En Dordogne, Jean-Michel Blanquer attentif à l’éducation en milieu rural


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/01/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

L’idée remonte à 2013 : l’ancienne région Aquitaine souhaitait constituer une filière d’excellence et d’innovation autour des métiers du cuir et du luxe, comme elle a su le faire avec l’aéronautique par le passé. Le point de départ de la réflexion  a été de répondre à la demande de formation de personnel qualifié de ces entreprises dont certaines, parmi les plus renommées, ont hésité à délocaliser, faute de main d’oeuvre qualifiée. En 2013, la Région  décide de créer un pôle de formation dédié au cuir et au luxe et a investi 1,5 million d’euros dans ce nouvel outil  au service des entreprises. 500 m2 d’équipements pédagogiques ont vu le jour au sein du lycée professionnel de Thiviers. Ce magnifique outil s’appelle désormais « le campus des métiers du cuir, du textile et du luxe ». Il a été inauguré vendredi 25 janvier par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, venu à l’invitation du président du Conseil régional, Alain Rousset, très fier « que la dépense publique, plusieurs milliions d’euros, ait permis à ce lieu de voir le jour. Il y a une histoire du cuir dans la région, qu’il fallait à tout prix conserver. » . Ils étaient accompagnés des quatre parlementaires de la Dordogne et deux sénateurs, ainsi que de nombreux conseillers départementaux. Depuis son ouverture, fin 2017, 170 personnes ont été formées dans les ateliers. Ce campus, surnommé par le ministre « Haward du pro » accueille des élèves en formation initiale pour des CAP, des professionnels des entreprises en formation continue et des personnes en situation de reconversion professionnelle comme Marie, originaire de Gironde, ancienne pharmacienne salariée et très heureuse de pouvoir se former aux métiers de la maroquinerie. » J’ai toujours aimé la couture, travailler de mes mains. Je suis une formation de huit mois. Cela me plait beaucoup et me conforte dans mes choix. Les formateurs sont d’un excellent niveau, souligne la jeune femme. 

Promotion de filière professionnelle

 Pour le ministre de l’Education nationale, « ce campus est l’ilustration de ce qui va bien. « Ici, on met en valeur les savoir- faire français. Ici, on met en valeur les savoirs faire du cuir, du luxe, quelque chose de très profondément français. Et cela relie les sujets de l’élevage, de l’artisanat, mais aussi la notion de service, car c’est ici que naît ce qui fait l’image des marques françaises à l’international » estime Jean-Michel Blanquer. Il a profité de cette visite en Dordogne pour promouvoir l’enseignement professionnel en dévoilant le nouveau clip de la campagne nationale. « Il faut contribuer au changement d’image des filières professionnelles. Le contexte est favorable. L’an dernier, nous avons annoncé qu’il n’y aurait pas d’évaluation des collèges en fonction du nombre d’élèves partis vers l’enseignemement général ou professionnel. Résultat, on a 40 % d’élèves en plus qui se dirigent vers l’apprentissage et 5 % de plus vers les filières professionnelles. On doit créer du désir, de l’envie, » a précisé le ministre. 

Un collège rural exemplaire

A Lanouaille, 100 % des élèves sont dans le dispositif devoirs faits

Après Thiviers, Jean-Michel Blanquer s’est ensuite rendu au collège de Lanouaille, à l’invitation du député Jean-Pierre Cubertafon, ancien maire de la commune. Ce collège qui compte 156 élèves a été récompensé il y a un an, pour la mise en place d’une nouvelle organisation, dans le but de « développer un cadre positif de vie et d’étude, en impliquant toutes les parties prenantes dans la réussite des apprentissages ». Cette nouvelle organisation, on l’a doit à Céline Boudy, à la tête de l’établissement depuis la rentrée 2016. « Nous n’avons pas de conseiller principal d’éducation. J’ai profité que les contrats d’assistants d’éducation arrivent à échéance pour mettre en place une nouvelle organisation avec une équipe neuve. Notre collège a mis en place une nouvelle façon de travailler entre les enseignants et l’équipe de la vie scolaire, qui se traduit par une série de démarches qui placent le plaisir d’apprendre, de construire un avenir, de vivre ensemble, la commucation non violente, explique t-elle au ministre. Avec l’équipe pédagogique, elle a mis en place le programme devoirs faits. Une petite dizaine d’enfants  de sixième sont avec deux encadrants. Ils travaillent par petits groupes de niveaux pour favoriser aussi l’estime de soit. Les devoirs à faire sont affichés sur un tableau informatique et l’échange est permanent entre enfants et enseignants. Bilan : tout cela a permis de réduire d’un quart les devoirs non faits. Le foyer est autogéré par les élèves eux-mêmes. 

Une section unique de wakeboard

Jean-Michel Blanquer échange avec la section wakeboard du collège de Lanouaille Le collège Plaisance de Lanouaille a une autre particularité : il possède la seule section sportive de wakeboard de France qui comprend 24 élèves : 12 filles et 12 garçons. Cette innovation a été rendue possible grâce au partenariat avec le conseil départemental qui possède la base de loisirs de Rouffiac, toute proche où les élèves s’entrainent,  la Communauté de communes, et la fédération française. « C’est un projet qui apporte beaucoup à nos élèves tant sur le plan sportif, sur le plan personnel. C’est un projet construit en synergie avec notre territoire rural, a tenu à préciser Céline Boudy.  A la fin de sa visite en Dordogne, Jean-Michel Blanquer, s’est voulu rassurant sur l’avenir de ces petits établissements ruraux, de moins de 200 élèves, parfois menacés de fermeture pour des questions budgétaires. « Nous avons tous besoin de cette vitalité scolaire, et que l’école rurale fasse envie. Il suffit de visiter cet établissement pour avoir envie d’y mettre vos enfants, voire de redevenir collégien vous-même. C’est un atout. Il faut que cette qualité là contribue au rebond démographique dont on a besoin en territoire rural, pour permettre un cercle vertueux de vitalité du système scolaire » a conclu le ministre.


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