Elections régionales : Ni accord, ni fusion de listes en vue


Rousset, Diaz, Darrieussecq, Florian et Thierry. Le 27 juin, ils seront bel et bien 5 candidats et 5 listes en lice au second tour des élections régionales en Nouvelle-Aquitaine.

Photo d'illustration urne vote électionJacques
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/06/2021 PAR Solène MÉRIC

C’est une situation inédite. Au second tour des élections régionales, dimanche prochain, les électeurs devront faire leur choix entre cinq listes de candidats. Les négociations ou échanges menés dimanche soir et lundi n’ont pas abouti. Pas plus à gauche qu’à droite. S’il était déjà entendu que Geneviève Darrieussecq et sa liste « L’union fait la région » partirait seule, de même qu’Edwige Diaz tête de liste RN « Une région au service de la France », il en sera de même pour les trois autres listes ayant passé le cap du premier tour, à savoir celles de Nicolas Florian, « Liste d’Union droite et Centre », d’Alain Rousset « Nos territoires, nos énergies », et de Nicolas Thierry « Nos terroirs notre avenir ».

Qui dit négociation, dit renonciation. Un jeu auquel aucun des candidats en lice pour le second tour n’a voulu jouer. S’il y a bien eu des discussions dans la soirée de dimanche et la journée de lundi entre plusieurs candidats, elles n’ont abouti ni à gauche, entre Alain Rousset et Nicolas Thierry, ni à droite entre Nicolas Florian et Eddie Puyjalon pour le Mouvement de la Ruralité. Ce dernier, s’il n’avait pas atteint le seuil fatidique des 10% lui permettant de se représenter dimanche, pouvait en effet, grâce à son score de plus de 5% prétendre à entrer dans la négociation, avec une des listes encore en lice.

Crispations des positions à gauche
Coté Rousset-Thierry, l’échec vient tant d’une mésentente sur le nombre de candidats EELV admis à entrer dans la liste du président sortant socialiste que sur la crispation des positions sur des sujets que l’on sait sensibles entre les deux parties à la négociation. « Nous avons considérablement augmenté les résultats électoraux des écologistes. Mais de cela, Alain Rousset n’a jamais voulu tenir compte. (…) les amis d’Alain Rousset ont refusé de prendre le moindre engagement ferme en faveur de la transition écologique, s’en tenant à de très vagues déclarations d’intention. Ils ont refusé de discuter de la sortie des pesticides, de la LGV ou encore des bassines », commente sur sa page Facebook, la tête de liste EELV Nicolas Thierry, avant de préciser « Nous ne sommes pas des marchands de tapis ». Et le candidat de poursuivre sur la continuation de la campagne, « l’écologie est une force tranquille : nous appelons les citoyennes et les citoyens épris d’écologie et de démocratie à amplifier notre score du premier tour pour créer les conditions du sursaut dont la Nouvelle-Aquitaine a besoin ».

Dans un communiqué envoyé hier en fin d’après-midi, et actant l’impossibilité d’un accord entre la liste du président sortant et celle de son vice-président à la biodiversité sortant, Alain Rousset indique lui aussi ne pas concevoir « la politique régionale comme une simple question de partage de postes. C’est une relation politique, pas une question comptable. » Et lui aussi évidemment en appelle au rassemblement autour de sa liste « représentative de la diversité politique, sociale et territoriale de la Nouvelle-Aquitaine. Je resterai, dans mes responsabilités, comme je l’ai toujours été, ouvert aux propositions pour améliorer les conditions de vie des citoyens. », promet-il. Et à la « force tranquille » de l’écologie selon le premier, Alain Rouset répond lui « l’écologie gagnera par la confiance et l’accompagnement ».
Aux électeurs de gauche donc de trancher…

Questions comptables
Du côté de la droite, le jeu reste aussi ouvert puisque, comme promis, Nicolas Florian et Genevière Darrieussecq n’ont entamé aucun rapprochement et les quelques discussions tentées entre la liste du candidat LR et celle du Mouvement de la Ruralité d’Eddie Puyjalon ont aussi échoué. Là encore, des questions comptables ont bloqué toute perspective de fusion. Fusion qui aurait pu apporter un soutien utile à la liste de Nicolas Florian arrivé avec 12,5% des voix, en 4ème position au premier tour des élections régionales, derrière Geneviève Darrieussecq.
Eddie Puyjalon a quant à lui fait savoir qu’il ne donnerait aucune consigne de vote pour le second tour, et Nicolas Florian, face à l’absence d’accord, peut donc être en ligne avec ses propos tenus lors de la campagne. Il affirme d’ailleurs sur les réseaux sociaux «  je tiens mon engagement de rester sur la ligne que j’ai toujours défendue, d’agir avec clarté et cohérence vis-à-vis de nos électeurs : il n’y aura donc aucune alliance, ni avec la République en marche et la majorité présidentielle, ni avec le Mouvement de la ruralité ».

Une absence d’accord à droite qui suite à l’échec des négociations à gauche peut d’autant plus rassurer le président sortant sur son score et la majorité à venir au sein de l’hémicycle régional, même si bien sûr rien n’est joué au regard de la mobilisation des électeurs. Cela dit, l’enjeu désormais pour chacun des candidats reste bien sûr de compter le plus de voix possible au sortir du second tour. Au-delà du parti arrivé en tête, pour lequel une prime majoritaire est assurée sur le nombre de sièges obtenus (quel que soit son score), les sièges restants de l’assemblée sont répartis à la proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant franchi le seuil électoral de 5 % des suffrages exprimés.

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