La capitale girondine a le coeur à gauche : Bordeaux plébiscite le candidat d’En Marche ! avec 31% des suffrages des suffrages exprimés (contre 23,5% sur le plan national), suivi par Mélenchon qui glane 23% des votes contre 19% dans le reste de la France. Avec 10,6%, le PS devance Marine Le Pen, qui plafonne à 7% à Bordeaux (contre 22,3%). Passée la rocade, la Gironde tend à s’aligner sur les suffrages nationaux.
Macron en passe de réussir son pari «Historique.» C’est ainsi que Bruno Teruel qualifie la performance d’Emmanuel Macron en Gironde. Le candidat réussit son pari : être qualifié au second tour de la présidentielle sans jamais avoir été élu. «C’est très fort», commente le sociologue, «il a toujours un coup d’avance sur les autres».
A moins d’une semaine du premier tour, un sondage Cevipof l’annonçait en tête des scrutins en Nouvelle Aquitaine : Jean-Luc Mélenchon n’aura finalement pas fait la «remontada» escomptée. Malgré tout, le candidat de la France Insoumise réalise un «score extraordinaire» aux yeux de Bruno Teruel avec 21 % des votes, au coude à coude avec François Fillon. Quant à Benoit Hamon, il recueille seulement 7,5% des voix en Gironde, contre 6,2% en moyenne nationale. «La gauche s’est flinguée et ne peut s’en prendre qu’à elle-même « fustige l’écrivain Gérard Boulanger, ancien conseiller régional Front de gauche en Gironde. «Les primaires des deux partis ont tué leur candidat. La gauche aurait dû faire un travail de recomposition, mais ça n’a pas été fait assez tôt.» «Mélenchon et Hamon ne se sont pas unis. Le résultat des élections aurait pu être complètement différent», regrette l’intellectuel aux saillies philosophiques : «le vieux est en train de mourir et le jeune n’est pas encore né».
Le Pen et « l’axe Médoc – Lot-et-Garonne»Sans faire de percée, la candidate frontiste a davantage progressé en Gironde que sur le plan national avec une progression de 7 points contre 5 dans l’hexagone depuis 2012. Un tel résultat n’étonne pas le sociologue bordelais Bruno Teruel : «la montée du FN n’est pas une première en Gironde et en Nouvelle-Aquitaine. C’est un phénomène qui ne me surprend pas. Aux départementales et régionales déjà, leurs scores étaient à la hausse. On voit que la région de plus en plus de mal à rester à gauche.» Pour Gérard Boulanger, «il y a un axe Médoc – Lot et Garonne qui est complètement délaissé. Il n’y a plus de services publics, rien. Les gens se sentent abandonnés et il est évident qu’ils se sont réfugiés dans un vote protestataire.»
LA VAGUE MACRON EN NOUVELLE-AQUITAINE :