Bordeaux : le Sommet Afrique-France s’annonce


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2019 PAR Romain Béteille

La stratégie d’Emmanuel Macron pour regagner de l’influence en Afrique se poursuit. Après un discours à Ouagadougou en novembre 2017 prônant la fin d’une Françafrique « vouée à disparaître » (et les annonces qui y ont été associées notamment au sujet de la part de l’aide publique au développement), le président de la République a « remis le couvert » lors de la Conférence des Ambassadeurs à l’Élysée, en soulignant qu’une « relation avec l’Afrique basée sur un sentiment ou parfois des réalités d’asymétrie » n’était plus d’actualité et en affichant la volonté de s’appuyer sur la diaspora des élites franco-africaines. Du 4 au 6 juin prochain, une nouvelle étape dans ce souhait de relations renouvelées devrait avoir lieu, et c’est à Bordeaux que ça se passera. En effet, la capitale régionale a été retenue pour accueillir la 28ème édition du Sommet Afrique-France, après une 27ème édition qui s’était déroulée à Bamako en 2017.

Exit les thèmes de la paix, du terrorisme et de la sécurité en Afrique (bien que la problématique soit toujours présente) : c’est autour des « villes et territoires durables » que les 54 chefs d’États africains seront invités à débattre au travers de différents temps forts. Lors d’une annonce officielle effectuée ce mardi 17 septembre à Bordeaux, l’ambassadrice Stéphanie Rivoal, Secrétaire générale du Sommet, et ancienne présidente de l’ONG Action contre la faim, a précisé les contours de cette manifestation qui se déplacera entre les deux premiers halls du Parc des Expositions, le stade Matmut Atlantique et la place des Quinconces. « Les enjeux sont concrets : ils visent à nouer de réels partenariats économiques. On a choisi d’inviter de nombreuses entreprises françaises et africaines pour peut-être créer de nouveaux projets. Nous avons d’ailleurs insisté auprès des entreprises pour qu’elles viennent présenter des projets et des solutions plutôt que des marques comme lors de salons plus traditionnels ». Plus de 500 d’entre elles, africaines et françaises, sont attendues lors de ce « sommet ». 

Trois jours pour « changer les villes »

La programmation, qui s’étalera sur trois jours, sera divisée en plusieurs temps. Le 4 juin sera ainsi une journée dédiée aux professionnels : ils pourront y découvrir une « Cité des solutions », un espace d’exposition dans le Hall 1 « conçu comme une ville » et divisé en sept quartiers thématiques : « services essentiels » (déchets, électricité et énergie, routes et cadre de vie), « se déplacer dans la ville » (transports et mobilité), « vivre dans la ville » (logement, éducation, culture), « nourrir les villes » (besoins alimentaires et modes de production), « connecter la ville » (nouvelles technologies), « aménager et embellir la ville » (architecture et aménagement urbain) et enfin un important pôle pour analyser les solutions de financement des projets, auquel sera associé l’-un ensemble des bailleurs de fonds, banques et financeurs internationaux. Cette cité éphémère sera d’ailleurs inaugurée le lendemain par les Chefs d’État et de Gouvernement, qui en visiteront les différents quartiers thématiques.

La parole sera également donnée aux rencontres d’affaires avec 150 interventions planifiées sous divers formats, du pitch de cinq minutes destiné aux entreprises aux débats plus longs. « Nous avons lancé un challenge visant à faire venir sur place mille entrepreneurs africains en s’appuyant sur le savoir-faire de la plateforme Digital Africa qui nous garantira de leur présence », a ainsi ajouté l’ambassadrice tout en dévoilant l’ambition d’accueillir 15 000 « acteurs de la ville durable » et 25 000 personnes en tout sur l’évènement. Ce dernier associe d’ailleurs plusieurs autres opérations : un appel à projets lancé par la Direction générale du Tréror de cinq millions d’euros de subvention FASEP (Fonds d’études et d’aide au secteur privé). L’initiative a reçu 225 propositions, une dizaine seront sélectionnées par un jury d’ici la fin octobre et des « premiers résultats » sont attendus lors du sommet. Un second appel, centré sur les collectivités territoriales et doté d’un financement moindre (un million d’euros) a été prolongé et un second dépôt de candidature doit se clôturer le 30 octobre. 

Le troisième jour sera l’occasion d’une plénière dans le Hall 2 dont le programme n’a pas encore été totalement validé mais qui devrait faire intervenir des « voix citoyennes. Nous sommes en contact avec les associations, les acteurs de la société civile et nous comptons en faire venir plusieurs centaines. On va également inviter des fondations à nous aider pour les faire venir, elles sont déjà au travail pour les identifier », a précisé Stéphanie Rivoal. Enfin, l’après-midi, la Cité des Solutions sera ouverte au grand public (gratuitement). Entre-temps, deux évènements plus festifs ont été programmés : un match de foot au Stade Matmut Atlantique le soir du 5 juin et un concert public place des Quinconces, à Bordeaux. À la question de savoir si un dispositif de sécurité similaire à celui du G7 à Biarritz serait mis en place à Bordeaux pour accueillir les chefs d’État, l’ambassadrice est restée vague. « Nous avons essayé d’organiser l’évènement hors du centre-ville pour ne pas trop perturber les habitants. Nous sommes en contact avec la préfecture, le dispositif est en cours de préparation. On ne transige pas avec la sécurité ». Le sommet bordelais, enfin, devrait entrer en résonnance avec une saison culturelle « Africa 2020 », qui se tiendra du 1er juin à la mi-décembre 2020 « sur tout le territoire français ».

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