Députés européens et citoyens en face à face à Bordeaux


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2013 PAR Solène MÉRIC

Scindée en 3 thématiques, la rencontre entre Bordelais et élus européens aura duré 3 heures. Il faut dire que ce type de rendez-vous, exceptionnel avec un si grand nombre de députés présents, se devait d’être rentabilisé. L’occasion ne se représentera sûrement pas de si tôt… Et si le programme proposait aux citoyens «d’interpeller» leurs élus, ils en ont tout à fait saisi l’occasion, laissant même une partie de la salle dans la frustration de ne pas avoir pu poser leur question. Une frustration partagée par les députés eux-mêmes, d’avoir du parfois écouter leur réponse pour respecter le timing imposé.

Il faut reconnaître que sur chaque thème abordé (développement, culture et économie), il y a en avait des choses à dire et à expliquer pour les intervenants. Des intervenants auxquels il faut d’ailleurs reconnaître l’objectivité de souligner tout à la fois les actions positives et concrètes du Parlement européen, mais aussi ses limites, et celles plus globale, d’une Union européenne encore souvent trop empreinte de l’addition de 28 intérêts nationaux plutôt que d’une vision réellement partagée et européenne. Une faiblesse du Parlement, parfois davantage lié au manque de courage des députés eux mêmes que des possibilités laissées par les traités constituants de l’Europe. «Il n’y a pas pire qu’un député européen qui se fait pour mission de représenter son gouvernement», lance José Bové. Autre facteur de blocage de l’Europe souligné par tous les députés, quelque soit leur bord politique: la règle de l’unanimité au Conseil. «Une horreur» selon Alain Lamassoure, «une incapacité pour l’Europe à agir vite», pour Eric Andrieu, pensant notamment aux questions Libyenne et Syrienne.

M. ou Mme Europe au suffrage universel indirectMais, au delà de ces décryptages de l’Europe vue de l’intérieur, c’est aussi l’image de celle-ci qui a été fait consensus entre les 8 députés. Le regret constant, de cette «Europe bouc émissaire» que les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, utilisent comme la mère de tous les maux ; même s’ils le reconnaissent aussi, «l’Europe n’est pas exempte de reproches». Pourtant, ils le soulignent tous, «si quelque chose ne va pas avec l’Europe, il ne faut pas vouloir changer l’Europe, pas plus que tout abandonner, il faut changer ceux qui y siègent. C’est à dire les députés européens ou les gouvernements qui sont au Conseil». Une remarque loin d’être anodine à quelques mois des élections législatives. Et le parallèle didactique est fait: «s’il y a quelque chose en France qui ne vous plaît pas, vous ne voulez pas changer ou détruire la France, vous élisez de nouveaux représentants…»
Sur l’image de l’Europe, mais aussi sur sa légitimité démocratique, ils évoquent le changement important des prochaines élections européennes qui sera la vote au suffrage universel indirect d’un Monsieur ou Madame Europe à la tête de la Commission. Lors des élections européennes, chaque parti européen proposera son candidat à la tête de la Commission. Une fois les élections passées, le Parlement européen votera parmi les différents candidats proposés. Autrement dit, voter pour ses députés reviendra à s’exprimer sur le futur Président de la Commission, institution de poids du paysage européen, puisque c’est elle qui est à l’initiative de la plupart des textes européens. Une révolution pour la Commission, dont jusque là les présidents, hauts fonctionnaires européens étaient principalement issus du choix des gouvernements.

« Entre 800 000 et 1M de personnes »Cela dit, l’image de l’Europe et du Parlement Européen, la clarté de son action, c’est aussi l’image qu’en donnent les Députés européens eux mêmes. Et le public présent, sensibilisé aux questions européennes il faut reconnaître, n’a pas manqué l’occasion de le rappeler à la brochette d’élus qui leur faisait face, leur reprochant un manque de visibilité d’eux mêmes et de leurs actions auprès du peuple européen. Des députés, piqués par la remarque, se défendant tous d’être présents sur les réseaux sociaux, de tenir des blogs, ou arguant de l’existant du site du parlement européen contenant l’ensemble de leurs travaux et leurs interventions. «Nous représentons chacun entre 800 000 et 1M de personnes, nous sommes 4 jours par semaine à Bruxelles ou à Strasboug. Il est difficile d’être toujours dans la proximité physique avec les citoyens», explique Catherine Grèze. Difficile sans doute. Impossible, il semble que non puisque le format de ces rencontres bordelaises est en préparation de réalisation à Toulouse et sans doute ensuite à Montpellier, pour couvrir les 3 régions de la circonscription Sud ouest… Dommage que cela ne semble être réalisable qu’à l’approche d’une élection et donc d’une campagne électorale.

Les prochaines élections du Parlement européen auront lieu dans tous les Etats membres de l’Union européennes entre le 22 et le 25 mai 2014.

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