Campagne municipale : Alain Juppé répond aux attaques de Vincent Feltesse

« Je suis là pour parler des projets municipaux ». Dès le début de sa conférence de presse, Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a « marqué » le terrain, celui du local, avec en arrière-plan les municipales de 2014. Il a commencé par évoquer les réussites de l’été : le succès du quai des sports, de l’exposition des sculptures de Jaume Plensa en plein coeur de ville… Ou encore les squats fermés « sans conflit majeur ». Avant très vite « d’attaquer » le président de la Communauté urbaine de Bordeaux, Vincent Feltesse, sans jamais le nommer. « Le tri sélectif des ordures ménagères ne marche pas bien dans l’hypercentre. Et, il y a des jours, où il n’y a pas de tournées. Je l’ai dit à plusieurs reprises au président de la CUB », a-t-il déclaré. Sur la question du grand stade, où le maire de Bordeaux est chahuté par la gauche, Alain Juppé a rappelé que « si la CUB met 15 millions d’euros, c’est qu’elle est d’accord avec un projet, initié par l’Etat ». Au passage, l’ancien ministre a estimé qu’il était « inutile de lancer des études à la CUB sur le sport et la culture, alors que ce n’est pas de sa compétence. Il faut ne pas se disperser, même si c’est porteur en termes d’image pour la campagne municipale », a-t-il lancé.

« Les fantasmes de 2017 ne m’habitent pas »Pour montrer qu’il agit dans la culture, Alain Juppé a annoncé qu’il venait de nommer le directeur du 104 à Paris, José-Manuel Gonçalvès, à la tête de la commission du fonds de soutien à la création. « Il y a peu d’exemples de collectivités en France qui augmentent leur budget culturel », a-t-il insisté. Le ton s’est fait plus acerbe lorsqu’Alain Juppé a évoqué des propos de Vincent Feltesse, qui dénonçait une ville « repliée sur elle-même ». « C’est une belle contre-vérité qui m’a fait plier de rire. Bordeaux est la 3ème ville de France en termes d’emploi. 9 000 emplois ont été créés depuis 2001. Le nombre de chômeurs évolue moins vite à Bordeaux que dans la CUB ou le reste de la France », a-t-il souligné. Interpellé sur la fiscalité élevé de la ville par Vincent Feltesse, le maire de Bordeaux a dit qu’il s’agissait d’un héritage, lorsqu’il est arrivé en 1995. « Depuis, nous avons eu une politique de modération fiscale exemplaire. Quand on m’attaque sur la fiscalité, cela provoque chez moi de l’hilarité », a déclaré un Alain Juppé. Personnalité politique préférée des Français, selon un récent sondage, le maire de Bordeaux n’a-t-il d’yeux que pour « sa » ville ? Pense-t-il se présenter à l’Elysée ? « Joker », a-t-il répondu, précisant que les « fantasmes de 2017 ne m’habitent pas ». Pour l’heure, il constate que l’UMP n’a pas de leader et souhaite que « l’on ne confonde pas tous les calendriers. Il faut une ligne politique claire et non pas additionner les prises de positions », a-t-il conclu. Inquiet, quant à une possible montée du FN aux résultats des élections européennes, qui interviennent cinq semaines après les municipales, Alain Juppé a indiqué qu’il s’engagerait dans cette campagne très importante.