Bordeaux : les premiers effets de « l’après-Juppé »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/02/2019 PAR Romain Béteille

Nicolas Florian à la mairie…

Les premiers effets du départ d’Alain Juppé de la mairie de Bordeaux et de la présidence de la métropole pour le Conseil constitutionnel (qui ne sera effectif qu’au mois de mars prochain comme il l’a précisé lors d’une allocution ce jeudi) ne se sont pas fait attendre. Ce jeudi soir, la majorité municipale a désigné Nicolas Florian, l’adjoint aux finances, pour être proposé comme successeur du maire sortant lors du prochain conseil, anticipé pour le début du mois de mars après l’audition d’Alain Juppé par la commission des Lois constitutionnelles de l’Assemblée. Nicolas Florian, s’il n’a pas l’aura médiatique son prédecesseur, n’est pas un petit nouveau de la politique locale.

À cinquante ans, l’adjoint aux finances a été élu, tour à tour, en tant que conseiller municipal à Villenave d’Ornon avant de siéger à la Communauté Urbaine de Bordeaux, au département (à 32 ans), à la région (où il siège toujours) mais aussi au poste de secrétaire départemental de l’UMP et du parti LR, secrétariat qu’il a quitté en 2018. C’est en 2014 qu’Alain Juppé, visiblement proche de sa droite « modérée », gaulliste et « réformiste », lui propose d’intégrer ses rangs. Auparavant, Nicolas Florian avait fait partie du mouvement « Soyons libres » fondé par Valérie Pécresse, dont il vient de démissionner. Le maire de Bordeaux l’a aussi envoyé vers des combats difficiles à mener : les législatives en 2012 face à Michèle Delaunay et en 2017, où la candidate Dominique David, inconnue portée par la grande « marche », ne l’a pas mieux servi. Pour autant, bien que les finances de la mairie de Bordeaux aient été critiquées par la Chambre régionale des comptes en janvier dernier, les principaux faits d’armes récents de Nicolas Florian restent à l’égard du « patron » : co-dirigeant de sa campagne aux côtés du directeur de cabinet Ludovic Martinez en 2014 et fer de lance de l’association « Esprit de Bordeaux » lancée cet été pour préfigurer la future campagne municipale de 2020 d’Alain Juppé, entre autres. La suite est donc connue et la dernière étape très attendue.

…Patrick Bobet à la métropole…

Du côté de Bordeaux Métropole, là non plus, pas vraiment de surprise, du moins du point de vue des élus de la majorité Communauté d’Avenir. C’est donc Patrick Bobet (UMP-LR), maire de la commune du Bouscat depuis mars 2001, qui a été désigné à l’unanimité, ce même maire ayant annoncé qu’il serait également candidat à sa réélection en 2020. Vice-président aux finances depuis 2014, cet élu qui appartient également à la droite « modérée » (certains diront « du consensus ») avait déjà été pressenti par Alain Juppé pour prendre la tête de la métropole en 2016 en cas de victoire aux présidentielles, du moins jusqu’à la fin de l’actuelle mandature. L’assemblée est, davantage encore depuis 2014, grande adepte de la co-gestion. Si le groupe Communauté d’Avenir dispose de 63 sièges (sur 105), le Parti Socialiste est aussi assez largement présent dans les rangs (le maire de Mérignac et ancien sénateur Alain Anziani, premier Vice-président, n’en est que l’une des preuves aux côtés, par exemple, des maires d’Eysines et de Blanquefort, Christine Bost et Véronique Ferreira). Reste qu’à l’issue des prochaines municipales et avec l’absence programmée d’Alain Juppé aux commandes, ce « statu-quo », privilégié par la gouvernance métropolitaine, pourrait sensiblement bouger. Patrick Bobet pourrait donc servir de verrouillage jusqu’en 2020… avant de potentiellement rebattre les cartes. Il devra être lui aussi élu lors du prochain conseil de métropole en mars. 

… Virginie Calmels dans le privé

La troisième carte à sortir du paquet, c’est Virginie Calmels, première adjointe à la mairie de Bordeaux, siégeant également à la métropole et dans l’opposition régionale (dont elle avait voulu abandonner le poste de chef de file au moment de sa désignation comme première adjointe de Laurent Wauquiez mais qu’elle avait finalement conservé faute de candidats). Cette dernière, entrée dans la vie politique avec le soutien d’Alain Juppé en 2014, a annoncé jeudi soir lors d’une réunion de la majorité municipale qu’elle « quittait la vie politique ».

Dauphine du maire de Bordeaux, elle avait bénéficié d’une forme d’accord tacite au moment où ce dernier s’était présenté face à François Fillon lors de la primaire de la droite : Virginie Calmels aurait ou, en cas de victoire, briguer les rennes de Bordeaux en 2020. L’élimination au second tour a contrarieé donc ses ambitions. Elle se déclare en septembre 2017 soutien de Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains, un choix loin de faire l’unanimité, jusqu’à créer quelques remous. L’idylle Calmels-Wauquiez ne durera que quelques mois, et le retour pas forcément accueilli en fanfare. Sur Twitter, la première adjointe d’Alain Juppé a annoncé qu’elle continuerait de siéger dans les rangs de l’opposition à la région Nouvelle-Aquitaine et qu’elle présiderait toujours « Droite-Lib« , son club de réflexion lancé en janvier 2017 à Bordeaux. Elle a également donné des pistes sur son propre futur, affirmant qu’elle rejoignait le secteur privé en devenant PDG d’une « très belle entreprise ». Celle entamée à Bordeaux a visiblement tourné court.

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