réclamons une vision par territoire de ce qui est engagé. Nous voulons, nous attendons une vision chiffrée de ce qui est fait par territoire ».
Et le président Alain Rousset de répondre par un exemple concret de ce qu’a fait la Région en ex-Poitou-Charentes et tout particulièrement à Saintes. « Nous avons inscrit, en avenant au contrat de plan, la rénovation de l’étoile de Saintes avec des sommes assez considérables. Aussi, sur Saintes, après ce que nous avons fait sur le lycée où sur le Cognaçais avec l’école du feu, j’ai proposé à la SNCF que sur l’ancien site des ateliers nous puissions ériger un campus ferroviaire. Nous venons d’accueillir un premier retour du bureau d’études et nous avons rencontré également des personnes de Bombardier pour remotoriser les anciens trains à l’électrique ». Et de conclure sur cet échange avec l’élue UDI « Nous tenons l’endettement et j’assume complètement la charge de personnel. Je suis fier d’avoir augmenté les bas salaires ! C’est la seule chose qui ait augmenté. Tout le reste à baissé. Donc arrêtons ! »

 
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