En Dordogne, les services de l’Etat sur tous les fronts


Lors de sa conférence de presse de rentrée, Jean-Sébastien Lamontagne a fait le point sur la saison estivale qui fut mouvementée et les principaux dossiers de la rentrée

Le préfet de la Dordogne, Jean Sébastien LamontagneClaude-Hélène Yvard | Aqui

Le préfet de la Dordogne, Jean Sébastien Lamontagne

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Publication PUBLIÉ LE 09/09/2022 PAR Claude-Hélène Yvard

Le préfet de la Dordogne a fait le tour d’horizon des événements de ces dernières semaines. L’été fut particulièrement intense pour les services de l’Etat et les services publics. L’été a été marqué par les orages de grêle de juin qui ont occasionné de nombreux dégâts sur l’Ouest de la Dordogne, les incendies, l’accident d’Eurenco Manuco, qui a fait huit blessés dont un grave. Jean-Sébastien Lamontagne a aussi évoqué les dossiers à venir : celui des déviations de Périgueux Est et de Beynac, et a souhaité que soit mis fin le plus rapidement possible à la série d’incendies de la Double.

Tornade de grêle sur l’Ouest du département de la Dordogne fin juin, explosion sur le site d’Eurenco, classé Ceveso à Bergerac, le 3 août, incendies de la Double, poursuite des indemnisations des éleveurs touchés par l’influenza aviaire et de ceux se trouvant en zone réglementée, on ne peut pas dire que cet été 2022 fut de tout repos pour les services de l’Etat en Dordogne.

« Dans la gestion des crises que nous avons traversées, notamment sur l’épisode de grêle qui a occasionné de nombreux dégâts sur les cultures et sur les bâtiments, l’Etat a été aux côtés des sinistrés. La solidarité nationale a joué y compris pour les agriculteurs, peut-être pas à la hauteur de ce qu’ils espéraient. Les services de l’Etat sont toujours dans cette période de reconstruction », a tenu à rappeler le préfet lors de la conférence de presse de rentrée. Les fonds d’urgence et les procédures de calamités agricoles sur certaines productions sont en cours de mobilisation.

Le représentant de l’Etat est revenu sur l’explosion survenue sur le site d’Eurenco Manuco à Bergerac, qui a fait huit blessés, le 3 août dernier. Quelques jours après les faits, la préfecture avait imposé des prescriptions de mise en sécurité et de mesures immédiates. « Les silos qui étaient concernés sont toujours à l’arrêt. Actuellement, 60 salariés sont en chômage partiel et l’essentiel de leur salaire est pris en charge par la collectivité. Je suis toujours dans l’attente des résultats de l’enquête administrative pour voir s’il faut imposer des prescriptions supplémentaires en termes de sécurité », annonce t-il. 

Le spectre d’un ou plusieurs pyromanes sur le front des incendies

Depuis plusieurs semaines, les incendies se multiplient dans un secteur très concentré, entre La Roche-Chalais, Eygurande-et-Gardedeuil et Montpon-Ménestérol. Selon les autorités, 18 départs de feu ont été recensés dans ce seul secteur (pour une cinquantaine pour tout le département).  » La concentration de ces départs de feux, dont une part sera d’origine volontaire, suscite l’exaspération des élus, de la population. Quand j’entends ‘‘ça suffit’’, j’adhère totalement. Ça n’a que trop duré. Il faut mettre un terme à cela. »

Il précise que des moyens assez conséquents sont déployés avec un quadrillage du secteur. « Il y a à la fois des moyens du groupement de gendarmerie de la Dordogne. Des renforts viennent de Bordeaux. On a aussi le peloton vigilance forêt, alimenté par des réservistes de Nouvelle-Aquitaine. Au total, ce sont quotidiennement 45 personnes qui surveillent la zone chaque jour. Sur le plan judiciaire, il y a six gendarmes qui sont à temps plein sur ces affaires. Actuellement, nous explorons plusieurs pistes et nous espérons une résolution rapide de ce dossier et l’arrestation d’un ou des auteurs. C’est une priorité. « , précise le préfet.

La saison estivale a aussi été marquée par les épisodes de sécheresse et de la gestion de l’eau : « sur ce dossier, on travaille avec tous les acteurs dans un esprit de concertation ». Sur certains cours d’eau qui ont suscité des réactions, notamment l’Auvézère, certains points seraient à revoir. « Il faudrait peut être distinguer l’Auvézère amont de l’Auvézère aval », a précisé le préfet. 

Les énergies renouvelables

Parmi les dossiers prioritaires, le représentant de l’Etat veut travailler sur les énergies renouvelables, c’est un des éléments de sa feuille de route. Une nouvelle instance sera créée le 6 octobre prochain : il s’agit du pôle départemental des énergies renouvelables. L’idée est de réunir toutes les parties prenantes, les élus, les porteurs de projets, les acteurs économiques pour faire avancer ce sujet et faire un état des lieux partagé des énergies renouvelables. La Dordogne est en retard sur ce dossier. « Il y a une marge de progrès nécessaire, nous devons travailler à un document qui va recouper un certain nombre de recommandations. On sait que pour l’éolien, les possibilités sont limitées on ne doit pas l’exclure », précise Jean Sébastien Lamontagne.
 
Sur le plan de la sécurité, on note deux dossiers phare, la lutte contre les stupéfiants et les rodéos urbains. Sur les rodéos urbains, il y a eu 164 opérations de contrôles, qui ont permis de contrôler 1204 personnes. On a enregistré 97 verbalisations, et 8 personnes interpellées et 4 véhicules saisis. « Cet effort de lutte contre les rodéos va se poursuivre. Aujourd’hui, c’est un délit. La priorité est donnée à la saisie des véhicules, » note le représentant de l’Etat.

Au chapitre des déviations

Jean-Sébastien Lamontagne a évoqué le sujet des déviations Est de Périgueux et de Beynac. Sur le tracé du contournement Est de Périgueux, il n’y a pas de consensus entre les élus. L’Etat s’était engagé à financer l’étude de faisabilité. Les rendus de cette étude doivent être connus à l’automne, à la fois sur le plan financier et réglementaire, notamment avec la prise en compte de l’environnement (sites naturels classés, espèces naturelles protégées).

Le préfet est revenu sur l’épineux dossier de  Beynac. « Il y a eu début juillet, un nouvel arrêt de la Cour administrative qui fixe des astreintes au Conseil départemental pour mettre à excécution son précédent arrêté. Il est exécutoire au vu de l’autorité de la chose jugée. Et au même moment, début juillet, il y a eu le dépôt d’un nouveau dossier de la part du Département auprès des services de l’Etat, pour demander une nouvelle autorisation du chantier. Ce nouveau dossier pour lequel des pièces complémentaires ont été demandées fait l’objet d’un examen très approfondi avec l’appui du service juridique du ministère de la transition écologique. Celui-ci n’est pas achevé et a pour objectif de se prononcer sur la recevabilité de ce dossier,  » précise-t-il. L’Etat ne veut pas laisser dans l’incertitude le Conseil départemental sur ses possibilités de pouvoir obtenir une nouvelle autorisation. Le but est de dire rapidement si elle est recevable ou non. Décision qui pourrait intervenir d’ici la fin de l’année. 


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