Bordeaux : un petit livre rouge de campagne


Ron Layters
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/10/2007 PAR Joël AUBERT
 

Philippe Dorthe emprunte nombre de citations à Paul-Ernest Rattier et sa « Preuve évidente que Bordeaux n’existe pas », à ce pamphlet publié en 1857, pour asséner une critique en règle de la ville dont le maire se nomme Alain Juppé. Car, aux yeux de cet autodidacte, ce n’est certainement pas en donnant quitus à Alain Juppé de son travail d’embellissement de la ville, comme certains à gauche ont tendance à le faire,que celle-ci se donne les meilleures chances de l’emporter. Au contraire, c’est en engageant un débat sans la moindre concession qu’elle peut, à ses yeux, y prétendre. Sans oublier de remettre en question cette sorte de co-gestion de la Communauté Urbaine dont le PS n’est jamais vraiment sorti depuis le long règne de Jacques Chaban-Delmas. Et là, Dorthe, s’appuie sur le constat vigoureux établi dans le petit ouvrage collectif « Sociologie de Bordeaux », rédigé par une équipe de chercheurs de Bordeaux II, parmi lesquels François Dubet et Didier Lapeyronnie: « Il est aujourd’hui de plus en plus difficile de décrire Bordeaux comme une ville(…) La ville-centre tend à se « muséifier » et les travaux récents risquent d’accentuer cette logique(…) En 2007, il est impossible de comprendre la vie urbaine dans un rapport centre/périphérie, tant cette vie urbaine se « desserre » et se déconcentre, tant la particularité des quartiers voire leur idendité, tend à s’estomper. » S’en suit de la part de Philippe Dorthe une critique radicale des options urbanistiques et de la politique économique et de logement de l’actuelle municipalité: » la réalité du logement est d’abord celle-ci: 75% de la population est éligible au logement social…le prix du mètre carré à Bordeaux dépasse les 2800 euros, ce qui pose matériellement le problème de la mixité sociale dans la ville…Comme l’ont fait Paris, Rennes, Lyon, Dijon, (rappel: autant de villes dont les maires sont socialistes) le Plan Local d’Urbanisme sera modifié pour imposer dans toute opération immobilière sur Bordeaux, au moins 25% de logements sociaux. Un chantier moins facile à mener à bien que la seule affirmation contenue dans un programme électoral. Reste que ce petit « livre rouge », fruit d’un travail engagé dans la perspective de l’élection du printemps prochain, se veut un outil « essentiel » pour l’aborder avec vigueur.

J.A

Photo : Ron Layters

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