Dix ans après Xynthia, la Charente-Maritime se souvient


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2020 PAR Anne-Lise Durif

« Ici, à La Rochelle, on peint les arbres en bleu pour se souvenir du niveau atteint par la mer lors de cette épisode de submersion. Si la peinture s’efface, la mémoire des familles de disparus et la mémoire d’un territoire ne s’efface pas », a déclaré Elisabeth Borne à l’issue de la visite de l’exposition. « Comme vous, je garde en mémoire des images de paysages de désolation, mais aussi des images d’hommes et de femmes toujours debout », a-t-elle déclaré, saluant au passage le courage et le dévouement des secours et des agents des collectivités ayant mis tout en œuvre pour venir au secours des populations. Soulignant la nécessité « d’entretenir le souvenir », la ministre a réaffirmé « le devoir de l’Etat d’être aux côtés des victimes ». 

Elisabeth Borne est revenue sur des terres qu'elle connaît bien puisqu'elle a été préfète de la région Poitou-Charentes entre 2013 et 2014, et participé à la mise en place des premiers PAPIElisabeth Borne est revenue sur des terres qu’elle connaît bien puisqu’elle a été préfète de la région Poitou-Charentes entre 2013 et 2014. Elle a participé à la mise en place des premiers PAPI.


« La mémoire nous oblige à ce que ce drame ne se répète jamais plus […] quitte à laisser la mer rentrer à certains endroits en laissant des zones tampons, quitte à interdire les nouvelles constructions, quitte à relocaliser les habitations et les activités trop exposées », a-t-elle affirmé proposant aux élus des collectivités « de travailler ensemble avec l’Etat pour penser l’avenir de l’aménagement du territoire. Il faut tirer les leçons du passé, intégrer la culture du risque, pour trouver une façon de vivre avec et pas contre la mer ».

La ministre a salué les différents corps de sauvetage du SDIS qui avaient opéré lors du passage de XynthiaLa ministre a salué les différents corps de secours et de sécurité du SDIS qui avaient opéré lors du passage de Xynthia. Après les discours officiels, une minute de silence a été observée en mémoire des disparus.


Une manière pour la ministre de répondre aux demandes réitérées des nombreux élus présents – maires des communes littorales submergées, députés, conseillers départementaux. « Le gros travail qui a été réalisé dans le cadre des Programmes d’action de protection des inondations (PAPI)  va juste laisser le temps à la prochaine génération de réfléchir à d’autres formes de protection : on peut toujours rehausser encore les digues, mais il va falloir penser autrement, travailler avec les architectes sur la conceptions d’habitats surélevés, voire envisager un recul des zones d’habitat », rappelle le vice-président du Département Lionel Quillet, en charge de la mise en œuvre des PAPI. Il a exhorté la ministre à mettre en place un véritable plan national d’aménagement du bâti sur le littoral, avec des outils législatifs pour les collectivités locales. Elisabeth Borne a assuré qu’une réflexion en ce sens était en cours au gouvernement.

 A l'issue de la visite, Elisabeth Borne a rédigé un mot dans le livre d'or de l'expositionA l’issue de la visite, Elisabeth Borne a laissé un mot dans le livre d’or de l’exposition. Elle a ensuite rencontré en privé les familles de victimes de Xynthia. 


Une exposition commémorative

D'Oléron à La Rochelle, les photographies retracent l'histoire des premières heures de la tempête jusqu'aux reconstructions

Des photos valent mieux que des grands mots. C’est en substance le parti qu’a pris le président du Département Dominique Bussereau en présentant une exposition retraçant les conséquences de la tempête et la période de reconstruction. « On s’est demandé si on mettait également des documents d’époque, comme on le fait généralement lors de nos expositions montées avec le service des archives départementales, et on s’est dit que des photos seules seraient bien plus parlantes », explique Dominique Bussereau. Le visiteur peut tout de même se référer à quelques coupures de journaux de l’époque, attestant de l’impact de Xynthia sur le territoire, et visionner  sur une tablette XXL des photos aériennes réalisées par le photographe professionnel Philip Plisson dans les 48h suivant la tempête. 

Face à Xynthia, la tempête 10 ans après, jusqu’au 9 mars à la Maison du Département, La Rochelle. Entrée libre.

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