Crise porcine : « les pouvoirs publics ne sont pas assez courageux » selon le Président de la Fédération Nationale


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Publication PUBLIÉ LE 08/04/2011 PAR Solène MÉRIC

« La situation économique et financière de l’élevage porcin est extrêmement difficile » insiste Jean-Michel Serres. La preuve en quelques chiffres: « entre juin et septembre 2010, le coût de l’alimentation de nos animaux a augmenté de plus de 50% et les coûts de production de 30%. Dans le même temps, le prix du porc n’a enregistré une hausse que de 10%… ». Il est désormais fini le temps où, par cycle de trois ans, les années rentables succédaient aux années difficiles. « A peine avons-nous réussi à rétablir un équilibre en 2009, après la crise de 2007-2008, les hausses du prix de l’alimentation ont fait « replonger » les éleveurs dès la fin 2010. Aujourd’hui les coûts de l’alimentation représentent 60 à 65% de nos coûts de production ! » Face à ce constat, une des préoccupations du moment du Président de la FNP, est de « répercuter la hausse des coûts de production sur le produit final », avec selon lui, une faible répercussion sur le consommateur (2 à 3% de hausse maximum). Mais la répercussion se ferait autant à la hausse qu’à la baisse, insiste t-il. Si Jean-Michel Serres pense qu’une telle opération est « une question de vie et de mort » pour l’élevage, il reproche aux pouvoirs publics de « ne pas être assez courageux » en préférant, à l’idée d’une indexation, celle d’un simple indicateur des prix.

« Lutter contre la mention « transformé en France » « 
Sur la question de la contractualisation entre filière végétale et animale, portée par la loi de modernisation de l’agriculture, afin d’atténuer la volatilité des prix des matières premières, Jean-Michel Serres reste partagé. « La contractualisation peut apporter une sécurisation aux acteurs de la filière mais, elle ne marchera réellement que si elle va jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire jusqu’aux industriels de la charcuterie et la grande distribution ». A l’heure actuelle sont en effet en négociation de partenariat le secteur végétal, l’alimentation animale et les filières d’élevage. Les représentants de l’aval des filières étant pour la FNP, les grands absents.
Pourtant, malgré ces incertitudes, Jean-Michel Serres souligne un point positif: l’accord signé le 15 décembre dernier par l’ensemble des familles de l’interprofession nationale sur l’étiquetage de l’origine des viandes de porcs (frais et charcuterie). Une manière pour lui de lutter contre l’ « énervante » mention « transformé en France » qui, contrairement à ce qu’elle laisse supposer, n’informe en rien les consommateurs sur l’origine géographique du produit.

L’Aquitaine résiste mieux à la crise 
Enfin, la réunion se tenant à la Maison du Jambon de Bayonne d’Arzacq, Jean-Michel Serres a tenu à saluer l’organisation des éleveurs locaux, via l’interprofession du Jambon de Bayonne. « Ici les choses sont très structurées que ce soit au niveau de la recherche et du développement autour du jambon de Bayonne, mais aussi de l’accompagnement technique des éleveurs, du fonds de garantie pour les investissements… C’est ce qui permet à une région, à faible densité porcine, comme l’Aquitaine de mieux résister à la crise. »

Solène Méric

Photo: Aqui.fr

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