Départementales en Pyrénées-Atlantiques : duel dans un champ pas vraiment clos


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 10/03/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

A gauche, Georges Labazée, le président socialiste sortant, qui aura 72 ans en juin, ne briguera pas de nouveau mandat. Mais il exprime sa fierté devant le travail accompli. « Nous avons choisi de ne pas augmenter la fiscalité » dit-il, en rappelant que son prédécesseur avait fait le contraire.

Les maisons de retraite et le bus à 2 eurosDans la foulée, un accent est mis sur l’aide que la majorité a voulu apporter aux familles, via les crèches par exemple, ainsi qu’aux plus faibles. Le retard rattrapé en matière de maisons de retraite est de même souligné. Tout comme la mise en place des lignes de bus à 2 € dans un département qui est également l’un des derniers à pratiquer la gratuité des transports scolaires.

Nommées récemment porte-paroles du groupe de gauche, Marie-Christine Aragon et Marie-Pierre Cabanne, conseillères générales sortantes et candidates, l’une au Pays Basque, l’autre en Béarn, enfoncent le clou. Tout en étant persuadées que la Gauche, dans toutes ses composantes, « se regroupera de manière naturelle »  au second tour des élections.

« Notre engagement de construire un territoire innovant, solidaire et durable a été tenu » assurent-elles. Le travail réalisé en faveur du développement des géosciences, et de l’industrie aéronautique, très implantée au pied des Pyrénées, est ainsi évoqué. Sans oublier les équipements numériques, ou bien l’intérêt porté à l’économie sociale et solidaire.

« D’importants retards étaient à rattraper pour les collèges et les maisons de retraite » ajoutent-elles. Tout cela a eu des conséquences financières. « Certains nous le reprochent. Mais ils géraient des budgets. Nous, on gérait des politiques »

« Dépenser moins et mieux »Quant au projet pour les six années à venir, il consistera à relever plusieurs grands défis.  Afin de faire face au dérèglement climatique, qui provoque inondations et avalanches en Béarn et au Pays Basque, « le fonds d’intervention pour les intempéries créé l’an passé a été pérennisé ».

Un dialogue accru est envisagé avec les collectivités locales afin de mutualiser les moyens, et les aider à « dépenser moins et mieux ». « Nous devons aussi être dans la solidarité humaine qui a de plus en plus son sens et sa place, de la naissance à la vieillesse ». Cette politique passe en particulier par le développement des collèges. Deux établissements transfrontaliers vont par exemple être mis en place à Bedous et Saint-Jean-Pied-de-Port. Tandis que la restauration bio continuera à être développée dans les cantines scolaires.

Dans un autre domaine, un effort sera consacré aux entreprises d’insertion pour accompagner vers l’emploi les jeunes et les adultes bénéficiant du RSA. Le marché du service à la personne constitue ici une piste de travail. « Nous avons 14 000 bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie, et l’on va arriver à 16 000 » explique Marie-Pierre Cabanne. Tout en soulignant la volonté de la majorité sortante d’œuvrer plus encore au maintien à domicile des personnes âgées.

« Le Département a manqué de personnalité »

L'UMP Max Brisson (à g.) et le Modem Jean-Jacques Lasserre

Le groupe centriste Forces 64 et l’UMP ont pour leur part conclu « un accord historique » avant le premier tour des élections. Jean-Jacques Lasserre et Max Brisson, leurs représentants respectifs, refusent de « passer leur temps à faire le procès de l’exécutif sortant ». Chassez le naturel, il revient au galop. Les critiques pleuvent quand même.

« Ce n’est pas la méthode Coué du parti socialiste qui changera la réalité. Nous avions laissé le département dans une situation financière confortable. Fin 2015, il se retrouvera face à un très gros endettement et à la disparition quasi-totale de ses marges nettes d’autofinancement » déplorent-ils. « Il faudra revenir à une gestion responsable ».

Autre reproche, et non des moindres : le Département a perdu sa personnalité et son indépendance sur des dossiers majeurs, affirment les deux élus basques. Plusieurs exemples sont cités. Le financement de la LGV pour laquelle 65 millions sont à payer, « alors que les Landes ont refusé ». La RN 134 qui relie Pau au tunnel du Somport. Ou encore la rétrocession à l’Etat de la RD 1, entre Bayonne et Briscous, « sans contrepartie financière et avant attribution probable aux Autoroutes du Sud de la France. Sur ce dossier, le Conseil général s’est fait rouler dans la farine ! » s’insurge l’ancien président Modem Jean-Jacques Lasserre.

Vigilants sur les grands dossiersCertes, bien des points restent à préciser sur les attributions futures des régions et des départements. « Mais nous aurons des exigences » assurent les représentants de Forces 64 et de l’UMP. Ceux-ci veulent par exemple rester vigilants sur le Très haut débit, l’aide apportée aux entreprises et le dialogue à mettre en place avec les communautés de communes et les agglomérations. Ils souhaitent également « revisiter de grands chantiers abandonnés par le PS. C’est le cas de la RN 134, dont il n’est pas normal qu’elle soit dans cet état. Mais aussi de l’échangeur autoroutier de Berlanne, du projet de nouvelle route Pau-Oloron qui a été enterré, de la protection du littoral basque».

En matière de maisons de retraite et de collèges, les socialistes n’ont fait que poursuivre les programmes élaborés par leurs prédécesseurs, poursuivent Jean-Jacques Lasserre et Max Brisson. Par contre centristes et UMP souhaitent axer leur mandat sur l’orientation des collégiens. « Car, aujourd’hui, des formations qui débouchent vers l’emploi n’ont pas d’élèves ». S’ils regagnent le département, une opération « Un mois, un métier, un métier pour moi »sera lancée dans cet esprit.

Aides accordées aux crèches, priorité donnée à l’accession à la propriété… D’autres mesures sont abordées. Avant qu’une flèche soit décochée en direction de concurrents de gauche n’ayant toujours pas désigné de chef de file. « Nous, nous avons notre candidat à la présidence : Jean-Jacques Lasserre » dit Max Brisson.

La « punition » FNReste, d’un côté comme de l’autre, l’inconnue du vote FN. « C’est une question préoccupante. Les gens ont besoin d’être plus captivés par cette élection locale. Ce qui n’est pas le cas » élude Jean-Jacques Lasserre.  « Des habitants que nous rencontrons sur le terrain expriment leur inquiétude, voire leur révolte. Ils nous disent qu’ils ne partagent pas les idées du FN, mais qu’ils veulent nous punir. Car la politique nationale du PS ne leur convient pas » reconnait Marie-Pierre Cabanne. « On désamorce ça par le dialogue, en leur demandant ce qu’ils reprochent au juste au Conseil général. Et en rappelant qu’on est vraiment ici dans des politiques de proximité : le RSA, les collèges, les transports, les cantines scolaires… On est dans le quotidien des gens ».

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