Femmes et politique, deux mots qui s’accordent mieux en Espagne qu’en France


Isabelle Camus
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/06/2011 PAR Isabelle Camus

La première fois que Carmen Albroch,  a mis les pieds au CCarmen Albroch , Catherine Debray et Françoise Cartronongrès, elle a été sifflée par ses comparses députés mâles, non  par désaprobation, mais par réaction, genre le loup dans Tex Avery. De fait, celle qui fut l’une des premières femmes à exercer un rôle au plus haut niveau de la sphère politique espagnole ne l’a, à aucun moment, pris pour elle, pensant que la cause était ailleurs dans l’hémicycle. Ce n’est que le lendemain qu’elle apprenait par voie de presse que la raison, c’était elle. « J’ai enragé et j’ai eu envie de pleurer », se souvient cette juriste de métier pour qui « les centimètres de sa jupe n’ont jamais rien eu à voir avec sa capacité de travail », et qui devait pleurer de rage plus d’une fois qu’à son tour par la suite. Une anecdote significative dans un monde hyper masculin,  où l’Espagne se positionne, néanmoins, étonnament bien en matière de parité politique. Le féminisme  ajouté à la volonté des partis politiques  ont hissé, en effet, la péninsule ibérique au deuxième rang mondial juste après… le Rwanda (non ! Le premier n’est pas un pays nordique),  la France  se trouvant loin derrière.

Les outsiders de la scène politique
Or, si la parité reste une « aspiration » et les femmes les « outsiders » de la scène politique, comme le déplore l’ancienne ministre de la culture de Felipe Gonzalez, les chiffres entre nos deux pays révèlent un sérieux déséquilibre. Alors que depuis la fin de la dictature franquiste  le congrès espagnol compte 31% de femmes, notre Assemblée nationale française dépasse laborieusement les 18%. Mais dans  les deux cas, toujours cette réalité du « plafond de verre » ou du « sol collant » qui, « sans jouer les victimes », empêche l’évolution des femmes en les frappant du sceau de la discrimination. « Les femmes souffrent qui doivent toujours en faire plus dans une société qui doute de leurs capacités malgré des résultats souvent supérieurs dans les études ». Et ce n’est pas la situation de l’emploi,  dans un contexte où les acquis régressent, qui va arranger les choses quand ont entend, comme le souligne Françoise Cartron que « le chômage est du aux femmes »…

Tous les mêmes droits !
« Il faut sauver la mémoire des femmes qui ont fait l’histoire et mettre en valeur le travail invisible qu’elles effectuent au quotidien. Dans un pays où les violences faiLa traductrice méritante du débatsur la parité politique franco/espagnole et Carmen Albrochtes aux femmes (toutes catégories sociales confondues) sont dramatiquement présentes, la lutte commence par les mots, l’éducation, les réseaux. Etre conscientes et portées par la loi » préconise Carmen Albroch. « Nous aspirons à la moitié, puisque nous donnons la moitié.  La sénatrice Françoise Cartron, déplorant la disparition du ministère sur les droits des femmes et s’inquiétant des conséquences de la loi sur la bioéthique  s’interroge :  » Je ne suis pas sûre que la loi sur l’avortement serait votée aujourd’hui » et conclut en citant Françoise Giroud : »Il y aura véritable égalité, lorsque l’on nommera une femme incompétente à un poste à haute responsabilité »…  Blague et nivellement par le bas à part, à l’aube de la réforme territoriale qui devrait opérer la fusion entre les postes de conseiller cantonal et régional en un seul super conseiller,  le nombre de conseillères territoriales devrait passer de 48 %  à environ 25 %. Quant aux autres, elles seront  suppléantes, sans statut, ni salaire, rien n’ayant été prévu pour elles comme rémunération. Parité, vous avez dit parité ?

Photos : IC

Isabelle Camus

 

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