Féminicides : Ni una mãs | Norma Cacho à la Maison des Femmes de Bordeaux


Sophie Turi
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/02/2012 PAR Sophie Turi

La loi du silence et de l’ignorance règne dans bien des pays, notamment au Mexique, où seulement neuf des trente-deux états ont accepté de reconnaître légalement le féminicide comme étant un crime. Cette reconnaissance n’a été effective qu’en 2011 malgré les nombreux meurtres et manifestations qui ont eu lieu ces dernières années. Norma Cacho, ethnologue, féministe et mexicaine, est venue jusqu’en Europe et a fait une étape à la Maison des Femmes ce jeudi 23 février dernier, pour témoigner. Pour commencer, elle explique le terme de féminicide. Diana Russell, féministe américaine, s’est penchée sur la question et a redéfini ce mot en 1976. Il concerne « l’assassinat misogyne de femmes par des hommes » mais est encore peu connu en Europe. Norma Cacho explique qu’aujourd’hui, on ne peut pas parler d’un problème de conjoncture mais bien de troubles structurels, systémiques et historiques. Depuis la fraude aux présidentielles de 2006, les mexicaines ne savent plus vers qui se tourner pour que justice soit faite, mais continuent à lutter. Les Commission Interaméricaine et Européenne des Droits de l’Homme ont été saisies et le Mexique a reçu des recommandations quant au jugement et à la condamnation de ces meurtres. Cependant, le gouvernement ne punit que rarement les coupables. Prouver qu’un assassinat de femme entre bien dans cette catégorie de crime est difficile. Il faut réunir plusieurs éléments : la victime a dû être privée de toute communication ou menacée avant d’être tuée, elle doit avoir subi des blessures dégradantes ou des mutilations, son corps a dû être exhibé ou jeté dans un lieu public, la victime devait connaître son assassin, etc. Les exemples troublants d’impunité sont nombreux. À chaque meurtre d’une compatriote, les manifestantes sont conscientes de la menace qui pèse sur leur tête. Leurs anciennes camarades de lutte deviennent alors, à leur tour, la motivation de leur combat contre l’injustice. Aujourd’hui, plus que tout, ces femmes ont besoin d’un relais d’information. Et chacun peut devenir ce relais.

 Pour en savoir plus :

Statistiques ONU Femmes
Blo de Ni Uno, ni Una Mãs
Blog sur les féminicides et androcides
Amnesty International et la cause des femmes au Mexique
Comité pour les Droits Humains en Amérique latine

Sophie Turi

Crédit photo : Sophie Turi

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