Colère au Pays Basque après l’extradition d’Aurore Martin


Gauche unitaire.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/11/2012 PAR Nicolas César

Aurore Martin est bien connue de l’opinion publique. Elle avait échappé à une première tentative d’interpellation à Bayonne en juin 2011. Cette fois, la militante basque a été arrêtée jeudi 1er novembre par la police française et remise aux autorités espagnoles. C’est la première fois qu’un militant basque français est remis à l’Espagne. Depuis le 13 octobre 2010, Aurore Martin était visée par un mandat d’arrêt européen (MAE) émis par Madrid pour « faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme » , en l’occurrence pour avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna, un parti autorisé en France, mais interdit en Espagne.

Polémique autour du mandat d’arrêt européenEn Espagne, Aurore Martin est passible d’une peine de douze ans de prison. Le mandat délivré à son encontre avait suscité à l’époque une levée de boucliers. Partis politiques, associations, syndicats et organisations de défense des droits de l’Homme avaient dénoncé une procédure d’ « extradition » d’une Française basée sur des faits qui sont légaux en France. En fait, ce mandat d’arrêt européen validé par la cour d’appel de Pau le 23 novembre 2010 était devenu exécutoire dans la mesure où Aurore Martin avait épuisé toutes les voies légales de recours. En mai dernier, elle avait essuyé un ultime échec, la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, qui constituait son dernier espoir, ayant rejeté son recours. Entrée dans la clandestinité le 21 décembre 2010, elle était ensuite réapparue publiquement lors de quelques manifestations au Pays basque et avait même accordé plusieurs entretiens à l’AFP. Cette interpellation a suscité la réprobation d’élus du Pays basque, de gauche comme de droite. Certains y voient un geste du ministre de l’Intérieur Manuel Valls en direction des autorités espagnoles. Ainsi, Kotte Ecenarro (PS), vice-président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, fustige une « situation ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix » , tandis que l’UMP Max Brisson y voit « un mauvais signe pour la paix » . « Ce que (Claude) Guéant » , ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy, « n’avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte ! » , s’est indigné dans un communiqué Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF des Pyrénées-Atlantiques. Europe Écologie-Les Verts Pays basque s’est dit pour sa part « choqué par l’attitude » du ministre « concernant le Pays basque et s’inquiète de voir pratiquer une répression que rien ne justifie dans le climat actuel ». Manuel Valls a déclaré à Sud Ouest qu’Aurore Martin avait été arrêtée lors d’un contrôle routier habituel en cette période de vacances; il dément » tout autre version des faits ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles