Comment rendre la formation professionnelle plus efficace ?


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/05/2013 PAR Nicolas César

Comment mesurer l’efficacité ? Qu’entend-on par retour à l’emploi ? Les réponses peuvent être multiples. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’existe pas en France de référentiel commun permettant de mesurer l’efficacité d’une formation. Et, les prestataires sont très, trop divers. Il en existe 56 000 dans le pays actuellement, soit dix fois plus que dans les années 70. Mais, la plupart n’ont pas la capacité à financer une ingénierie de veille, pourtant indispensable, pour anticiper les mutations des métiers. Le marché est colossal. Il pèse 11 milliards d’euros. Pour l’expert, Paul Santelmann, responsable de la prospective à l’AFPA, il devient urgent de mieux structurer l’offre d’organismes de formation professionnelle, afin qu’elle réponde mieux aux besoins des personnes, des entreprises. Seuls 2,3% des gens en difficulté sociale bénéficient de formations. « Avant le DIF (Droit individuel à la formation), les salariés n’avaient que 5 heures de formation par an », rappelle, par ailleurs, Pascal Pierre, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP) en Aquitaine. Tout ceci suppose une vraie concertation, un « Grenelle » entre tous les acteurs, afin de remettre à plat cette question de société. Les moyens financiers ne sont pas en cause. Ainsi, de son côté, Michel Gaussens, vice-président de la Copire (Commission paritaire interprofessionnelle pour l’emploi), propose la création d’un observatoire des métiers pour mieux appréhender les besoins du marché du travail. Paul Santelmann estime que le problème se situe aussi en amont, dans l’orientation à l’école. « Trop souvent, l’enseignement considère les filières techniques comme des voies de garage ».

De nouveaux dispositifs de formations en AquitaineL’enjeu est énorme. A ce jour, il y aurait 9 millions de personnes en difficulté sur le marché du travail en France. « Le critère d’efficacité doit être double : économique et social », lance Paul Santelmann. C’est pourquoi, la Région Aquitaine, qui dispose d’un budget annuel de 100 millions d’euros pour la formation professionnelle, « a décidé de se tourner vers les publics les plus éloignés de l’emploi », explique Catherine Veyssy, vice-présidente au Conseil régional à la formation professionnelle. D’où la création de dispositifs « nouvelles chances pour l’emploi ». Le 24 juin, un contrat aquitain pour le développement de l’emploi sur le territoire doit être voté en séance plénière. « 70% des personnes qui ont suivi des formations financées par le Conseil régional accèdent à l’emploi au bout de 6 mois », met en avant l’élue. Des pôles de formation se mettent actuellement en place en Dordogne, par exemple, sur les métiers du cuir pour le secteur du luxe avec Hermès, Repetto, CWD… Une loi sur la formation professionnelle doit bientôt voir le jour. « La Région devrait récupérer les marchés de formation de Pôle emploi et peut-être prendre en charge la question de l’orientation professionnelle avec l’acte 3 de la décentralisation », annonce Thierry Alvès, directeur du pôle formation professionnelle et apprentissage à la Région Aquitaine.

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