Dix jours avant les Européennes, Pierre Larrouturou et Nouvelle Donne en appellent à « la nécessité d’un nouveau modèle politique »


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/05/2014 PAR Lise Gallitre et Solène Méric

Avant que Pierre Larrouturou n’arrive et ne s’exprime devant la cinquantaine de personnes venue l’écouter parler de son dernier ouvrage ce lundi 12 mai à la Machine à Lire, c’est le conseiller régional de Lot-et-Garonne et cofondateur du parti Nouvelle Donne Patrick Beauvillard qui a pris la parole aux côtés de Jean-Claude Guicheney, animateur de cette rencontre. Interrogé sur ce nouveau parti tout juste cinq mois après son lancement, P. Beauvillard a insisté sur le contexte de création de Nouvelle Donne: « Cinq points sont les pilliers de ce nouveau parti politique français lancé par Pierre Larrouturou en novembre dernier, cinq crises considérables et dommageables qu’il est urgent de contrer: la crise de la croissance, la crise environnementale, la crise de la productivité, la crise européene et la crise démocratique. » Répondant alors à une question de l’auditoire s’interrogeant sur les réponses à donner à ce « constat désolant », il a rappelé avec lucidité que ni lui ni les autres membres du parti n’avaient toutes les réponses mais que chacun voulait très fortement « prendre la responsabilité de se poser ces questions » et proposer au citoyen une offre politique « plus nuancée » que celle présentée aujourd’hui, une offre qui ne soit « ni obsolète ni révolutionnaire » mais qui « agisse, tente des choses et représente de manière cohérente ceux et celles qui se sentent depuis trop longtemps étrangers à ce qui se dit à l’Assemblée Nationale ». Insistant également sur la richesse des « paysages et horizons différents » des membres de Nouvelle Donne (citoyens, élus et militants ou figures médiatiques venant aussi bien du Front de Gauche, d’EELV, du PS que du Modem) mais aussi sur « la nécessité de renouveller la carte territoriale afin qu’elle soit au service du citoyen », Patrick Beauvillard a ensuite laissé la parole à Pierre Larrouturou avant que ce dernier n’aille au meeting prévu un peu plus tard dans la soirée au Rocher de Palmer.

Marquer une rupture et inventer un nouveau modèle politique Auteur de nombreux ouvrages depuis 1994, P. Larrouturou a sorti, la semaine dernière chez Flamamrion, « La grande trahison », un titre très évocateur sur ce qu’il pense du contexte politique actuel. Interrogé par J.C Guicheney sur l’organisation de son livre, il l’a présenté s’articulant en quatre points: l’analyse, le réquisitoire, le programme et l’appel, positionnant ainsi son propos de « manière panoramique », entre constat présent et projets d’avenir. Revenant sur le terme de « crise » employé de manière quasi-systématique ces dernières années, il a pointé du doigt « l’importance lexicale » à accorder au nouveau système politique envisagé par Nouvelle Donne: « Nous préférons parler de rupture plutôt que de crise, une crise signifierait qu’on souhaite revenir à un modèle connu avant alors que non, c’est là qu’est le point névralgique de notre vision commune, nous ne voulons pas de retour en arrière mais bel et bien un élan en avant adapté aux préoccupations d’aujourd’hui ».

La question de la transition énergétique en ligne de mire A moins de deux semaines des élections Européennes, Pierre Larrouturou a rappelé combien le parti Nouvelle Donne (comptant aujourd’hui près de 8000 adhérents) espérait « profiter de ce rendez-vous électoral pour envoyer un message clair afin d’éviter le chaos annoncé si jamais le contexte politique demeurait tel qu’il est aujourd’hui ». Rebondissant sur l’idée de crise démocratique évoquée un peu plus tôt par Patrick Beauvillard, il a insisté sur la place essentielle du citoyen dans ce renouveau espéré:  » Il ne peut y avoir de nouveaux traités sans référendums. On ne doit pas se méfier du peuple comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, la convergence sociale doit revenir au centre du propos et ne pas être étouffée par des systèmes usés et usants ». Enfin, P. Larrouturou a fini son intervention par tirer la sonnette d’alarme concernant la transition énergétique, rappelant ainsi qu’il s’agissait de l’un des sujets les plus urgents à traiter, un point essentiel dont l’objectif est de « sauver le climat  » mais aussi de « créer de l’emploi », deux « préoccupations primordiales » dans le contexte actuel. Avant de rejoindre la salle cenonnaise, l’auteur de « La grande trahison » a conclu en affirmant qu’il fallait « absolument aujourd’hui des hommes et des femmes qui respectent leurs engagements, qui mouillent leurs chemises sans craintes afin que le citoyen regagne la confiance qu’il a perdu depuis quelques temps maintenant ».

Meeting Nouvelle Donne le 12 mai 2014 au Rocher de Palmer à Cenon

Le public largement au rendez-vous à PalmerEn deuxième partie de soirée au Rocher de Palmer à Cenon, le public est également venu nombreux pour assister au meeting de Nouvelle Donne en vue des élections européennes. La salle de 650 places assises de l’infrastructure était quasi pleine : une audience venue de toute l’Aquitaine qui, visiblement, dépassait les attentes des organisateurs de la soirée sans pour autant réellement les surprendre puisque de leur propre mot, le public était déjà largement au rendez-vous lors des précédents meetings du mouvement politique, né il y  tout juste 6 mois (600 personne à Grenoble, 300 à Bayonne).
Au programme de la soirée, présentation des candidats locaux menés par la tête de liste Joseph Boussion (29 ans de Bayonne), ainsi que des grandes thématiques et propositions phares du mouvement: la Banque centrale européenne, l’aide alimentaire européenne ou encore l’urgence environnementale, le tout livré à l’analyse économique de Pierre Larrouturou, président et cofondateur du mouvement, lui même tête de liste en Ile-de-France.
Parmi les axes forts des candidats dont ce 12 mai marquait, pour nombre d’entre eux, leur baptême politique: la critique d’une Europe «trop élargie mais pas assez approfondie» conduisant le parti à proposer une «avant-garde démocratique, sociale et environnementale, composée de 10 pays prêts à aller plus avant dans ces trois directions». Pour y parvenir, Nouvelle donne propose notamment «un traité de convergence sociale», à l’image du traité de convergence financière de Maastricht, «une Europe qui sort de l’austérité, sans pour autant laisser aller la dette et le déficit» en proposant un financement de la dette publique à 1%, par un mécanisme de prêt incluant BCE et BEI; une «lutte contre les paradis fiscaux et le dumping social» avec l’exigence d’une transparence bancaire et la création d’un impôt européen sur les bénéfices (et non plus national), et enfin, au regard de l’urgence environnementale évoquée plus haut: 1000 Mds € pour le climat, au rytme de 20Mds par an pendant 20 ans pour chaque pays. Des présentations simples et didactiques qui semblent, à l’applaudimètre, avoir convaincu le public de Palmer, ce lundi soir.

Plus d’infos: www.nouvelledonne.fr

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