Politique | Bordeaux est toujours Charlie
12/01/2020 | En présence du maire de Bordeaux

Ce 11 janvier 2020, sur la Place des Droits de l’Homme se sont rejoints une centaine de personnes à l’occasion des cinq ans des attentats qui ont secoué la France. Des lettres blanches sur fond noir, une phrase simple « Je suis Charlie », reprise dans un élan national par tous les Français-es bouleversés après l’annonce des attentats de Charlie Hebdo le 11 janvier 2015. S’ensuivront d’autres, la prise d’otages à l’Hyper Cacher à Paris, une attaque à Nice le soir d’une fête nationale. Le peuple français s’est réconcilié autour d’une seule valeur, le républicanisme pour lutter contre la peur et l’horreur. Mais cinq ans plus tard, que reste-t-il de l’esprit Charlie ?
Sous le soleil Bordelais s’est déroulé le rassemblement en mémoire des victimes des attentats, à l’initiative du « Collectif 11 janvier-Bordeaux » regroupant l’association Laïcité 33, l'UFAL, le Parti Radical de Gauche Gironde, le Parti Socialiste Gironde, le Grand Orient de France, la LICRA, le Printemps Républicain et l'association Esprit Laïque, tous présents pour célébrer une même valeur : le républicanisme. La présence du maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a été saluée par les organisateurs; la Mairie étant « toujours présente et très attentive » à ce genre d’évènement comme le souligne Vincent Labeyrie, président de l’association Laïcité 33.
La cérémonie s’est ouverte par la prise de parole de ce dernier. Rappelant les victimes des attentats dont ceux de Charlie Hebdo qui ont atteint de plein fouet la liberté d’expression, le représentant de Laïcité 33 a souhaité souligner l’importance de « l’universalisme de la république française ». De son côté, le maire de Bordeaux a rappelé "le trésor" qu’est la caricature en France, évoquant sa proposition d’installer une maison de la caricature nationale à Bordeaux. Les différents membres du « Collectif 11 janvier-Bordeaux » ont pris la parole pour, chacun à leur manière, signifier la symbolique qu’évoquent les attentats et soutenir leur attachement aux valeurs républicaines. Une minute de silence fut observée en mémoire des victimes puis une vibrante Marseillaise, a cappella, entonnée à l’unisson par tous les participants a conclu l'événement.
Un rassemblement nécessaire
À l'heure d’une « fragmentation de la société » pour reprendre les mots de Christian Gaudray, président de l’UFAL de Gironde, les propos « anti-Charlie » prennent de l’ampleur et l’unité nationale fédératrice, du lendemain des attentats, peine à perdurer. Les valeurs mêmes de la République comme la laïcité sont trop souvent oubliées pour céder à la tendance d’une division identitaire. C’est pourquoi, le collectif s’est réjoui de compter la présence d’une centaine de Bordelais-es malgré le climat de grève menaçant de faire annuler, jusqu’au dernier moment, l’évènement comme dans le cas de celui de Paris. Pour citer les propos de Yannick Boutot président du PRG Gironde, « aujourd’hui je suis Charlie, nous sommes Charlie et nous sommes en même temps la République », n’oublions pas à l’heure des détracteurs, les valeurs qui nous ont rassemblés par milliers dans les rues en 2015.
Par Margaux Bonfils
Crédit Photo : Jacques Boutot