Eurorégion Aquitaine-Euskadi : la présidence change de mains


Alban Gilbert - Région Aquitaine
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/04/2014 PAR Solène MÉRIC

Si la collaboration entre Aquitaine et Euskadi a désormais plus de 20 ans, la coopération formelle et unifiée au sein d’une structure juridique et politique unique est récente. La création du Groupement Européen de Coopération Territoriale (support juridique à l’Eurorégion) à tout juste deux ans. Et en deux ans, le bilan dressé par Alain Rousset est plutôt flatteur. La preuve d’une coopération riche et dynamique permettant de participer «de manière très concrète», selon ses mots, au développement économique, social et culturel de cet espace eurorégional de plus de 5,5M d’habitants.
Le transport, axe prioritaire de coopérationQue ce soit par le biais de la rencontre et de la mise en réseau des acteurs transfrontaliers, de la conduite d’appels à projets ou encore par le développement de projets européens de coopération territoriale, l’Euro-région est déjà intervenue dans les secteurs aussi divers que l’aéronautique, les énergies marines, l’élevage (brebis laitières), la forêt, la culture, la santé, la mobilité éducative et linguistique ou encore le transport, axe prioritaire de coopération affirmé depuis la création du GECT.
En la matière, l’exemple du projet de mobilité transfrontalière des voyageurs «Transfermuga» est le plus parlant. Au delà d’une meilleure connaissance des mobilités et des voyageurs transfrontaliers, ce projet a donné l’impulsion à la mise en interconnexion des transports (cyclables, routiers et ferroviaires) entre Bayonne et San Sebastian. Au programme notamment, temps de transport raccourci et billetique commune. Le tout se concrétise peu à peu. Concernant par exemple le transport ferroviaire, «en juin, les TER Aquitain pourront aller jusqu’à Irun» assure Alain Rousset. A compter de 2017, avec le prolongement du «3ème rail» jusqu’à San Sebastian (qui permet de compenser les effets d’écartements entre réseaux ferrés français et espagnol) il n’y aura plus de rupture de charge. Les voyageurs pourront rejoindre San Sebastian depuis Bayonne, sans changer de train. Le trajet se fera alors en 45 minutes, là où pour l’heure, il faut compter 1h40. «En divisant par deux le temps de trajet, la frontière quelque part disparaît, c’est un événement considérable» se réjouit le président aquitain.

Un budget de 1,1 M€«Faire disparaître les effets de frontière», c’est bien aussi le projet du nouveau Président de l’Eurorégion, Iñigo Urkullu. «Le bilan des deux premières années montre bien que l’union fait a force», souligne-t-il. Dans cet esprit, «un plan stratégique de l’Eurorégion pour 2014-2020 sera présenté en juin» annonce-t-il. Un plan basé sur un diagnostic socio-économique chiffré de l’espace eurorégional réalisé par la Chambre de commerce transfrontière en collaboration avec les CCI de la zone, les services statistiques régionaux et avec le support des CESER basque et aquitain.
Mais d’ores et déjà, Iñigo Urkullu insiste sur la nécessité pour l’Eurorégion, «d’améliorer la visibilité de son projet eurorégional» notamment en intensifiant les réseaux de collaboration au niveau économique et social, ainsi que les connexions ferroviaires, dont la LGV. Parmi les objectifs qu’ils soulignent figurent également le soutien continu au développement culturel et notamment des 3 langues (français, basque, espagnol); l’impulsion vers plus de transparence et la proximité à l’égard des citoyens et de la société, ou encore le renforcement des liens entre les personnes avec la préparation d’une convention pour un meilleur accompagnement sur le vieillissement et les maladies chroniques. Pour 2014, l’Eurorégion est dotée d’un budget de 1,1M€ soutenu à part égale par l’Aquitaine et l’Euskadi.

Iñigo Urkullu et Alain Rousset sur le chantier de la LGV sur le viaduc de la Dordogne


La LGV un projet stratégique pour l’EuropeEnfin, cette rencontre a également été l’occasion pour les deux présidents de réaffirmer leur volonté commune d’une LGV, tant à l’attention de l’Europe que des instances nationales. «La LGV sur l’axe atlantique est un projet d’intérêt stratégique pour l’Europe tant pour le transport des voyageurs que des marchandises» a souligné le président basque, «un formidable vecteur de richesses économiques, sociales et culturelles», a repris Alain Rousset, bien conscient tout de même qu’une telle ligne à l’horizon 2030, était une vision « optimiste ». Pour autant, la visite de chantier sur le viaduc de la Dordogne a fini de démontrer la position ferme des deux hommes sur le sujet.

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