Conseil Départemental : le coup de boost de la mandature Gleyze


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Publication PUBLIÉ LE 27/06/2016 PAR Romain Béteille

Les pactes territoriaux avancentLes choses semblent vouloir s’accélérer pour le dossier des pactes territoriaux du département de la Gironde. Sur les mois de mai et juin, 800 acteurs se sont mobilisés dans le cadre des troisièmes conseils de territoire. Ils seront réïtérés en septembre pour préciser la mise en oeuvre concrète des projets débattus. Le tout sera officialisé d’ici la fin de l’année, mais on parle déjà d’une enveloppe de l’ordre de 25 millions d’euros en termes d’investissements (sans compter le budget fonctionnel). Christine Bost, vice-présidente du Conseil départemental, en dit un peu plus. « Les pactes vont être composés de deux volets : l’un stratégique, l’autre opérationnel. Les séquences de travail qui viennent de s’achever ont servi à définir ce volet stratégique avec les territoires. Plus on avance, plus on affine. Reste à définir les actions définitives, le calendrier et les volets plus financier et d’ingénierie. On reviendra sur les territoires à raison de deux fois par an pour travailler sur l’évolution de ces pactes, puisqu’ils ont vocation à vivre jusqu’à la fin du mandat ». La base, elle, n’a pas beaucoup changé, nous assure l’élue : elle est toujours présente dans le Livre Blanc des territoires girondins accessible en ligne. 

Les transferts de compétences vers la métropole actésLe département a enfin accordé ses violons avec le fameux article 90 de la loi NOTRe (adoptée en août 2015…), spécifiant les tranferts de compétences des départements aux métropoles. Elle avait le choix autour d’un portefeuille de huit compétences particulières, elle en a choisi quatre. Le Fonds de solidarité logement (FSL), l’aide aux jeunes en difficultés (via le transfert du Fonds d’Aide aux Jeunes destiné à un public compris entre 16 et 25 ans et plafonné à 1500 euros par jeune sur une période de 12 mois), le tourisme et la gestion des routes « classées dans le domaine public routier départemental » (sauf la déviation du Taillan Médoc et du Pont Eiffel). Le tout sera évidemment délibéré le 30 juin prochain dans le cadre de la plénière et le 8 juillet pour ce qui est de la métropole. Cela dit, entre temps, le département y a laissé quelques plumes, notamment l’abandon de facto d’une clause de compétence générale mettant fin à l’aide (directe et indirecte) aux entreprises et plus généralement dans le secteur économique.

Adieu donc le dispositif CREAGIR 33 qui accordait 15 000 euros par dossier aux créations d’entreprises et 20 000 euros pour les reprises, le tout pour investissement minimum de 7600 euros. Cela dit, l’aide aux entreprises, même indirectement, va sans doute continuer. Le département annoncera prochainement trois nouveaux outils au service de la création d’activité. Jean-Luc Gleyze, son président, a consenti à nous fournir quelques indices sur la directions que ces dispositifs pourraient prendre. « Nous essayons de trouver d’autres solutions, parmi lesquelles, plutôt que d’apporter une aide à l’entreprise, en apporter une à la personne. Suivant son parcours, nous pourrions dans le cadre d’un volet solidarité humaines, aider certaines personnes plus que d’autres ». Autrement dit passer par le volet des solidarités sociales plutôt que par l’économie pour contourner les limites imposées par la loi. 

Vers un schéma d’orientation pour le tourisme fluvialC’est un autre point fort de cette plénière du 30 juin : l’annonce d’un schéma d’orientation du tourisme fluvial. Derrière cette appellation, une ambition : construire une politique de filière avec les partenaires publics et privés du département autour d’objectifs assez stratégiques tels que constuire une organisation touristique du terrtoire, promouvoir l’intégration urbaine des équipements ou améliorer l’attractivité du bassin fluvial. « Ce schéma est attendu par les territoires mais aussi par les opérateurs touristiques. Il est aujourd’hui en pleine corrélation avec la nouvelle Cité du Vin. Il nécessite de la technicité sur la capacité à faire voguer les bateaux le plus loin possible mais aussi une vraie mise en tourisme des territoires ».

Une conférence annuelle suivra la mise en oeuvre de ces objectifs, et un « Forum des Escales Girondines » viendra conforter cette politique globale dans les mois qui viennent, visant à la fois à établir une stratégie commune et à développer la visibilité de l’offre actuelle (par exemple développer l’offre touristique du Canal des deux Mers en lien avec le Lot-et-Garonne). Le tout restera en accord, bien sûr, avec la politique menée autour des croisières par l’Office de Tourisme de Bordeaux (35 escales en 2015, 50 en 2016) et sera également appuyé par des « rencontres nationales du tourisme fluvial » que l’on attend pas à Bordeaux avant 2018.

Égalité homme-femme et budgetCitons encore un dossier sur lequel le département semble insister depuis quelques mois : une mission égalité homme-femme. Soutenue par un binôme sans délégation précise, cette action a défini des objectifs assez généraux. Derrière les mots « faire progreser les agents tout au long de leur parcours professionnel », on devine un levier sur la mixité du jury des recrutements ou un accès plus égalitaire à toutes les formations. Le département compte aussi dans ses objectifs une facilitation de l’articulation des temps de vie professionnels et personnels (difficile d’être plus vague… peut-être une uniformisation du tarif des heures supplémentaires, souvent différent entre les hommes et les femmes ?)  ou encore un encouragement des initiatives locales en faveur de l’égalité. 

Enfin, le Conseil départemental souhaite également renforcer sa politique dans les domaines de la transition énergétique et de la précarité énergétique, notamment en créant une délégation spécifique sur ce point. Martine Jardiné, Vice-présidente chargée de l’Habitat, du logement et du développement social, commente quelques uns des axes que pourrait développer cette future délégation. « Sur le plan de l’habitat par exemple, on développe des programmes visant à accompagner les propriétaires (bailleurs et occupants) dans la réhabilitation de leur logement en envisageant d’autres modalités. On travaille aussi sur l’auto-réhabilitation, et la formation, à la fois de nos agents en intra mais aussi la sensibilisation. On se rend compte que sur ce plan là, les entreprises ont des déficits relativement importants. C’est un travail avec la région qui est mené dans ce cadre, y compris dans des chantiers d’insertion et de formation pour amener à l’apprentissage de nouvelles approches », affirme-t-elle.

Voilà qui dessine en tout cas quelques uns des axes principaux proposés par la nouvelle mandature, qui semble bien sur le point de rentrer dans l’action. « L’avion a décollé il y a un an. Cette première escale nous permet de poser un certain nombre d’actes clairs. On a décidé d’adopter de nouvelles méthodes », confirme Jean-Luc Gleyze. Pour commencer à y travailler, le budget supplémentaire sera également voté lors de la plénière. A l’équilibre (24,3 millions d’euros de dépenses et 24,5 millions d’euros de recettes), il compte notamment attribuer des portefeuilles à l’hébergement et la prévention enfance (4,5 millions d’euros), un renforcement de l’aide à l’hébergement des personnes agées (+300 000 euros) ou 100 000 euros de crédits accordés dans le domaine des transports. Au total, la capacité d’investissement remonte à 218,9 millions d’euros (+3 millions) pour ce budget supplémentaires. Les axes sont maintenant clairement définis, reste à voir leur nouvelles applications concrète sur le terrain.  

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