Conseil général de Gironde : le budget adopté


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/12/2014 PAR Romain Béteille

« Les points clefs de ce budget sont la solidarité, la proximité et l’efficacité », a souligné Jean-Marie Darmian, vice-président en charge des finances de la collectivité. Le budget 2015, adopté à 40 voix favorables, s’établit ainsi à 1,589 milliard d’euros. Il est notamment marqué par une baisse des dotations de l’Etat, notamment de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) pour un total de 243,9M€, soit une baisse d’environ -10%. Le rapport insiste cependant sur le budget alloué au volet « solidarité », consacré à 53% aux financement des AIS (Allocations individuelles de solidarité à hauteur de 421,3M€), à une augmentation de 10,2% le RSA (Revenu de Solidarité active avec 210M€ pour 2015) pour un budget total établi à 796M€, soit une hausse de 3,7M€ par rapport à 2014. 

Une contribution des collectivités en forte hausse

La « contribution des collectivités territoriales à la résorption des déficits » citée par le responsable des finances subit une augmentation conséquente : alors qu’elle était de 476M€ en 2014, elle passe à 1148M€ en 2015. Pour autant, la majorité ne s’est pas interdit de préciser que les capacités d’investissement seraient préservées à 220,7M€ avec un renforcement des aides attribuées notamment aux collèges ou à la construction de routes. « Cette nouvelle dépréciation de la dotation de l’Etat ne doit pas être considérée comme durable », a notamment précisé Jean-Marie Darmian. « Nos difficultés viennent d’une part de la suppression brutale et irréfléchie de la taxe professionnelle et de la perte du levier fiscal diversifié. Pour autant, nous n’avons pas élaboré un budget de lamentation et de résignation ». Un budget voulu comme équilibré (+3,4% de dépenses mais +3,8% de recettes) mais avec des recettes sociales qui augmentent plus faiblement que les dépenses associées. 

Une opposition timide

L’hémicycle a feint quelques sourires dubitatifs quand à la suspension du financement de la LGV, mais reste convaincue des arbitrages effectués, du moins en majorité. Yves d’Amécourt, Président du groupe Gironde Avenir et affilié UMP (qui a récemment été recruté dans un groupe de travail UMP chargé de coordonner la stratégie des élections départementales) a affirmé « ne pas trouver dans ce budget les réponses adaptées. La baisse des dotations pour les collectivités locales met en danger nos communes. L’augmentation de la fiscalité est un pied de nez au citoyen. Nous devons assumer seuls sans avoir de recours supplémentaires à l’impôt. En baissant les aides accordées aux communes, nous reportons sur d’autres les responsabilités que le gouvernement fait peser sur nous ». Guy Marty, appartenant à la majorité, à quand-à-lui déploré « une opposition muette. On pourrait penser que c’était pour rendre hommage au Président, mais voter les dépenses et non les recettes est une stratégie, car ils pensent se prévaloir de son bilan pendant les élections ». 

Du côté du Front de Gauche, c’est l’abstention qui a dominé comme l’a souligné Jean-Jacques Paris : « Nous allons droit vers une généralisation des impasses financières, avec près de 2/3 des départements en déficit de fonctionnement et dans l’incapacité de recouvrir la dette avec leurs ressources propres. La collectivité départementale ne doit pas devenir un instrument pour imposer partout l’austérité », a notamment affirmé l’élu PC. Au moment des votes, aucune surprise : 4 abstentions (3 Front de Gauche et 1 Groupe Gironde Avenir), 10 NON (Gironde Avenir) et 40 OUI (Groupe PS). 

Un hommage appuyé

Pourtant, le fait marquant de ce dernier Conseil Général de la mandature PS avant les élections départementales de mars prochain aura été l’hommage appuyé, tous partis et orientations politiques confondus, au Président du Conseil général de Gironde, Philippe Madrelle, qui quitte son fauteuil après l’avoir occupé pendant 36 ans. L’ambiance était à la fois bon enfant et teintée d’émotion, Yves D’Amécourt n’ayant ainsi pas hésité à déclarer : « Ils sont nombreux ceux que vous avez aidé à être élu, mais ils sont aussi nombreux ceux que vous avez aidé à être battus », tandis que de nombreux autres élus se sont fendus d’un discours d’hommage à la « carrière de politique et de négociateur hors pair » de Philippe Madrelle.

Deux mentions ont été adoptées (sur les réseaux d’éducation prioritaire et le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) avant une dernière standing ovation qui est venu enterinner ce dernier budget du Conseil Général. C’était aussi l’occasion des adieux pour d’autres élus de l’hémicycle, notamment Bernard Dussaut, Serge Lamaison ou encore Jean-Jacques Benoît. Jean-Marie Darmian a quant-à-lui appelé de ses voeux à ce que « la majorité de la métropole et cette du département ne soient pas les mêmes ». Le prochain scrutin des 22 et 29 mars promet donc d’ouvrir une nouvelle page qui s’annonce riche… 

 

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