Crise sanitaire : la Région dresse le bilan du dispositif d’urgence destiné aux étudiants


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/10/2020 PAR Emmanuelle Diaz

Distanciation sociale oblige, c’est devant un public épars que les responsables de la Région, du CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) et des Banques Alimentaires de Nouvelle-Aquitaine ont dressé le bilan de l’initiative mise en place en mars dernier pour venir en aide aux étudiants, un public déjà fragile et particulièrement impacté par la crise sanitaire. Une situation aggravée par le nombre accru de bacheliers et donc de jeunes qui se sont inscrits cette année pour suivre des études supérieures, a précisé Yves Deloye.

L’importance du maillage des acteurs locaux
Partenariat inédit entre les trois instances, cette idée est née de l’initiative d’Alain Rousset de demander au réseau des Banque Alimentaires d’étendre le dispositif mis en place dès le début de l’épidémie entre le CROUS et la Banque Alimentaire du département pour venir en aide à ceux qui parmi eux, étaient les plus démunis. Une initiative qui a d’ailleurs nécessité une aide financière du Conseil Régional de 325 000 € ainsi que le soutien logistique d’un certain nombre de mairies dont celles de Bordeaux, Talence, Pessac et Gradignan.
« Au niveau de la Banque Alimentaire de Gironde, c’est 18 000 bénéficiaires par semaine. Et avec la crise, c’est 3 000 de plus », note Pierre Veit, coordonnateur de l’ensemble des Banques Alimentaires de Nouvelle-Aquitaine. Au total, ce sont 171 tonnes de produits -dont 39 tonnes de produits régionaux- qui ont été récupérés. Des denrées mais aussi des produits d’hygiène qui ont permis la réalisation de 22 130 colis, venant ainsi en aide à 21 648 étudiants. « L’équivalent de 324 300 repas », note le responsable. Opération s’inscrivant dans un contexte de crise globale, cette initiative s’est avérée primordiale.

« Selon les territoires, les bénéficiaires de l’urgence alimentaire, c’est entre plus 10% et plus 35% au sein des treize différentes Banques Alimentaires de Nouvelle-Aquitaine », insiste Pierre Pouget. « Cette précarité ne s’arrête pas. La situation nous oblige tous, qui que nous soyons, -associations, collectivités, acteurs publics, État-, à nous retrousser les manches pour inventer ensemble des réponses appropriées aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés », poursuit-il, rappelant également, toujours dans le souci de ne laisser personne au bord du chemin, l’importance de trouver des solutions adaptées au contexte local.
Autre point abordé lors de cette rencontre : la mise en place de partenariats avec les filières économiques et notamment agricoles de la région, première d’Europe en la matière, afin de contribuer à résoudre le problème. Une idée que cautionne Pierre Pouget, mettant ainsi l’accent sur l’importance du maillage des acteurs locaux. Des épiceries sociales ayant aussi, sur certains territoires tels que Poitiers, La Rochelle et Angoulême, pris le relais de cette aide exceptionnelle.

Une crise qui s’inscrit dans la durée

Impliqué dans cette opération depuis fin mars, le CROUS de Bordeaux Aquitaine qui a aujourd’hui conscience que la crise est loin d’être terminée, en tire un premier bilan : « J’en retire notre capacité collective à réagir pour servir les étudiants dans l’immédiateté, mais aussi pour installer un dispositif dans la durée et qui a montré son efficacité durant cette période, y compris pendant l’été », précise Jean-Pierre Ferré. Le CROUS dont la mission, rappelle-t-il, est de venir en aide aux étudiants, mais une aide qui, en matière de restauration, « consiste plutôt à préparer des repas que de faire de l’aide alimentaire ». « En matière de restauration, poursuit-il, notre mission c’est aussi des mesures très sociales, dont la tarification lors de cette rentrée inédite, de repas complets à 1€ pour les étudiants boursiers ».
Le CROUS envisage d’ailleurs pour les semaines et les mois à venir, une orientation, selon le niveau de précarité du public étudiant rencontré, vers des épiceries solidaires ou vers la distribution gratuite de colis alimentaires ; signe que la situation tend à s’aggraver. « La crise sanitaire, c’est une hausse d’un million de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit, au total, près de 10 millions de personnes dans cette situation. C’est aussi 10% de bénéficiaires du RSA », note Alain Rousset. « Il est important de rappeler que le modèle économique que l’on vit, camoufle derrière la compétitivité, beaucoup de cupidité et n’est pas tenable », poursuit-il. Le président de Région rappelant également l’importance des circuits courts : « On peut inventer un modèle qui ne soit pas seulement un modèle de générosité, mais aussi de solidarité et où la multiplication des petits actes contribue à faire un écosystème extrêmement positif. Je crois à des écosystèmes régionaux, pas à de grands modèles. Si on ne joue pas sur le territoire, on n’y arrivera pas », conclut-il.

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