Conseil Départemental de Gironde : un budget 2015 ajusté et un fort accent sur le social


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/06/2015 PAR Romain Béteille

Pas de surprise, les dossiers principaux ont tous été votés dans l’Hémicycle de l’Assemblée Départementale ce jeudi 25 juin. La séance pourrait se poursuivre jusqu’à demain en raison de la trentaine de dossiers examinés ce mois. Principal dossier de cette plénière, le budget supplémentaire, qui intervient quelques mois après le vote du budget primitif, et vise à ajuster les crédits.

Un budget en ajustementUn budget supplémentaire qui présente un solde positif entre recettes et dépenses (contre un compte administratif 2014 qui présentait un déficit d’investissement de 24,7 millions d’euros et un excédent de fonctionnement de 34,8 millions d’euros) et un haut niveau d’investissement et un excédent qui se réduit (de 10,4 millions à 2,1 millions d’euros). Ainsi, l’enveloppe des dépenses grimpe à 1,345 milliards d’euros, avec un budget globalement marqué par les dépenses sociales (notamment un RSA en hausse de 8%).

Comme l’a souligné Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental, en préambule de la séance, « de ce budget supplémentaire se dégagent une bonne et une mauvaise nouvelle : les recettes de notre collectivité augmentent (+14 millions d’euros par rapport aux chiffres annoncés dans le budget primitif) mais les dépenses aussi. Je ne m’investirais pas dans une concurrence territoriale stérile, je ne serai pas un fantassin aveugle dans la bataille des Collectivités. Je souhaite que nous menions des discussions constructives et réalistes avec la Région et les intercommunalités ».

Un Plan Départemental de l’HabitatAutre temps fort : l’adoption du plan départemental de l’Habitat. Celui-ci est construit autour de 3 axes : le développement du parc public, l’amélioration du parc privé et l’accompagnement des publics dans leurs parcours résidentiels. En tout, 23 actions qui permettront, à termes, de créer 4000 nouveaux logements sociaux chaque année dans le département (sur le Bassin d’Arcachon, le Val de l’Eyre et la métropole), pour un financement à hauteur de 20 à 24 millions d’euros par an. Le plan s’étale sur l’intégralité de la mandature, l’engagement est donc pris de renforcer le logement social dans « les zones tendues » jusqu’en 2020. Un projet que Jacques Breillat, conseiller de la majorité, approuve malgré certaines réticences. « Il est dommage que ce projet, s’il est soutenu par l’Etat, ne soit pas financé par l’Etat ».

Matthieu Rouveyre, quant-à-lui, a déploré l’amalgame entre logements sociaux et pauvreté, affirmant que « 80% des citoyens sont éligibles aux logements sociaux ». Pourtant, pour Dominique Fedieu, le problème est ailleurs : « Pour les populations en grande difficulté, ce n’est pas toujours le logement social qui pose problème, c’est plutôt l’insalubrité du parc privé ». Un exemple cité dans l’Assemblée : l’objectif de 30% de logements sociaux du Bassin d’Arcachon, « mais le SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) vient d’être annulé parce qu’il y a trop de logements ». Reste que le fameux PDH a tout de même été voté, et que ses effets visent avant tout à accompagner « les publics fragiles », une ghettoïsation dénoncée par l’élu frontiste et contestée par Bernard Castagnet : « Les effets recherchés de la revitalisation sont justement le contraire de la ghettoïsation », a-t-il justifié. 

Le département s’engage dans l’ESSDernier effort du Conseil départemental annoncé par Jean-Luc Gleyze, la création effective d’une « délégation économie sociale et solidaire et Innovation sociale », dirigée par Sébastien Saint-Pasteur, élu socialiste de Pessac. Cette délégation fait suite aux travaux déjà engagés par le Livre blanc et une délibération de décembre dernier. Le but : coordonner des initiatives autour de l’ESS, ayant pour rôle « d’animer la société civile ». On l’aura compris, l’hémicycle veut pleinement prendre part aux projets citoyens autour et se faire une place dans cette nouvelle mine d’or qui employait déjà en 2010 plus de deux millions de personnes (soit 10% des salariés). Sans doute un préambule au « dialogue territorial » annoncé qui donnera lieu à une conférence dans l’amphithéâtre Badinter, le 9 juillet prochain. Le département veut donc être dynamique, et il semble s’en être donné les moyens… 

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