C’est à un véritable marathon avec une quarantaine de journalistes à ses basques – c’est le moins que l’on puisse dire au Pays éponyme — que s’est lancé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, accompagné du secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nunez et du préfet des Pyrénées-Atlantiques, Éric Spitz en ce mardi après-midi à Biarritz puis Bayonne.
Visite et présentation du poste de commandement interministériel (PCI), centre de commandement en charge de la centralisation des informations durant le sommet du G7, au collège Fal de Biarritz, quartier de la Négresse, visite des postes de commandement de l’aéroport de Biarritz, visite de la zone sud de l’aéroport avec présentation du PC santé-secours, du centre de regroupement des moyens SDIS, présentation du centre de déminage, puis de l’accueil et des équipements des renforts de la police au jaï alai de Biarritz, avant de se rendre à l’escadron 24 2 de la caserne Marracq à Bayonne qui se terminait par un diner. Ouf! À se demander, s’il ne s’agissait pas aussi d’une revue des troupes de sécurité de l’Etat pour le ministre et d’une Opération Portes ouverte pour la noria de journalistes qui l’accompagnaient. À gros événement, gros moyens et chacun aura noté que ce G7 de Biarritz est un événement exceptionnel si l’on en juge par les moyens ne serait-ce qu’en hommes et femmes qui lui sont consacrés.
« Inégalités de destin, inégalités entre les femmes et les hommes, inégalités face au réchauffement climatique, inégalités face à l’industrie sont autant de questions auxquelles le président de la République aura l’occasion de s’exprimer dans les jours qui viennent, a dit en préambule Christophe Castaner. Autant de thèmes qui ont été travaillés en amont pendant des mois avec les partenaires du G7 pour élaborer des solutions ensemble pour combattre ces inégalités et faire en sorte que ce sommet soit un succès. « Le ministère de l’Intérieur d’ailleurs a pris toute sa place et j’ai réuni avec Laurent Nunez les 4 et 5 avril à Paris pour le premier des G7 de la présidence française les ministres de l’Intérieur des états du G7 ainsi que nos homologues du Sahel et les responsables des plus grands groupes du numérique. Nous avons préparé ensemble ce sommet et identifié des voies pour mieux combattre le terrorisme, que ce soit dans son financement, ses actes et aussi sa propagande. Le rôle du ministère de l’Intérieur est que ce sommet puisse se tenir dans les meilleures conditions. En assurer bien entendu la meilleure sécurité pour que le dialogue international puisse se dérouler sereinement. »
« Nous devons répondre à trois menaces majeures »
Et le ministre d’entrer dans le vif du sujet: « Pour parvenir à cette serenité, nous devons répondre à trois menaces majeures. Qui sont différentes à chaque rencontre internationale. La première menace, nous le savons, ce sont les risques de débordements depuis 20 ans. Au sommet de l’OMS à Seattle des individus violents que je ne confonds pas avec des manifestants ou des militants pacifiques, tentent à chaque sommet international de provoquer des heurts et d’entraver le bon déroulement des réunions. La deuxième menace que nous devons prendre en compte, c’est la menace terroriste. Nous savons qu’elle demeure réalité dans notre pays et qu’un sommet international peut constituer une cible. Nous nous y préparons. Nous n’avons pas d’alerte particulière, de risque particulier, mais le risque est constant. Dans un événement comme celui-ci le risque est élevé. La troisième menace est la menace cyber. La cyber sécurité n’est plus un élément annexe, elle est au cœur de la protection du sommet. Nous nous sommes minutieusement préparés à ces trois menaces. La France sait organiser de grandes manifestations internationales. Elle l’a montré lors du sommet de Paris pour le climat, lors du sommet du G8 à Deauville en 2011 et le 11 novembre dernier lors du sommet pour la paix qui s’est réuni à Paris. Depuis une année, la préfecture, les ministères de l’Intérieur, des Armées, de la Justice et des finances, les forces de l’ordres, les collectivités locales travaillent pour prévenir les risques et informer les populations. Mais aussi avec l’Espagne. Je sais à quel point le gouvernement espagnol a répondu au nom de ce lien qui unit la France et l’Espagne. Cette collaboration étroite avec nos voisins espagnols se traduit avec des effectifs de la police autonome basque et de la Guardia civile à la frontière particulièrement importants. Mais aussi en matière de renseignement avec les autorités françaises. «
« Tout ordre public devra être garanti pour ce sommet »
« Le dispositif policier mobilisera 13 200 policiers et gendarmes. Ils seront épaulés par des forces militaires qui assureront des missions de contre-terrorisme aérien et maritime. Ils seront appuyés par des forces espagnoles exceptionnelles. Enfin, nous veillons à ce que les secours soient assurés et les professionnels de santé disponibles pendant tout le sommet. Ainsi plus de 400 sapeurs pompiers, des équipements nationaux de la direction de la Sécurité civile et la gestion des crises, 13 équipes des services mobiles d’urgence et de la réanimation ainsi que les associations de la sécurité civile seront mobilisées. Notre vigilance est maximale, nos moyens importants. Au cours de ce G7 les chefs d’État et de gouvernement parleront d’égalité entre les uns et les autres, ils réfléchiront aux meilleurs moyens de protéger notre planète face au réchauffement climatique, ils évoqueront la menace terroriste et des meilleurs moyens et des meilleures façons de les contrer. Voilà les enjeux primordiaux de ce sommet qui ne doit pas en aucun cas être réduit à sa dimension sécuritaire. »
Mais le ministre de l’Intérieur joue gros aussi sur ce week-end estival d’août sur la Côte basque où la météo annonce de chaudes températures..