Comment La Rochelle crée de l’attractivité selon JF Fountaine


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 20/09/2017 PAR Anne-Lise Durif

La Rochelle change de visage

Pour créer de l’attractivité, rien de tel que de commencer par l’amélioration de l’environnement urbain. Depuis le printemps dernier, la ville s’est lancée dans de grands travaux autour de son port et dans la vieille ville. Celle-ci est repensée de façon esthétique et fonctionnelle, comme en atteste la fréquentation du tout nouveau square Valin, à proximité du vieux port, qui a bénéficié d’un aménagement de jeux pour les enfants et de mobiliers urbains, dont certains ont été pensés à la fois pour s’asseoir et comme des freins à d’éventuelles submersions marines. La Ville mise également sur le développement des transports doux et/ou collectifs : le vélo, le pédestre et les bus. Plusieurs axes routiers ont ainsi été refondus ces derniers mois (certains sont toujours en travaux) comme les rues Saint-Louis, Villeneuve, Alcide d’Orbigny et Albert 1er. Les sols ont été aplanis pour mettre tous les usagers au même niveau sur la voierie, automobilistes, cyclistes et piéton. Des revêtements de couleurs différentes distinguent les voies de chacun. L’avenue Aristide-Briand va prochainement connaître le même sort.

Rue de La Rochelle

 Toujours dans le but de miser sur l’usage des transports en commun ou doux, il ne sera plus possible de traverser le centre-ville en voiture en venant du vieux port ou de la vieille ville, le sens de la circulation ayant entièrement été changé sur le carrefour de la place des Cordeliers – il donne notamment la priorité au passage des bus. Du côté du port et de la ville en bois (Gabut), d’autres travaux ont eu lieu ou sont en cours, comme avenue Michel-Crépeau. Ceux-là font partie du Programme d’action de prévention des inondations (PAPI), à l’instar du chantier fixé à l’automne 2018 du côté du Port Neuf. « Les derniers plans sont encore en cours de discussion avec l’Etat, qui aimerait qu’on arrête l’aménagement de la promenade un peu plus bas que prévu », explique Jean-François Fountaine. En 2018 viendra également le réaménagement du quai Duperré, cette fameuse voie longeant le vieux port menant de l’entrée de la vieille ville (quai Maubec) à la porte de la grosse horloge : elle sera intégralement repensée à la fois en terme de prévention des inondations et d’accès aux déplacements doux. Il n’est d’ailleurs pas prévu qu’elle soit rouverte aux véhicules.

Vers une baisse du chômage

La deuxième attractivité d’une ville, c’est son bassin d’emploi. Avec un fort taux de chômage, l’agglomération progresse pourtant vers le développement de son activité économique. « En un an, on est passé de 10,7% de chômeurs à 9,7%. C’est moins bien que la moyenne régionale mais mieux que la moyenne départementale. En terme de reconquête de l’emploi, aujourd’hui nous progressons plus vite que la moyenne nationale, et surtout, nous partons de beaucoup plus loin », analyse Jean-François Fountaine. « Le BTP redémarre, ainsi que les activités maritimes et le nautisme, qui bénéficient de la croissance mondiale. Le grand port maritime retrouve notamment du poil de la bête après la crise sur l’importation des céréales l’an dernier. Nous avons quelques entreprises innovantes très performantes qui recrutent, comme Léa Nature, ou encore les entreprises du numérique. Vivendi et Alstom se portent bien et cherchent à embaucher des profils spécifiques.» L’activité touristique est également porteuse. En attestent les chiffres de fréquentation de cet été :  +45% de visiteurs dans les musées, + 10% pour l’Aquarium et les tours du Vieux Port, 50 000 passagers en escale transitant via le port, +2% de passagers pour l’aéroport (170 000 passagers), avec une hausse de fréquentation des vols Lyon/La Rochelle. La cité huguenote accueillera d’ailleurs en fin d’année les Assises du tourisme, secteur en plein essor qui peine pourtant à recruter, en particulier dans la restauration.

Au vu de cette progression, Jean-François Fountaine a promis de faire de l’emploi « le sujet phare » des mois à venir. « A l’Agglo comme à la Ville, nous travaillons sur le comment accompagner les entreprises dans leur développement et les aider à trouver des salariés ». Les collectivités locales n’ayant pas de compétence législative en la matière, le premier édile entend aider par l’amélioration des dispositifs d’accompagnement comme les Missions Locales, ou l’organisation de réunions d’informations et de rencontres entre employeurs et demandeurs d’emploi. Il prend en exemple l’opération menée il y a peu par le grand port de La Rochelle consistant à faire venir des jeunes pour présenter les structures et les divers postes existants. « Je crois que certains métiers manquent de candidatures parce qu’ils souffrent d’un déficit d’image, parce que considérés comme sales ou peu valorisants. Mais les métiers d’hier ont beaucoup évolué, ils sont souvent devenus plus technologiques, il faut donc communiquer sur les réalités de ces secteurs. »

Développer le logement

L’accession au logement pour tous faisait partie de ses promesses de campagne. Jean-François Fountaine et son équipe à l’Agglomération ont fait sortir de terre 200 logements sociaux en 2012, 320 en 2013, 263 en 2014, avant de s’engager sur un programme de 500 logements par an en 2015. L’Agglomération développe également un programme d’accession à la propriété pour les foyers modestes. Un dispositif est également prévu pour les revenus intermédiaires ne rentrant pas dans la catégorie des minimas sociaux. Objectif : faire revenir les jeunes actifs et les familles en centre-ville et dans la couronne rochelaise, alors qu’ils sont souvent obligés de trouver un logement à l’exterieur, en Aunis, à cause des prix de l’immobilier. « Je ne veux pas d’une ville où il n’y aurait que des retraités ou des résidents secondaires […] Quand vous expliquez aux gens dans les réunions publiques qu’on continuera de fermer des écoles si on ne constuit pas de nouveaux logements, ils l’entendent généralement très bien. »

Le maire a également comme ambition de réhabiliter complètement Villeneuve, un quartier de La Rochelle réputé comme « défavorisé », pour en faire un lieu de vie plus agréable et favoriser la mixité sociale. Premiers plans de ce projet à plus de cent millions d’euros : la création d’une maison de santé pluridisciplinaire. Jean-François Fountaine espère obtenir quelques aides extérieures : pour l’instant, l’Etat n’a annoncé sa participation aux frais qu’à hauteur de 0,3%.

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