Dernier meeting d’Alain Rousset


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/03/2008 PAR Nicolas César

Il est un peu plus de vingt heures quand Alain Rousset fait son entrée dans la salle du Femina. Les applaudissements crépitent et l’assemblée se lève avec enthousiasme : « quelle ambiance, mes amis ! », lancera Pierre Hurmic, numéro trois sur la liste. L’atmosphère est plus grave quand six salariés de l’usine Ford de Blanquefort montent sur scène. Inquiets de la possible fermeture du site, ils dénoncent « la faillite des pouvoirs publics », et disent à Alain Rousset qu’ils comptent sur lui. Le ton est donné.

Tous unis contre Juppé…

Alain Juppé avait critiqué la veille « le mépris et les mensonges » dont a été émaillée, selon lui, la campagne du Président de la Région. Hier soir, ce dernier lui a rendu la pareille. « Quel gâchis », répète inlassablement Alain Rousset à propos de la gestion par le maire sortant de nombreux dossiers : écologie, quartiers, emploi, logement, sport. « Alain Juppé est de droite ! », martèle Serge Simon, le « monsieur sport » de la liste. L’enjeu est donc bien de nationaliser ces élections municipales, au cours desquelles l’ancien Premier Ministre se sera montré discret sur son appartenance à l’UMP, parti dont il est pourtant l’un des fondateurs, comme le rappelle Houria Fall-Abbest, numéro six de la liste de Alain Rousset. « J’aurais aimé que Alain Juppé fût encore numéro deux du gouvernement, et qu’il se porte au secours de Nicolas Sarkozy », fera mine de regretter Michèle Delaunay. Ironie du sort, sa victoire sur Alain Juppé aux dernières législatives, qui entraîna l’éviction gouvernementale du maire de Bordeaux, aurait-elle paradoxalement désavantagé Alain Rousset dans sa course aux municipales ?

… et pour remobiliser

Derrière l’euphorie et les vivats, une légère inquiétude est palpable, du fait des derniers sondages qui donnent tous une confortable avance à Alain Juppé. Alain Rousset, le verbe haut et clair, entend entretenir la confiance de ses fidèles, et les remobiliser pour un ultime effort en vue du vote de dimanche. « J’entends partout une idée de changement qui fera dimanche, je le sais, mentir les sondages », clame-t-il.Selon lui, l’enjeu est de « faire en sorte qu’il y ait un ballottage ». « Le ballottage, c’est la victoire de la gauche, explique-t-il. Alain Juppé aura fait le plein de voix au premier tour… » Alain Rousset conclut son intervention en évoquant le possible débat de la semaine prochaine qui l’opposera à son adversaire : « il va être rude », promet-il.

La salle se lève, en liesse, aux cris de « Rousset à Bordeaux ! », et sous les accents rock d’une reprise musclée de Bella Ciao, le chant des maquisardes florentines composé en 1944. En italien, « ciao », tout le monde le sait, signifie « au revoir ». Mais ça peut aussi vouloir dire « bonjour ». Pour un nouveau débat entre les deux tours ?

Léo Péresson


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