Bordeaux – Aquitaine : les deux Alain, Juppé et Rousset déjà en campagne…


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/01/2009 PAR Joël AUBERT

Alain Juppé a semblé surprendre le microcosme bordelais quand, mardi 13 janvier, à la faveur de l’Assemblée générale des militants UMP de la seconde circonscription de la Gironde, il a annoncé son intention d’être, en 2012, candidat au poste de député. Là précisément où il a été battu en 2007 par la socialiste Michèle Delaunay. Et beaucoup de s’étonner sur le mode : « déjà ! ». Et pourtant… En réalité, le maire de Bordeaux a décidé de prendre les choses en main, en Gironde, au lendemain de l’échec du maire d’Arcachon, Yves Foulon, lors de la législative partielle gagnée par le maire du Teich, le socialiste François Deluga.

Analyse sans complaisance
Il a d’abord analysé, sans complaisance, les raisons de cet échec consécutif à la démission de Marie-Hélène des Esgaulx, qui a choisi de siéger au Palais du Luxembourg pour neuf ans plutôt qu’au Palais Bourbon pour cinq. Elue de justesse au Sénat, madame le maire de Gujan-Mestras avait contrarié le schéma idéal prévu par Alain Juppé, d’ailleurs compliqué par la candidature solitaire de Gérard César, sénateur UMP sortant. La réélection de celui-ci, conjuguéà l’ attitude de Mme Des Esgaulx empêchait l’entréeprogrammée d’Hugues Martin au Sénat, l’homme qui tint la mairie en bon état de marche pendant l’exil québécois d’Alain Juppé. Une manière de désaveu pour le maire de Bordeaux.

Alain Juppé en premier militant
Ensuite, il a décidé de jouer le rôle de premier des militants en allant sur le terrain, de permanence en permanence. Avec photos du « patron » entouré des jeunes loups de l’Ump girondine, les Nicolas Florian et autres en tête, dont il convient de surveiller l’impatience. Alain Juppé, en se déclarant candidat à une élection qui n’aura lieu que dans trois ans, assure son magistère sur le parti majoritaire. Une attitude que l’on peut d’autant mieux comprendre qu’elle lui permet de conserver un lien, à la fois indiscutable et singulier, avec cette UMP plus que jamais gouvernée en ligne directe depuis l’Elysée.

Alain Rousset : la région d’abord
Quant à Alain Rousset qui s’est remis de son échec aux municipales bordealaises, il est déjà quasiment en campagne pour les régionales. Le calendrier probable de celles-ci, il est vrai, est en théorie plus proche : le printemps 2010. Mais l’empressement avec lequel l’Elysée semble vouloir mettre en route une nouvelle donne territoriale, cette fusion département-région annoncée par le porte parole Fréderic Lefebvre, continue de laisser planer le doute sur les échéances. Offensif dans le fond et la forme, comme jamais encore on ne l’avait connu, le président du Conseil régional d’Aquitaine et de l’Association des régions de France n’a pas de mots pour stigmatiser l’attitude de Nicolas Sarkozy et des siens. Son analyse est sans nuances : « cette réforme que l’on annonce n’a qu’une raison, éviter à ce pouvoir le risque d’une réplique électorale de 2004 ». c’est à dire quand les régions de France, Alsace mise à part, ont toutes basculé à gauche. Sur le fond, Alain Rousset n’accepte que le principe d’une clarification des compétences, en redoutant que la région ne redevienne q’une sorte d’Etablissement Public Régional à l’ancienne, c’est à dire d’avant les lois de décentralisation, « un tiroir caisse pour les cantons. » Et de dénoncer ledanger du renoncement à renforcer le rôle des régions, à l’inverse de ce qui se passe partout en Europe. Qu’il s’agisse de la recherche, de l’innovation, de la formation, de la santé. « Si la France veut prendre du retard elle n’a qu’ à suivre une voie rétrograde ; « J’attends avec inquiétude et impatience les résultats de la commission Balladur » ajoutant encore « nous allons nous battre ; le 12 février nous organisons, dans toute la France, les Etats généraux du fait régional, Conseils régionaux et Conseils économique et sociaux réunis. » L’Aquitaine qui s’est engagée à fond dans le financement de la Ligne à Grande Vitesse, à hauteur de 600 millions d’euros, s’apprête à doubler ces autorisations de programme pour soutenir une économie en récession. Une manière réactive et directe de participer à la relance plutôt que d’être en soumission aux injonctions du pouvoir central. Et, maintenant qu’Alain Juppé a fait savoir qu’il renonçait à être candidat aux régionales pour privilégier le service de Bordeaux, Alain Rousset sait que son engagement passionné de plus de dix ans à la tête de l’Aquitaine lui donne de bonnes chances de victoire en 2.010. Même si Xavier Darcos, déchu de sa mairie de Périgueux mais poussé par l’Elysée, se risque à l’affronter une nouvelle foiscomme il l’adéclaré en Gironde ce 14 janvier à Bordeauxlors d’une réunion organisée par…Alain Juppé.

Joël Aubert

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